2021 09 11 SUR LE ROC (23TO6) (Luc 6, 43-49)
Luc a inventé beaucoup de paraboles ; ici, celle de l’arbre « bon » est déjà différente de l’arbre qui produit des fruits selon son espèce ; autre est la parabole de la maison bâtie sur le roc.
Le verset 43 imite Matthieu 12, 33-35 ; l’évidence de ce proverbe aide à juger ou à discerner même les membres des communautés qui mettent la zizanie : leurs fruits sont « pourris ». Comment ne pas penser aux « fauteurs de troubles » que Jean, dans sa première Lettre, appellera « anti-christs », auteurs ou complices de doctrines incompatibles avec l’enseignement du Christ.
Tout autre est le verset 44 : variété des fruits, mais la mise en garde contre les malfaiteurs est sous-jacente : on ne peut trouver de bons fruits, figues ou raisin, sur des arbres mauvais, épines ou ronces.
Le verset 45 généralise et devient lui aussi un proverbe : en français « la bouche parle de l’abondance du cœur ». Quand on a une bonne nouvelle, on ne peut la garder pour soi, on veut la partager. Qu’il en soit ainsi pour la « Bonne Nouvelle » !
A qui s’adresse la question du verset 46 ? Il ne suffit pas de prier, et même d’insister (le redoublement n’est pas innocent !) si on n’accomplit pas les commandements du Seigneur. Lui qui voit et sait tout connaît le fond de nos cœurs, (« les reins et les cœurs ») entend les prières, mais aussi voit les actes !
Le sable et le roc deviennent aussi des images faciles à comprendre. Le roc de la foi, où Dieu peut bâtir sa maison en nous est valable ; mais la construction « sur le sable » est vouée à s’effondrer sous les coups redoublés des vents. Il importe donc de choisir la Parole de Dieu comme guide et d’accomplir effectivement ce qu’elle demande : elle produit de « bons fruits ».
Voilà donc un ensemble de paraboles qui invitent les unes et les autres à « écouter la parole », mais à compter sur la grâce de l’Esprit Saint pour construire le Royaume en nous-mêmes. Les obstacles, apparemment, ne sont pas insurmontables, si la foi en Dieu et la confiance en Lui deviennent notre souci permanent.