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Homélies paroissiales
Homélie du dimanche 13 septembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
Homélie du dimanche 13 septembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
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Homélie du dimanche 13 septembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU

(Audio et Texte)

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Lundi dernier, dans le journal Ouest-France, le Père Jean-Marie Petit-Clerc, prêtre salésien de Don Bosco et éducateur à Lyon, dans une tribune, disait ceci pour sensibiliser l’opinion à la crise qui frappe notre monde, en parlant des jeunes : « Voici qu’au nom de la protection des aînés, la société veut leur confisquer leurs années de jeunesse ! D’autant qu’il nous faut rappeler que ce sont eux qui vont être les premières victimes de la crise économique qui s’annonce ». Et je vous invite à lire ou relire sa tribune qui m’a interpellé et conforté dans le souci porté pour nos enfants et nos jeunes en ce temps de crise ! Il y a plein de débats entre experts, médecins, politique, journalistes mais la parole des plus jeunes est confisquée par le stress des adultes ! Alors d’abord, réjouissons-nous de la rentrée qui a pu avoir lieu malgré des conditions compliquées ! Les enjeux sont fondamentaux et cruciaux ! Et il nous faut remettre le Christ au centre, au cœur de notre vie pour retrouver du bon sens et choisir l’essentiel, sans être esclave de la peur de la mort dont le Christ nous a libéré ! C’est de cette libération du péché et de la mort dont nous parle la Parole de Dieu en ce dimanche. J’aimerai en faire écho en parlant de décentrement, de pardon et de « pro Christi » dans le combat spirituel. 

1/ Décentrement

Chers amis, prenons conscience que plus les gens sont centrés sur eux-mêmes, sur le « moi », et plus ils sont fragiles et manipulables, car isolés, déracinés, écrasés par leur égo !

Alors qu’à l’inverse, plus les gens sont donnés, plus ils sont libres et en capacité de résister à des pressions extérieures et des manipulations !

St Paul nous le redit : ne vivons pas pour nous-mêmes et ne mourrons pas pour nous-mêmes mais vivons et mourons pour le Seigneur ! Comme en écho au verset 15 de 2 Co 5 (que je vous invite à apprendre par cœur) : « Et il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux ».

C’est bien en se centrant sur le Christ et en se décentrant de soi-même et de son ego qu’on peut vraiment entrer dans une démarche d’humanisation et de divinisation à la suite du Christ, vrai homme et vrai Dieu ! En vivant concrètement, chaque jour, le mystère pascal : mourir à soi-même et à son péché pour ressusciter à la vie nouvelle avec le Christ !

Et la maladie de ce temps que sont la paresse, la jouissance, le « faut profiter », « faut accumuler des sensations fortes, des expériences », où le « moi » est toujours au centre, où on se remplit de vent, de tout et de rien ne créant que du vide et une absence de sens, tout cela détruit in fine la personne humaine qui se replie sur elle-même et s’atrophie petit à petit… Le cœur ne sait plus aimer car il ne sait plus se donner… Et se donner passe par le « par-don », « par-donner »… 

2/ Le pardon

Dont parle Jésus dans cette parabole saisissante de l’Evangile !

La dette que remet le roi est inouïe !! 10 000 talents = 60 millions de pièces d’argent précise l’Evangile est une somme gigantesque, en vérité impossible à rembourser ! Et si cela est précisé c’est pour montrer qu’aucun de nous ne peut rembourser à Dieu sa dette ! Tous nos efforts ne suffiraient pas !!! Il n’y a que la grâce de Dieu qui peut sauver et pardonner en vérité, totalement ! Et nous serons pardonnés si nous pardonnons à notre tour ! Le pardon de Dieu, sa miséricorde infinie ne sont pas magiques ni automatiques ! Cela doit nous engager et nous coûter ! Engagez notre liberté, notre responsabilité, nos choix et toute notre vie ! Le « on ira tous au paradis » n’a rien d’évangélique !! La vraie douceur chrétienne, le pardon véritable à la suite du Christ n’ont rien à voir avec la mollesse, la naïveté ou une forme de fuite, de lâcheté qui déresponsabilise l’homme de ses actes !

Il faut donc vivre un vrai pardon et cela nécessite du temps pour s’engager avec volonté dans ce chemin ! Et il faut commencer par accueillir le pardon de Dieu pour soi-même ! Je crois en vérité qu’une des choses les plus difficiles c’est de se pardonner à soi-même ! Il y a en chacun de nous un orgueil subtil qui nous ronge de l’intérieur quand nous n’arrivons pas à nous pardonner et à accueillir en vérité le pardon de Dieu en nous ! Et le démon se joue de cela !! Il cherche à nous culpabiliser, en nous enfermant dans une spirale infernale de fausse humilité où le péché écrase ! En réalité, c’est que l’expérience de notre misère lacère notre orgueil et notre ego, l’idéal que nous nous faisons de nous-mêmes, l’image de perfection mondaine que l’on veut renvoyer de soi-même, et que cela nous décourage et nous désespère ! Et le démon n’attend que ça !

Au contraire, comme dit la Petite Thérèse, « le découragement c’est encore de l’orgueil » et aussi il nous faut « aimer doucement notre misère », pour entrer dans une vraie attitude d’humilité et un vrai pardon de Dieu, et ainsi ne dépendre que de Dieu, que de sa grâce pour être sauvé ! Cela est alors pacifiant et il y a plus de disponibilité en nous pour faire plus de place au Christ et laisser le Christ détruire le péché en nous et par là nous sanctifier, nous transfigurer, nous sauver ! Il nous faut donc tout faire « pro Christi », pour le Christ ! 

3/ « Pro Christi »

Ainsi, chers amis, dans le combat spirituel que nous avons à mener chaque jour, il nous faut sans cesse choisir le Christ et tout faire pour le Christ ! De manière positive, de manière constructive !

Si nous menons le combat en essayant d’agir contre le mal, contre le démon, contre le péché, déjà nous leur donnons trop de place, et Satan n’attend que ça pour obséder, détourner du Christ et piéger pour faire tomber !

Ce qu’il faut c’est de vivre POUR LE CHRIST ! De fixer son regard sur Jésus Christ et laisser le Christ mener le combat en nous pour détruire le péché et le mal à la racine ! Frontalement contre le mal, nous perdrons ! Il nous faut passer par le Christ et dans le Christ pour vaincre avec le Christ, ou plutôt laisser le Christ vaincre en nous ! Il pourra même se servir de nos faiblesses, de notre misère et même de notre péché pour faire grandir notre humilité et donc pour nous sanctifier ! Il faut le laisser agir en se centrant sur lui !

Ainsi, en ce temps de crise, il nous faut retrouver le chemin de l’essentiel ! Cette semaine, à Ste Ursule, où j’entendais toutes les consignes que recevaient les jeunes en matière de risque d’attentat, de risque écologique et maintenant de risque sanitaire, je me disais que le contexte était vraiment anxiogène voire traumatisant pour nos enfants et nos jeunes ! Le masque n’arrangeant rien ! Quand on sait la nécessité de la confiance en l’autre pour grandir et se construire et que depuis des mois nos enfants et nos jeunes sont obligés de se méfier, de se défier, avec suspicion et peur de l’autre, je trouve cela très très inquiétant pour demain !

Il nous faut donc faire une totale confiance en celui qui jamais ne déçoit : Jésus Christ ! Cette crise doit nous inviter à relativiser ce qui est secondaire afin d’aller à l’essentiel : le salut et la vie éternelle avec Jésus Christ et qui commence dès maintenant, donnant sens à notre existence dès aujourd’hui ! Et ça commence par la prière quotidienne, personnelle et en famille, pour se décentrer de soi en se centrant sur le Christ ! 

Prenons exemple sur la Vierge Marie qui n’a rien gardé pour elle et qui a tout donné, dans la confiance, dans la foi, dans l’espérance en suivant son Fils jusqu’au bout ! Confions-nous à sa prière de mère et avec elle, demandons comme Mère Teresa : « je ne prie pas pour avoir du succès, je prie pour être fidèle » ! Prions pour être fidèle dans les petites choses où Dieu nous attend, quotidiennement, avec joie et amour, en nous donnant généreusement ! St Paul le répète : « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Co 9, 7) ; à la suite de Jésus qui nous redit : « vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8) !

Oui, chers frères et sœurs, donnons ! Donnons notre vie ! C’est le vrai chemin de la liberté et de la joie vers la vie éternelle !

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

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LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre de Ben Sira le Sage

Rancune et colère, voilà des choses abominables
où le pécheur est passé maître.
    Celui qui se venge
éprouvera la vengeance du Seigneur ;
celui-ci tiendra un compte rigoureux de ses péchés.
    Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ;
alors, à ta prière, tes péchés seront remis.
    Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme,
comment peut-il demander à Dieu la guérison ?
    S’il n’a pas de pitié pour un homme, son semblable,
comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ?
    Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ;
qui donc lui pardonnera ses péchés ?
    Pense à ton sort final et renonce à toute haine,
pense à ton déclin et à ta mort,
et demeure fidèle aux commandements.
    Pense aux commandements
et ne garde pas de rancune envers le prochain,
pense à l’Alliance du Très-Haut
et sois indulgent pour qui ne sait pas.

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.

Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.

Il n’est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    aucun d’entre nous ne vit pour soi-même,
et aucun ne meurt pour soi-même :
    si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ;
si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur.
Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort,
nous appartenons au Seigneur.
    Car, si le Christ a connu la mort, puis la vie,
c’est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
    Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
    Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
    Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
    Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
    Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
‘Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.’
    Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.

    Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
‘Rembourse ta dette !’
    Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
‘Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.’
    Mais l’autre refusa
et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
    Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
‘Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
    Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?’
    Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.

    C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère
du fond du cœur. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

© AELF

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