2021 10 02 GARDIENS (26TO6) (Matthieu 18, 1-5.10)
Tant qu’ils n’ont pas compris que Jésus n’est pas tout à fait le « Messie » qu’ils attendaient, les disciples ont rêvé de grandeur ; comment oublier la mère de Jacques et de Jean qui vient demander à Jésus : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » (Matthieu 20, 20-22).
La réponse de Jésus, comme souvent, dépasse l’horizon des disciples. Se faire petits « comme les enfants », qui ne comptent guère dans la société antique, cela leur paraît d’autant plus difficile que Jésus le présente comme une condition pour être « le plus grand dans le royaume des Cieux » Leurs rêves ont dû s’effondrer quand Jésus met un équivalent entre « accueillir un enfant » et « L’accueillir, Lui »
Le verset 10 explique tout : chaque enfant a un ange « dans les cieux » qui « voit sans cesse la face du Père qui est aux cieux » Jésus a établi cette croyance en « l’ange gardien ». Chaque enfant, et donc tous les hommes, ont donc une relation avec Dieu : ils contemplent la face de Dieu par cet ange.
Du début de l’existence (comme le laisse entendre Jésus dans ce verset de Matthieu) au trépas (Cf. Luc 16, 22), la vie humaine est entourée de leur garde (Cf. Ps 34, 8 ; 91, 10-13) et de leur intercession. Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie. Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des hommes et des anges, unis en Dieu.
Saint Jean de la Croix voit dans les anges gardiens des pasteurs et des « relais » dans l’amour de Dieu.
« Les anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs, ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c'est-à-dire contre les démons.
Par leurs secrètes inspirations, les anges procurent à l'âme une connaissance plus haute de Dieu ; ils l'embrasent ainsi d'une plus vive flamme d'amour pour lui ; ils vont même jusqu'à la laisser toute blessée d'amour...
La lumière de Dieu illumine l'ange en le pénétrant de sa splendeur et en l'embrasant de son amour, car l'ange est un pur esprit tout disposé à cette participation divine, mais d'ordinaire elle n'éclaire l'homme que d'une manière obscure, douloureuse et pénible, parce que l'homme est impur et faible... »