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Homélies paroissiales
Homélie du Dimanche 17 octobre 2021 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du Dimanche 17 octobre 2021 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie du Dimanche 17 octobre 2021 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

Texte et audio

Homélie

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Dans une semaine je pars à Rome accompagner 2 pèlerinages vendéens dont un de paroissiens de Luçon, et nous prendrons notamment le temps de découvrir d’immenses basiliques, très richement décorées, qui en imposent ! Et il y aura inévitablement cette réaction assez naturelle que cette grandeur ne correspond pas vraiment avec la simplicité du message évangélique où Jésus invite à se faire l’esclave de tous, comme dans l’évangile de ce dimanche. Par cette remarque, on touche un point très intéressant de notre foi, et notamment de sa pédagogie et de sa transmission. Pour que la pureté du message évangélique puisse passer, il faut la foi et pour qu’il y ait la foi, il faut la transmettre et aider à prendre conscience de la Présence de Dieu. Et les enjeux sont immenses ! Voyons cela : paradoxe, prudence et sacrifice. 

1/ La réalité paradoxale de la foi

C’est bien parce que Dieu est tout puissant qu’il peut se faire le plus petit ! C’est bien parce que Dieu est le premier qu’il peut se faire le dernier de tous, et par là montrer le chemin de la vraie vie qui passe par l’abaissement ! Et cette réalité paradoxale de la foi est vraiment à accueillir et à vivre concrètement. On déploie des grandeurs de basilique (qui correspondent aussi à une époque et un temps donné) pour nous donner de prendre conscience que Dieu vient jusqu’à nous ! Que le monde de Dieu, le monde des anges et des saints, l’univers de la gloire de Dieu prend chair et se rend présent au milieu de nous ! C’est tellement incroyable qu’on a besoin d’éléments extérieurs (le doré, les statues, les couleurs, la beauté, la grandeur, etc.) pour nous aider à prendre conscience de cela : que Dieu tout-puissant, Dieu créateur, s’est abaissé et se rend présent dans un bout de pain pour se donner en nourriture à nous pauvres pécheurs, indignes d’un tel don, d’une telle présence, d’une telle folie d’amour !

Dans la foi catholique, il y a donc ce renversement, ce basculement total pour aller au-delà des apparences, au-delà du regard mondain et humain, et aller au fond des choses, et entrer dans la vérité de Dieu ! Jésus parle souvent en parabole avec un et même plusieurs sens cachés ! Et notre foi est paradoxale ! Cela pour ne rien imposer à personne mais au contraire respecter la liberté de croire ou non, liberté de suivre ou non, et inviter à creuser, susciter le désir de la recherche de sens, le désir de la vérité et pour avancer et cheminer à la suite du Christ qui nous montre le visage de Dieu le Père !

La fameuse prière de St François d’Assise : « Fais de moi un instrument de ta paix », dans ses dernières phrases, nous montre justement cette réalité paradoxale : « Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie ». Les derniers seront les premiers ! Il nous faut donc vivre ce paradoxe de notre foi, et attention aux pièges…

 

2/ Prudence donc !

Les apôtres se sont faits avoir donc ne pensons pas que nous sommes à l’abri !!! Qui est le plus grand ? Qui est le meilleur ? Qui est le plus fort, le plus intelligent, etc. !! être le premier ! Le plus aimé, le plus reconnu, le plus admiré ! Logique mondaine de la gloriole et de l’illusion de toute-puissance pour dominer, pour s’éclater, s’envoyer en l’air, être dans le plaisir et la jouissance, et au final être fermé sur soi-même, être mort-vivant, vivotant et non pas vivant… Et le monde et les hommes iront toujours dans le mur tant qu’ils auront une mauvaise anthropologie, c’est-à-dire tant qu’ils se feront illusion sur la vérité de l’homme et qu’ils refuseront de voir la nature blessée de l’humanité et la réalité de son péché qui enferment l’homme. Celui-ci en vérité ne peut rien faire sans Dieu et l’aide d’un sauveur… On l’a vu avec le communisme et d’autres idéologies avec de bonnes intentions mais, au final, complètement perverties et destructrices, et on le voit maintenant avec toute l’approche occidentale de la sexualité depuis l’illusion de la libération sexuelle de mai 68… Je voyais cette semaine la sortie d’une BD avec un superman bisexuel… La Suède, semble-t-il, commence à voir les terribles dégâts de tout ça sur sa jeunesse et commence à faire marche-arrière… Mais malheureusement on n’a encore rien vu, me semble-t-il… pourquoi ? Parce qu’on oublie que l’Homme est blessé et qu’il doit encadrer la sexualité par des normes, des interdits fondamentaux, par la réalité du mariage qui tire vers le haut, etc. pour aider l’Homme à s’épanouir, en évitant les pièges. La sexualité est un combat avec un travail de maîtrise de soi afin de vivre un équilibre humanisant et fécond. D’abord elle ne peut pas se réduire à la seule génitalité (c’est très réducteur !), et ensuite elle ne peut pas se limiter à seulement assouvir ses passions, ses pulsions, ses fantasmes qui partent dans tous les sens et qui détruisent. C’est ce qui est en train de se passer sous nos yeux et qui va être profondément destructeur ! Donc prudence ! Attention aux apparences et aux faux discours !

A cause de notre nature blessée par le péché, on va avoir tendance à choisir ce qui brille, ce qui procure du plaisir, ce qui me valorise aux yeux des autres et du monde, ce qui est à la mode, ce qui est tendance… On va aller dans le sens du vent et du courant, notamment si c’est dans le sens de mes envies, de mes pulsions, de mes fantasmes, en évitant de mettre un cadre ou des limites… et on va tomber dans de multiples pièges qui vont nous détruire, nous rendre tristes et vides… Avec la « woke culture », la « cancel culture » et le gender qui déferlent sur nos jeunes, tout est en train d’être détruit et d’abord la vie de nos jeunes ! On leur enlève prudence et bon sens… Et ils ont surtout besoin d’apprendre l’humilité de savoir se recevoir d’un autre, d’être dépendant de Dieu ! La grandeur et la beauté de l’Homme c’est d’accueillir et de recevoir la vie donnée…et non pas de vouloir tout contrôler et de vouloir tout changer…

 

3/ Et donc le sacrifice

Jésus est venu pour servir et non pas pour être servi. Il est venu pour donner sa vie en rançon pour la multitude. Et il nous invite à le suivre et à l’imiter en prenant notre croix ! Voilà le paradoxe : la croix n’est pas très attirante ni séduisante, et c’est pourtant par là que passe la vie, la vraie, la seule, l’unique ! L’éclate et le plaisir donnent envie, mais la croix donne la vie ! Qui veut sauver sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera, nous dit aussi Jésus !

Il n’y a pas d’autre vrai chemin d’épanouissement ailleurs qu’en se donnant : en offrant sa vie par amour pour être vraiment libre et vivant, et pour goûter une profonde unité de vie, une vraie paix intérieure, source d’une grande joie ! Et c’est un combat à choisir et à vivre chaque jour !

Se sacrifier, sacrifier sa vie pour ce qui en vaut vraiment la peine, par amour et pour l’amour : pour son enfant, pour sa famille, pour sa communauté et sa patrie, pour Dieu ! Sacrifier c’est rendre sacré ! C’est se donner pour ce qui est sacré pour moi ! Se sacrifier pour la vie, c’est la rendre sacrée ! Et cela se joue et se vit d’abord dans les petites choses du quotidien, dans les petits sacrifices de chaque jour ; à commencer par offrir son temps pour la prière et le consacrer à Dieu : sacrifier du temps pour rendre ce temps sacré en l’offrant à Dieu ! Non pas d’abord pour soi mais pour Dieu, gratuitement pour lui ! Et déjà maintenant offrir, sur cet autel, en cette eucharistie, offrir le sacrifice de sa vie, par les mains du prêtre, avec le Christ, au Père, dans l’Esprit Saint ! Chers amis, sacrifions-nous avec Jésus pour laisser passer Dieu et sa grâce ! 

Demandons à la Vierge Marie de nous aider à nous offrir, à nous abaisser en ayant foi en son Fils Jésus pour mieux le suivre, mieux l’imiter, mieux et plus vivre de sa vie ! C’est le vrai chemin de la joie !

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Je Vous salue Marie © a
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Amen.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Isaïe

Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
    Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi ! (Ps 32, 22)

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
    en Jésus, le Fils de Dieu,
nous avons le grand prêtre par excellence,
celui qui a traversé les cieux ;
tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.
    En effet, nous n’avons pas un grand prêtre
incapable de compatir à nos faiblesses,
mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses,
à notre ressemblance, excepté le péché.
    Avançons-nous donc avec assurance
vers le Trône de la grâce,
pour obtenir miséricorde
et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s’approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
    Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
    Ils lui répondirent :
« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »
    Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
    Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »
Jésus leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
    Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »

    Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
    Jésus les appela et leur dit :
 « Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
    Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
    Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :
    car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Ignace d'Antioche

Evêque, martyr, Père de l'Église (✝ 115)

Illustration : peinture du XVIIe siècle.

Antioche connaissait une communauté chrétienne importante et très dynamique. N'est-ce pas là que, pour la première fois, les disciples de Jésus furent appelés chrétiens? A la fin du 1er siècle, leur évêque s'appelle Ignace. Le gouverneur Pline le Jeune arrête les plus déterminés et saint Ignace est l'un d'eux. Arrêté, il est condamné à être dévoré par les fauves durant les fêtes romaines. Nous avons les lettres qu'il écrivit aux diverses communautés chrétiennes durant le voyage qui le conduisit à Rome. Elles sont poignantes dans leur confession d'une foi inébranlable, pour la joie qu'elles expriment et pour l'imitation de Jésus-Christ qu'elles proposent à tout chrétien. «ll n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais une eau vive qui murmure et dit en moi: 'Viens vers le Père'.»

A lire: l'audience du pape Benoît XVI, le 14 mars 2007, consacrée à saint Ignace d'Antioche.
On le fête en Orient le 20 décembre.
Mémoire de saint Ignace, évêque et martyr. Disciple de l'Apôtre saint Jean, il dirigea l'Église d'Antioche, le second après saint Pierre et, condamné aux bêtes sous l'empereur Trajan, il fut conduit à Rome en 107. En cours de route, alors qu'il subissait la férocité de ses gardiens, tels des léopards, il écrivit sept lettres, à diverses Églises, pour exhorter les frères à servir Dieu dans l'unité avec leur évêque et à ne pas l'empêcher d'être immolé en victime pour le Christ.
 

Que je devienne donc la pâture des bêtes. C'est par elles qu'il me sera donné d'aller jusqu'à Dieu. Je suis le froment de Dieu. Que je sois donc moulu par les dents des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ.

Saint Ignace - Lettre aux Romains

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