2020 10 24 FRUITS A L’avenir (29TO6) (Luc 13, 1-9)
Quelle était cette affaire ? Pilate avait décidé illégalement de prendre de l’argent dans le Trésor du temple, offert par le peuple pour le fonctionnement général du culte, et sous prétexte de construire un aqueduc pour le service de la population. L’indignation avait soulevé une émeute. Comme par représailles et pour faire la leçon à « tout le monde », Pilate avait fait descendre de la forteresse Antonia une troupe armée qui devait frapper dans la foule des Galiléens venus offrir des sacrifices. Ces gens, innocents et sans doute ignorants de l’affaire, étaient victimes de l’autorité des Romains ; le responsable était le « procurateur », Pilate. Après d’autres exactions du genre, il sera révoqué par Tibère et envoyé à Rome.
Jésus ajoute « un fait accidentel » : des piétons passent auprès de la tour de Siloë et se trouvent écrasés par la chute de ce bâtiment, sans doute mal entretenu. Dix-huit personnes périssent dans cet événement imprévisible.
Les deux faits n’ont pas les mêmes causes. Mais le rapprochement donne une leçon individuelle : se tenir prêts. La conclusion morale est la même : «Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » C’est un enseignement permanent et valable pour tous : quelle que soit la cause de la mort, Dieu se réserve le « jugement ».
A une époque de « chasse aux sorcières », qu’il soit bon de réfléchir au sens des événements, et, pour chacun, de se tenir « prêt ». Il ne peut s’agir de « juger les responsables » ; le jugement est réservé à Dieu. Il importe de se convertir pour rejoindre la « sainteté de Dieu », la « justice », d’obtenir sa miséricorde.
Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien , demandait à ses moines de « se tenir prêts »
« Ô Fils de Dieu, t'ai-je foulé aux pieds en te reniant ? Pourtant je ne peux pas dire que Pierre, en te reniant, t'a foulé aux pieds, lui qui t'aimait si ardemment, même s'il t'a renié une première fois, une deuxième et une troisième fois... Tu sais combien j'ai toujours voulu adhérer à la foi en toi ; toi donc, garde- moi dans cette volonté jusqu'au bout.»
Toujours j'ai cru en toi..., toujours je t'ai aimé, même quand j'ai péché contre toi. Mes péchés, je les regrette, et à en mourir. Mais de mon amour, je n'ai aucun regret, sinon de ne pas t'avoir aimé autant que je l'aurais dû. »