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Homélies paroissiales
Homélie du dimanche 22 novembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
Homélie du dimanche 22 novembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
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Homélie du dimanche 22 novembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU

Homélie

Solennité du Christ, Roi de l’univers

Confinement – Acte II 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

« You did it to me ». Sainte Mère Teresa de Calcutta, avec sa bonne pédagogie et son bon sens, prenait les cinq doigts de la main pour se souvenir de cette parole du Christ : « You did it to me » : « c’est à moi que vous l’avez fait ». A qui ? A moi ! C’est-à-dire au Christ Jésus lui-même, au Christ, Roi de l’Univers ! Le Roi des rois ! Le Seigneur des seigneurs !

Dimanche dernier c’était la parabole des talents ; le dimanche précédent la parabole des 10 vierges et ce dimanche le Jugement dernier. Ces 3 textes se suivent au chapitre 25 de l’évangile selon St Matthieu, juste avant le récit de la Passion, de la mort et de la résurrection de Jésus ! Et cet évangile, à la différence des dimanches précédents, n’est pas une parabole ! Et s’il se trouve à cet emplacement-là, c’est qu’il a son importance ! Une place primordiale ! Et ce jugement dernier n’est donc ni une parabole ni une image (à l’exception des brebis et des boucs bien sûr !) : ce sera bel et bien ainsi, comme l’annonce Jésus !

Alors voyons ensemble, à partir de la Parole de Dieu, en quoi consiste ce règne du Christ : il est selon le droit, de manière paradoxale et en présentielle (et non pas virtuelle !) pourrait-on dire… 

1/ Selon le droit et la justice

« Je ferai paître la brebis selon le droit » dit Ezéchiel ! Et quand nous parlons de Jugement dernier comme dans l’Evangile, nous parlons du Dieu Juge, de la justice de Dieu et donc de droit. Justice et droit qui ne s’opposent pas à l’amour puisque comme dit le psaume 84 : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (v.11).

C’est un des attributs principaux du pouvoir et du pouvoir royal que d’exercer la justice ! Et Jésus Christ est vu comme Roi de l’Univers parce qu’il est le Juste Juge par excellence, Celui qui exerce en vérité la justice de Dieu !

Vous n’êtes peut-être pas sans savoir qu’il y a une forme de crise du droit, de la philosophie du droit après Nuremberg et les nazis ! Les allemands étant très soucieux du droit, ils ont essayé de tout faire dans les règles, de manière organisée et légale, pour mieux légitimer leur pouvoir et leur décision ! Et donc si le droit ne repose plus sur la nature ni sur Dieu mais sur le fait majoritaire ou bien sur celui qui est le plus fort, le droit n’a plus de limite ! Tout est possible… et le droit perd de son sens et de sa substance… La justice perd pied et elle prend le pas sur tout… On le voit bien aujourd’hui avec le pouvoir des juges en-dehors de tout contrôle démocratique, et le pouvoir sans limite du seul fait majoritaire s’estimant capable de changer la nature de la famille ou de la sexualité et même, au final, la nature de la personne humaine elle-même… Et si aucun droit véritable n’est possible, cela sonne la fin de la justice…

Ce monde hypermatérialiste, égocentré, sûr de lui et de son pouvoir, cherche à détruire toute forme de spiritualité, de liberté personnelle, de bon sens humain… Et donc face à ces menaces, il nous faut, aujourd’hui plus que jamais, laisser le Christ régner dans nos vies et sur nos cœurs ! Ce fut un acte prophétique du Pape Pie XI que d’instituer cette fête en 1925 pour mieux signifier que les nations et leur fonctionnement ne sont pas une finalité mais qu’elles doivent obéir aux lois du Christ, au droit naturel !

Il faut donc laisser le Christ régner en nous ! Il nous faut accepter d’être jugé par Dieu et cela doit nous inviter à l’humilité et à l’obéissance vis-à-vis de Dieu et de sa Loi dont l’accomplissement est l’amour ! Et pour cela, il nous faut entrer dans la logique paradoxale du Christ… 

2/ La royauté du Christ de manière paradoxale

Avec le Christ, c’est renversant !! Oui, en Jésus et par Jésus tout est renversé !

Son trône, c’est la croix ! Son diadème, la couronne d’épines ! Sa puissance, l’humilité et le silence dans l’amour ! Sa loi suprême, la miséricorde ! Sa gloire, ce sont ses blessures ! Il est le premier parce qu’il s’est fait le dernier de tous ! Il est le Tout-Puissant parce qu’il s’est fait le plus humble et le plus faible, lui qui est Dieu ! Il est le roi parce qu’il s’est fait esclave, lavant les pieds et mourant pour les pécheurs ! Voilà la route de la foi au Christ… Voilà notre route !

Et de même pour nous : nous sommes pleinement libres, quand nous sommes sujets et esclaves du Christ ! C’est complètement paradoxal et beaucoup ne comprennent pas ! « Comprenne qui pourra » dit Jésus. Celui qui veut garder sa vie la perdra mais celui qui perd sa vie à cause de moi la gardera, nous dit encore le Christ !

La réalité paradoxale est fondamentale dans la théologie catholique où il nous faut tenir ensemble, dans la foi et par l’Esprit Saint, des réalités qui semblent contraires et antinomiques ! Dieu Un et Trois ! Jésus vrai homme et vrai Dieu ! Une sainte Eglise de pécheurs ! On est appelé à chercher pour comprendre et dans le même temps cela dépasse notre compréhension ! C’est un mystère : ce qu’on n’a jamais fini de comprendre… et donc un chemin de foi à prendre avec humilité… il en va de même pour le mystère de la royauté du Christ ! 

3/ Et enfin une royauté du Christ en présence réelle !

Jésus ce n’est pas du virtuel ou en télétravail ! C’est du concret, du charnel, du réel !

Et il est magnifique d’entendre en cette solennité du Christ Roi cet évangile du Jugement dernier ! « C’est à moi que vous l’avez fait ! » : au Christ ! Dieu lui-même devenu le Pasteur qui vient veiller sur ses brebis…

Nous entendons, ces derniers jours, des prises de parole opposant l’importance de la messe au souci du pauvre et de la charité fraternelle ! Et ça c’est terrible !! Cette opposition est stérile et destructrice ! Car la vérité catholique prend tout, elle prend dans le même mouvement la prière et l’action, la Toute-puissance de Dieu et son humilité, la présence réelle eucharistique et la présence de Jésus dans le pauvre ! Cela ne s’oppose pas ! Bien au contraire !

Et comme le prêtre prend soin de la moindre petite parcelle du Corps du Christ sur la patène et de la plus petite goutte du Sang du Christ dans le calice, nous devons prendre soin des plus petits de nos frères qui sont aussi et encore plus le Corps du Christ que tous nous formons !

Quand les 3 évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) nous relatent la Dernière Cène, St Jean, lui, nous relate le lavement des pieds pour bien nous dire de manière complémentaire la signification pleine et totale de l’eucharistie catholique profondément incarnée dans la réalité charnelle et réelle de l’humanité !

Dans le mouroir de Kâligath de Mère Teresa à Calcutta, il est écrit au-dessus du lieu où sont lavés les mourants : « Body of Christ » : « Le Corps du Christ ».

Et pour cela, il faut pouvoir voir avec les yeux de la foi : voir la présence de Jésus dans le Pain de Vie et la présence de Jésus dans le corps et l’âme du frère et du pauvre ! Les deux vont de pair et sont inséparables ! Dieu est là ! 

Chers amis, il nous faut donc laisser le Christ, le Bon Pasteur, régner sur nos cœurs et dans nos vies afin qu’il ouvre nos yeux à sa présence réelle sous les espèces du pain et du pauvre ! Le Christ Roi de l’univers doit nous permettre de relativiser toute autre puissance ou domination humaine et mondaine, afin de tout remettre dans la seule perspective qui vaille : la royauté du Christ ! Lui seul donne la vraie liberté ! Lui seul sauve ! Lui seul est source de paix et de joie véritables !

« Los Cristeros », appelés aussi « les vendéens du Mexique », l’avaient bien compris en criant « Viva Cristo Rey » : « vive le Christ Roi » lors des persécutions anticléricales de 1926 à 1929 ! Les catholiques qui se soulèvent pour leur foi et pour le Christ n’attaquent en général jamais mais se défendent contre les ennemis de Dieu, pour défendre les plus petits, les plus faibles, les enfants, les malades, les handicapés, les vieillards, et non pour eux-mêmes ! Il faut tendre la joue pour soi-même et être martyr ! Et il faut défendre les plus pauvres dont on est responsable et qui sont le Christ en prenant leur défense, comme le demande le Seigneur pour aider la veuve et l’orphelin ! 

Demandons à la Vierge Marie de nous aider à laisser le Christ Roi de l’Univers régner dans nos vies et sur nos cœurs afin d’être témoin de la Présence de Dieu au cœur du monde dans le Pain de Vie et dans les plus petits de nos frères !

JVSM. Amen.

Sainte Cécile, priez pour nous !

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Ézékiel

Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis,
et je veillerai sur elles.
    Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau
quand elles sont dispersées,
ainsi je veillerai sur mes brebis,
et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées
un jour de nuages et de sombres nuées.
    C’est moi qui ferai paître mon troupeau,
et c’est moi qui le ferai reposer,
– oracle du Seigneur Dieu.
    La brebis perdue, je la chercherai ;
l’égarée, je la ramènerai.
Celle qui est blessée, je la panserai.
Celle qui est malade, je lui rendrai des forces.
Celle qui est grasse et vigoureuse,
je la garderai, je la ferai paître selon le droit.
    Et toi, mon troupeau
– ainsi parle le Seigneur Dieu –,
voici que je vais juger entre brebis et brebis,
entre les béliers et les boucs.

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer. (cf. Ps 22, 1)

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
    le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
    Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
    En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
    mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
    Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
    Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
    Et le dernier ennemi qui sera anéanti,
c’est la mort.
    Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils,
lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père
qui lui aura tout soumis,
et ainsi, Dieu sera tout en tous.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père.
Alléluia. (Mc 11, 9b-10a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
    Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des boucs :
    il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

    Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
‘Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
    Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
    j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’
    Alors les justes lui répondront :
‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
    tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
    tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’
    Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’  

    Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,
dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
    Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
    j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;
j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;
j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
    Alors ils répondront, eux aussi :
‘Seigneur, quand t’avons-nous vu
avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?’
    Il leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait
à l’un de ces plus petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’

    Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,
et les justes, à la vie éternelle. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Sainte Cécile de Rome

Vierge romaine (✝ 230)

 

Nous savons peu de chose sur cette grande figure de l'hagiographie féminine. L'histoire nous assure qu'elle appartenait à une grande famille romaine: les "Cecilii", qu'elle était chrétienne, qu'elle aidait les premiers papes de ses deniers et que, lorsque son époux se convertit, ils donnèrent à l'Église un terrain devenu cimetière: les catacombes de Saint Calixte où elle eut le privilège d'être enterrée au milieu des papes. Au IXe siècle, ses reliques furent transférées dans une église romaine proche du Tibre: Sainte Cécile au Transtévère. Hors de là, ce ne sont qu'embellissements d'une poétique admiration. La Cécile légendaire, promue vierge et martyre, a suppléé la Cécile historique, dame romaine opulente et donatrice secourable qui "chantait dans son cœur la gloire de Dieu." Ce qui, en passant, est une belle référence pour tous ceux qui, chanteurs et chanteuses, veulent se mettre sous son patronage.
Sainte Cécile est titulaire de l'église cathédrale et patronne principale du diocèse d'Albi.
"Selon la tradition, elle fut fiancée à un jeune homme prénommé Valérien, qu'elle convertit au christianisme. Ayant refusé d'honorer les divinités romaines, ils souffrirent tous deux le martyre aux alentours de l'an 220; Tiburce, le beau-frère de Cécile, fut également martyrisé." Sainte Cécile dans les peintures de la voûte de la cathédrale.
- Fête de Sainte Cécile, homélie de Mgr d'Ornellas ...contemplant dans la figure de sainte Cécile, comme dans celles de Marthe et Marie proposées dans l'Évangile de Luc, des figures de prophètes, capables d'écouter la voix du Maître et de donner leur vie pour Le suivre...
La dévotion du monde chrétien envers la sainte n'a pas cessé de se maintenir. Son nom figure au premier canon de la messe. Elle est devenue la patronne des musiciens. (Diocèse aux Armées françaises)
- découvrez comment sainte Cécile est devenue patronne des musiciens, vidéo.
Depuis l'antiquité, à Rome, un titre d'église au Transtévère porte son nom, sa tombe est vénérée au cimetière de Calliste sur la voie Appienne et son culte s'est répandu dans toute l'Église grâce au récit de sa Passion, montrant en elle un exemple parfait de femme chrétienne qui a embrassé la virginité et subi le martyre pour l'amour du Christ.

 

O sainte bien-aimée, je contemple ravie, Le sillon lumineux qui demeure après toi. Je crois entendre encore ta douce mélodie. Oui, ton céleste chant arrive jusqu'à moi.

Sainte Thérèse de Lisieux - Poésie en l'honneur de sainte Cécile

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