2021 10 01 CELUI QUI M’A ENVOYE (26TO5) (Luc 10, 13-16)
Luc avait joint aux Béatitudes une série de « malédictions » surtout à l’égard des « riches » qui ne partagent pas leurs biens. Ici, nous le voyons « maudire » les villes qui ont vu et entendu Jésus ou qui ont été le théâtre de ses miracles, sans pour autant se convertir. Située au nord du Lac de Génésareth, Bethsaïde était la patrie de Pierre et d’André, et de Philippe aussi.
La référence à Tyr et à Sidon s’explique, semble-t-il, par la perversité que des prophètes leur imputaient. Si mauvaise qu’elles aient été, disent Luc et Matthieu (11, 21-24) leur population (comme celle de Ninive à l’appel de Jonas) se serait convertie. Le sac et la cendre sont les signes du jeûne. Sans doute pense-t-on aussi à Sodome et à Gomorrhe…
Un verset particulier (15) est réservé à Capharnaüm : non seulement Jésus y a habité, y a guéri la belle-mère de Pierre, (Mt 8, 14 ; Mc 1, 29-31 ; Luc 6, 14), mais aussi le fils du centurion (Mt 8, 5-13 ; Luc 7, 1-10). Et cela n’a pas dû passer inaperçu ! Il y a donné, de plus, une logue explication sur le sens de la bénédiction des pains, en Jean 6, à la synagogue. Nulle cité n’a vu Jésus autant que cette ville qui fut le théâtre de la guérison spirituelle et physique d’un paralytique (Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12 ; Luc 5, 17-26). « Elevée au ciel » établit un contraste fort avec « séjour des morts » : chute vertigineuse, avec l’idée que la ville ne s’en remettra pas !
Tout cela prépare la conclusion comme un choix libre mais fatal. Tout porte à croire que Jésus associe le rôle des disciples au sien : et Lui se réfère au Père qui L’envoyé. L’écouter, Lui, c’est écouter le Père. Ecouter les apôtres, c’est L’écouter lui et le Père ; Il est la Parole de Dieu.
Le Père n’a pas envoyé son Fils pour …rien ! Il nous a laissé sa Parole et le récit des merveilles qu’Il a opérées. Il demande à chacun de ne pas attendre le « Jour du Jugement », mais d’accueillir ses Paroles pour ce qu’elles sont ; or elles « sont l’Esprit et elles sont Vie » (Jean 6, 63). Le même Jean nous dit aussi : « Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (12, 48).