2020 10 21 INTENDANT FIDELE (29TO3) (Luc 12, 39- 48)
On n’attend pas un voleur, même si on se méfie ; lui, il calcule le meilleur moment pour surprendre l’innocent naïf et piller sa maison. La conclusion provisoire sert à Jésus pour demander que l’on guette, car Il peut venir « comme un voleur », à l’improviste. Il n’est pas impossible que cela ait retardé, chez certaines personnes, la réconciliation avec Dieu, « le plus tard possible » : c’est un « calcul » qui dénote une foi trop faible, ou une ignorance de son amour, hélas peut-être une conception d’un Dieu redoutable.
La question de Pierre semble séparer le groupe des Douze apôtres du reste du peuple. Selon l’évangéliste Marc 4,34, Jésus expliquait aux siens à part l’enseignement qui avait pu leur paraître un peu compliqué. La réponse de Jésus place chaque auditeur au rang « d’intendant fidèle et sensé », autrement dit responsable de tout ce qu’il reçoit de Dieu et qui est, « en temps voulu, une ration de nourriture » pour tous. Cela évoque la Parole, l’enseignement de Jésus, son exemple de sainteté à refléter, son Eucharistie à partager, bref toute sa vie à faire connaître. Et Jésus d’évoquer la « promotion » de cet intendant. De « Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! » on passe à : « il l’établira sur tous ses biens. » C’est le centuple, la Terre promise !
Deux attitudes sont envisagées pour cet intendant : ou il reste honnête, ou il se comporte en indigne « intendant », qui s’impatiente et devient violent avec « les serviteurs et les servantes. » Il fait « passer sa colère sur les autres », ce qui est impardonnable.
L’allusion aux « coups » que recevra l’intendant surpris en flagrant délit de colère veut faire allusion aux coups de bastonnade infligés par les agents du tribunal (39 coups !), selon la Loi. Si l’intendant ne savait pas exactement la volonté du maître, il a de ce fait des « circonstances atténuantes ».
La dernière phrase du texte incite à la générosité sur le plan spirituel : plus on a reçu, plus on doit donner. On prête à saint Vincent de Paul ce mot, alors qu’il agonise : « Davantage ! » Il aurait voulu faire « davantage » dans sa vie, alors qu’il a tant fait pour les pauvres. Qui peut dire qu’il a fait fructifier comme Dieu voudrait les talents reçus ?