2021 10 14 LA MOINDRE DE SES PAROLES (28TO4) (Luc 11, 47-54)
En lisant cette péricope de Luc, ne pensons pas tant aux détracteurs de Jésus qui « Lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles » qu’à ce qu’Il dit lui-même de ses paroles, en Jean 6, 63 : « Mes Paroles sont Esprit et elles sont Vie ». Celui qui les accueille… « se donne ».
Voici le commentaire de Dom Augustin GUILLERAND, « Au seuil de l’abîme de Dieu » :
« En le conviant à manger sa chair, Jésus les convie à s’unir à Lui dans cet Esprit, et à remonter avec Lui dans le principe de cet Esprit. C’est cet Esprit qui leur parle, c’est en Lui qu’il leur faut communier à sa vérité et à sa vie : « Les paroles que Je vous ai dites sont Esprit et elles sont Vie ». Cette communion c’est la foi. Il y revient ; la communion dans la chair n’est qu’un moyen qui y conduit. Il l’a expliqué au début de son discours ; il le termine en le rappelant. La foi est l’âme de ce discours, comme de tout l’Evangile : « L’œuvre de Dieu est que vous croyiez en Celui qui L’a envoyé ». Que faire ? disaient les foules attirées par l’espoir d’un aliment qui donne une vie impérissable ? Croire, répond Jésus ; vous unir à Dieu en croyant à Celui qu’Il vous a envoyé ; vous Le trouvez en Lui…vous y trouvez son Esprit qui est sa vie. Puis Il a répandu cet Esprit en parlant : « Les paroles que Je vous ai dites sont Esprit et elles sont Vie ». Et maintenant Il réclame l’adhésion qui unira leur esprit à cet Esprit et leur conférera la vie promise. Ils refusent en grand nombre : « Il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait ce refus, note Saint Jean qui semble vivement frappé par cette prescience divine et la rappelle à chaque instant : « Il savait depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui devait le livrer ». Il savait que des âmes resteraient en dehors de sa lumière et de son amour, se fermeraient à sa parole d’éternelle vérité (…)
C’est sur ce dernier trait, ce crescendo suprême de l’épreuve que les auditeurs se retirent et l’abandonnent définitivement : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne pouvait venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père… A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples retournèrent en arrière, et ils n’allaient plus avec Lui. » Ils se retirent au lieu de s’unir… »