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Homélies paroissiales
Homélie du 23e dimanche du temps ordinaire par l'abbé J-Y. Poulailleau
Homélie du 23e dimanche du temps ordinaire par l'abbé J-Y. Poulailleau
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Homélie du 23e dimanche du temps ordinaire par l'abbé J-Y. Poulailleau

Dimanche 6 septembre 2020

 

Homélie du père Jean-Yves Poulailleau

 

Les lectures bibliques de ce dimanche nous rejoignent en cette période de rentrée et de reprise d’activités marquée par les inquiétudes face à l’avenir. En cette période troublée, il nous est utile de réfléchir à nos responsabilités. Qu’est-ce qui doit nous guider dans nos relations avec les autres ?... Cette question occupe une place importante dans la liturgie de ce jour.

Tout d’abord avec le prophète Ézéchiel au temps lointain de l'exil à Babylone. Responsable de sa communauté, il a été appelé par le Seigneur et reçoit la mission de "guetteur" pour la maison d'Israël. Dieu ne lui demande pas de surveiller ses proches mais d'être un gardien qui veille sur eux ; il doit tout faire pour les empêcher de s'égarer sur des chemins de perdition. "… lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part." Le psaume nous montre la route à suivre : "Écoutez la voix du Seigneur ; ne fermez pas votre cœur." La mission de l'Église, c'est de veiller pour le salut du monde.

Quelques siècles plus tard, saint Paul viendra apporter un éclairage nouveau. S'adressant aux chrétiens de Rome, il leur rappelle les éléments essentiels de la loi : pas d'adultère, pas de meurtre, pas de vol, pas de convoitise. Il nous invite à aller plus loin : "Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même … Le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour."  L'amour doit être au cœur de nos relations, que ce soit en famille, dans l'Église ou dans la société.

Dans l’Evangile Jésus nous enseigne la correction fraternelle à l'intérieur de la communauté des croyants pour faire la vérité avec ceux qui nous entourent et ce que nous devons faire quand un chrétien agit mal et d’égare. Cela est difficile et délicat. Sans oublier que je suis moi-même pécheur, je dois essayer de lui dire avec amour ce qui me semble blesser le cœur de Dieu. En lui parlant personnellement pour ne pas l'humilier, je lui explique son égarement, non pour lui faire la morale, mais pour lui dire qu’il est aimé de Dieu et lui montrer le chemin qui peut le sauver. S'il n'écoute pas, Jésus suggère alors une intervention progressive; d'abord deux ou trois personnes, puis la communauté de l'Église.

Nous ne devons jamais oublier qu’avant d’être un coupable, celui qui a péché est d’abord notre frère qu’il faut aimer ; un malade qu’il faut soigner et guérir. Il ne s’agit plus d’accuser ou de dénoncer mais d’avoir un regard fraternel qui accueille et redonne confiance. Cela suppose une attitude de délicatesse et de prudence, d'humilité et d'attention à l'égard de ce pécheur, en évitant les mots qui peuvent blesser ou faire du mal. C’est ce qu’on appelle la correction fraternelle ; c’est-à-dire la charité qui oblige à la vérité pour retrouver le droit chemin, et cela au nom du baptême qui fait de nous des frères dans le Christ. Notre mission n'est pas d'épier le péché de notre frère mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver.

La correction fraternelle est un service que nous devons nous rendre les uns aux autres. Elle se pratique en famille : les parents entre eux et aussi à l’égard de leurs enfants pour les aider à grandir. La correction fraternelle doit se pratiquer aussi entre chrétiens pour s’aider mutuellement à retrouver le chemin du Christ et de l’Evangile.

Au lieu de juger, critiquer ou calomnier, nous devons faire la vérité avec ceux qui nous entourent et rejeter les paroles inutiles qui engendrent la division. A l’heure où les médias cultivent les oppositions, il nous faut être missionnaires de la miséricorde de Dieu. Alors que la dictature du relativisme moral et doctrinal s’est infiltré dans les médias jusqu’au cœur de nos communautés chrétiennes, il nous faut retrouver la Vérité de l’Evangile pour vivre la fraternité afin de servir la communion dans nos lieux de vie familiale, scolaires, professionnelle, associatif et paroissial.

Alors qu’on nous parle du ‘monde d’après’ qu’il faudrait réinventer et recréer, un monde sans Dieu, c’est un véritable plan de relance de l’amour dont notre monde d’aujourd’hui a besoin. Un amour don de Dieu pour la vie des hommes appelés à vivre en frères qui se soutiennent et se rencontrent sans avoir peur les uns des autres.

Dans l’Évangile, Jésus nous appelle à nous unir dans la prière. Quand nous sommes réunis en son nom, il est là, réellement présent en particulier dans l’Eucharistie qui nous rassemble. Il veut mettre son amour en nos cœurs et nous faire entrer dans la communion d'amour qui l'unit à son Père et notre Père. N’oublions jamais que pour gagner tous ses frères, Jésus s’est donné jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Alors “aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur.

Que l’Esprit Saint nous éclaire et nous fortifie pour que nous nous acquittions de "la dette de la charité fraternelle" avec douceur et compassion. Il en va de la communion dans nos familles et dans nos communautés chrétiennes, et donc de notre dynamisme missionnaire pour annoncer l’Evangile de la vie et de l’amour, de la miséricorde et de la paix. Amen...

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Ézékiel

La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme, je fais de toi un guetteur
pour la maison d’Israël.
Lorsque tu entendras une parole de ma bouche,
tu les avertiras de ma part.
    Si je dis au méchant : ‘Tu vas mourir’,
et que tu ne l’avertisses pas,
si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise,
lui, le méchant, mourra de son péché,
mais à toi, je demanderai compte de son sang.
    Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite,
et qu’il ne s’en détourne pas,
lui mourra de son péché,
mais toi, tu auras sauvé ta vie. »

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur ! (cf. Ps 94, 8a.7d)

Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.

Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    n’ayez de dette envers personne,
sauf celle de l’amour mutuel,
car celui qui aime les autres
a pleinement accompli la Loi.
    La Loi dit :
Tu ne commettras pas d’adultère,
tu ne commettras pas de meurtre,
tu ne commettras pas de vol,
tu ne convoiteras pas.
Ces commandements et tous les autres
se résument dans cette parole :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    L’amour ne fait rien de mal au prochain.

Donc, le plein accomplissement de la Loi,
c’est l’amour.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Si ton frère a commis un péché contre toi,
va lui faire des reproches seul à seul.
S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
    S’il ne t’écoute pas,
prends en plus avec toi une ou deux personnes
afin que toute l’affaire soit réglée
sur la parole de deux ou trois témoins.
    S’il refuse de les écouter,
dis-le à l’assemblée de l’Église ;
s’il refuse encore d’écouter l’Église,
considère-le comme un païen et un publicain.
    Amen, je vous le dis :
tout ce que vous aurez lié sur la terre
sera lié dans le ciel,
et tout ce que vous aurez délié sur la terre
sera délié dans le ciel.

    Et pareillement, amen, je vous le dis,
si deux d’entre vous sur la terre
se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit,
ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
    En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
je suis là, au milieu d’eux. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

© AELF

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