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Homélies paroissiales
Homélie du dimanche 8 novembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
Homélie du dimanche 8 novembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
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Homélie du dimanche 8 novembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU

Homélie

32ème dimanche T.O.

Dimanche 8 novembre 2020 - Luçon

Confinement - acte II

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Nous voici donc dans un nouveau confinement, Acte II, avec toutes les questions légitimes que cela pose… Mais comme « tout est grâce », demandons-nous en quoi cela peut être l’occasion d’une plus grande sanctification, parce que le vrai enjeu il est bien là… Ne pas s’apitoyer mais savoir rebondir… et justement le cœur de notre message chrétien c’est le mystère pascal, et la Pâque, le « passage » en français, vient de l’hébreu « pessah » qui signifie « bond », « un saut » hors de la terre d’esclavage et de servitude, un bond, un saut au-delà de la mort… et nous sommes invités, chers amis, à faire ce bond, ce saut chaque jour, à chaque instant de notre existence et notamment aux moments les plus difficiles et les plus éprouvants… Voyons en quoi, pour vivre cette pâque, ce bond, ce saut, il nous faut être disponible, pour vivre une rencontre, notamment dans l’eucharistie. 

1/ Disponible

Nous sommes dans le mois de novembre traditionnellement dédié à la prière des morts et des âmes du purgatoire. Dernier mois de l’année liturgique pourrait-on dire avant l’Avent ! Et la Parole de Dieu nous invitera à l’espérance en écoutant les discours eschatologiques du Seigneur. L’eschatologie : la science des fins dernières, des derniers temps, et nous sommes dans les temps derniers depuis la mort et la résurrection du Christ. Nous y sommes entrés. C’est notre temps. C’est maintenant ! Encore faut-il être bien ancré dans ce présent et être bien disponible à cette présence de Dieu en ces temps qui sont les derniers… être attentif aux signes des temps, aux signes de Dieu en étant disponible… c’est notamment cultiver et faire preuve de Sagesse pour discerner, comme nous y invite la première lecture… La Sagesse comme un état de veille, de disponibilité… et pour cela il faut prendre réellement les moyens de chercher, de se former, de prier et de servir, de se donner pleinement pour accueillir la Sagesse, ce don de Dieu… Si notre temps est rempli de 1000 artifices et divertissements, il n’y a plus de temps, il n’y a pas de disponibilité intérieure pour la Sagesse, pour discerner, pour écouter et voir Dieu…

Chers amis, nous avons besoin plus que jamais d’être disponible pour la Sagesse comme un bond, comme un saut vers et dans la vie intérieure, pour sortir d’un moi trop égocentré, pour sortir du bruit afin de mieux demeurer en silence, de mieux demeurer dans la Présence…

Quand je réfléchis à cette question, j’ai toujours une pensée pour Alexandre Soljenitsyne qui dénonçait l’erreur et le bruit de l’occident, et qui a énormément travaillé, qui a pris les moyens pour que la vérité éclate et faire, au final, l’œuvre de Dieu au milieu des ténèbres et de la nuit… un exemple à suivre pour chacun de nous…

Soyons-nous aussi disponibles en prenant les moyens d’accueillir la Sagesse, c’est-à-dire le Christ… de nous préparer à cette rencontre… 

2/ Une rencontre

La vie chrétienne, c’est d’abord ça : une rencontre intime, personnelle et aussi ecclésiale avec Jésus Christ, le Fils de Dieu, vivant aujourd’hui !

Vivons-nous cette rencontre ? Sommes-nous prêts à la vivre déjà chaque jour, avant la rencontre décisive et ultime qui un jour arrivera ?

Pour un RDV galant, pour un entretien d’embauche ou pour un examen, on se prépare, on se fait beau, on révise ses fiches, on s’entraîne, etc. Bref, on fait tout pour être prêt le jour J !

Et pour Dieu ? Et pour le Christ chaque jour : dans sa prière, dans le silence et Sa Parole, dans le service : est-ce que nous nous préparons à cette rencontre ? Est-ce que nous l’attendons ?

L’Evangile nous invite à être prévoyant : à prévoir : à voir plus loin, à anticiper, à se préparer. « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre ! ». Serons-nous prêts quand nous entendrons cette invitation ? Oui, nous devons nous préparer à LA rencontre décisive, pour bondir vers le Seigneur. Celle qui mérite tous les sacrifices et tous les oublis de soi pour vivre cette rencontre avec le Christ. Avoir sa réserve d’huile, c’est-à-dire selon différentes interprétations : sa prière, son humilité, sa foi, sa joie, etc. Bref tout ce qu’il faut pour rester éveillé et être prêt et disponible pour rencontrer Dieu… Et pour que nos flacons d’huile soient toujours pleins, il nous faut sans cesse mener le combat, reprendre le chemin avec patience et persévérance, le regard fixé sur le Christ et sur son Mystère Pascal, le cœur de notre foi… C’est en vivant chaque jour le Mystère Pascal que nous pouvons rencontrer le Christ. Mystère Pascal petit, caché, invisible parfois à l’œil nu, mais Mystère Pascal quand nous mourons à nous-mêmes et à notre péché pour ressusciter à une vie donnée, à une vie d’amour… Et ce Mystère Pascal se vit tout particulièrement dans l’eucharistie, les Noces de l’Agneau. 

3/ L’eucharistie

Les autres religions et les Etats laïcs et sécularisés, et même, même les chrétiens de confession protestante, voire certains catholiques, ne comprennent pas cet attachement viscéral des catholiques et des orthodoxes à la messe, à l’eucharistie qui est lié au mystère de l’incarnation et à la réalité du Mystère Pascal. C’est le cœur de tout, en lien avec toute la Parole de Dieu, avec les paraboles, les noces de Cana, la multiplication des pains, le discours du Pain de vie, la dernière Cène et bien sûr et surtout la Passion, la mort et la résurrection du Christ. Et il nous faudrait nous cacher pour vivre ce grand don de Dieu !!? Même certains catholiques ne comprennent pas cela, disant que la Parole de Dieu ou la messe à la télé suffisent… et bien non ! Si Dieu nous a fait ce don, c’est que nous en avons besoin et c’est pour notre vie et notre survie ! C’est décisif et non-négociable !

En creusant la question, je me suis dis qu’à travers les siècles, c’était souvent, si ce n’est toujours, l’attachement à la Présence réelle eucharistique qui avait été la source d’une résistance intérieure, d’une fidélité à Dieu quelques soient les épreuves et les obstacles. On voit cela dans la vie des saints et des peuples qui ont résisté fidèlement à toute forme d’oppression et d’abus de pouvoir et d’autorité. L’eucharistie est le gage d’une vraie liberté. Pourquoi ? Parce qu’elle ne dépend pas d’un quelconque pouvoir humain mais du don même de Dieu ! Et c’est pourquoi le sacrifice eucharistique est profondément lié au mystère du sacerdoce et que cela fonde l’ecclésiologie catholique : il y a besoin du prêtre parce qu’on a besoin du Christ ! Sans lui on ne peut rien faire ! L’Eglise ne se construit pas seule comme une association ou une ONG. « L’Eucharistie fait l’Eglise » disait Lubac, parce que c’est le Christ qui construit son Corps qu’est l’Eglise ! La communion au Corps et au Sang du Christ c’est participer déjà, de manière anticipée et en préfiguration, aux Noces de l’Agneau, les Noces de l’Epoux le Christ avec son Epouse l’Eglise. « Voici l’Epoux ! Sortez à sa rencontre ! ».

Alors, chers amis, tenons bon cette réalité fondamentale de notre foi catholique, gage de notre liberté et de notre fidélité au Christ. Prions pour les prêtres et pour les vocations sacerdotales afin de pouvoir continuer à recevoir la Sainte Communion, don ineffable de Dieu, qui n’a pas de prix et légitime tout sacrifice ! Et pour cela veillons, prions, soyons disponibles aux appels et signes de Dieu ! 

Et demandons à la Vierge Marie, figure de l’Eglise-Mère, de l’Eglise-Vierge et de l’Eglise-Epouse, de nous montrer le chemin de la disponibilité du cœur et de la fidélité de la foi et de l’espérance. Restons avec Marie pour demeurer en veille, en éveil, pour savoir sans cesse s’émerveiller et voir Dieu à l’œuvre. Marie, est cette Mère qui veille avec nous… elle est cette Mère-veilleuse… Marie est merveilleuse… Confions-nous à sa prière maternelle afin d’aimer le Christ et d’aimer l’Eglise en nous donnant fidèlement…

JVSM. Amen. 

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre de la Sagesse

La Sagesse est resplendissante,
elle ne se flétrit pas.
Elle se laisse aisément contempler
par ceux qui l’aiment,
elle se laisse trouver
par ceux qui la cherchent.
    Elle devance leurs désirs
en se faisant connaître la première.
    Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas :
il la trouvera assise à sa porte.
    Penser à elle est la perfection du discernement,
et celui qui veille à cause d’elle
sera bientôt délivré du souci.
    Elle va et vient
à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ;
au détour des sentiers,
elle leur apparaît avec un visage souriant ;
dans chacune de leurs pensées,
elle vient à leur rencontre.

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Mon âme a soif de toi,
Seigneur, mon Dieu ! (cf. Ps 62, 2b)

Dieu, tu es mon Dieu,
      je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !

Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Dans la nuit, je me souviens de toi
et je reste des heures à te parler.
Oui, tu es venu à mon secours :     
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères,
nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance
au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ;
il ne faut pas que vous soyez abattus
comme les autres, qui n’ont pas d’espérance.
    Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ;
de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis,
Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui.

    Car, sur la parole du Seigneur, nous vous déclarons ceci :
nous les vivants,
nous qui sommes encore là pour la venue du Seigneur,
nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis.
    Au signal donné par la voix de l’archange, et par la trompette divine,
le Seigneur lui-même descendra du ciel,
et ceux qui sont morts dans le Christ
ressusciteront d’abord.
    Ensuite, nous les vivants,
nous qui sommes encore là,
nous serons emportés sur les nuées du ciel,
en même temps qu’eux,
à la rencontre du Seigneur.
Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur.
    Réconfortez-vous donc les uns les autres
avec ce que je viens de dire.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Veillez, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.
Alléluia. (cf. Mt 24, 42a.44)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
    « Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces,
qui prirent leur lampe
pour sortir à la rencontre de l’époux.
    Cinq d’entre elles étaient insouciantes,
et cinq étaient prévoyantes :
    les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile,
    tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile.
    Comme l’époux tardait,
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
    Au milieu de la nuit, il y eut un cri :
‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’
    Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent
et se mirent à préparer leur lampe.
    Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :
‘Donnez-nous de votre huile,
car nos lampes s’éteignent.’
    Les prévoyantes leur répondirent :
‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,
allez plutôt chez les marchands vous en acheter.’
    Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces,
et la porte fut fermée.
    Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent :
‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’
    Il leur répondit :
‘Amen, je vous le dis :
je ne vous connais pas.’

    Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

© AELF

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