0
Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 5 août 2020
Méditation du 5 août 2020
© viechretienne.fr

| Webmaster

Méditation du 5 août 2020

2020 08 05 A MON SECOURS (18TO3) (Matthieu 15, 21-28)

            Il n’y a pas de frontière pour Jésus. Il est partout chez Lui, même en terre dite « païenne ». C’est l’actuel Liban. Les frontières ne comportaient pas d’interdiction de pénétrer dans le territoire, semble-t-il. Jésus regarde la foi : Il sait qu’elle habite le cœur des étrangers, telle cette femme ou le centurion romain.

            La fille de la Cananéenne n’est plus à sa mère, elle appartient au démon,  « tourmentée par un démon ». C’est pour une mère comme si on lui enlevait une partie d’elle-même ; de plus, le comportement « social » est sans doute perturbé. Comme la foule pour l’aveugle de Jéricho, ici ce sont les disciples qui font barrage entre cette femme et Jésus. Qui voient-ils en elle ? Une étrangère, audacieuse et tapageuse ; elle ne s’attend pas au refus de Jésus et entend les disciples supplier le Maître de satisfaire à sa demande « pour avoir la paix ».

            Jésus, selon la Bible de Jérusalem, doit s’employer au salut des Juifs, « enfants » de Dieu et des promesses, avant de s’occuper des païens. La réponse de Jésus avec l’expression « petits chiens » adoucit ce que le mot aurait de rude et qui correspondrait à la mentalité de beaucoup de Juifs, à savoir que les païens sont… « des chiens ». Le « petit chien » inspire la pitié. Pendant ce temps, la femme persévère, et même fait preuve d’humour : elle fait allusion aux « petits chiens » qui reçoivent les « miettes » du festin sous la table, où les convives les jettent à cette époque-là.

            Jésus perçoit dans cet humour la foi profonde de cette femme. Grande est la miséricorde pour les Juifs attablés devant le festin ; mais nous, les « petits chiens » nous nous contenterions des « miettes de ta miséricorde » ! Jésus perçoit ce mélange d’affection et de foi, et accueille la demande. Ce qu’elle veut, c’est la guérison de sa fille, plus encore que se satisfaire elle-même.

            Ce texte évoque aussi, comme la guérison du serviteur du centurion, l’entrée des païens dans l’Eglise. Avec Paul, le Juif, on a compris, après le départ de Jésus, que le salut ne pouvait être l’apanage d’une ethnie, fût-ce celle du peuple premier appelé, mais s’élargissait au monde entier. Matthieu peut terminer son Evangile sur les mots : « De toutes les nations faites des disciples » (28, 19).

Répondre à () :


Captcha