HOMÉLIE
Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,
Être disciple de Jésus, ce n’est pas évident ! Ce n’est pas une sinécure ! C’est exigeant mais cela en vaut la peine ! Quand nous sommes arrivés à Calcutta avec les jeunes, ça été pour certains une déflagration, un choc, un traumatisme violent et ils ont exprimé, avec des larmes parfois, ce choc et cette impossibilité d’avancer, de faire face, d’y arriver, etc. Mais voilà, il y a eu la messe, la prière des sœurs, l’adoration, et surtout le sourire des pauvres et des malades… et le chemin à la suite du Christ a pu se poursuivre, non sans mal, mais il a pu continuer…et il y eu de belles grâces, de très belles grâces !
Alors voyons ensemble pourquoi il nous faut tenir bon pour demeurer disciple et suivre le Christ…
1/ Une question d’amour et de vraie liberté
Car un des problèmes majeurs de notre monde aujourd’hui est que tout est vu sous le mode médiatique, économique, financier. Et tout doit rentrer dans quelque chose de comptable, de scientifique, de logique, de rentable. Et il n’y a plus de gratuité, de beauté, ni d’amour. Alors même que nous en avons fondamentalement besoin car c’est ça qui donne souffle, qui donne vie, qui est source de joie…
Et pour vivre de cet amour qui est source d’une vraie liberté, et bien il nous faut suivre le Christ. La seconde lecture est un bon exemple de cela. St Paul n’invite pas à la révolte ou à la révolution contre l’esclavage que pourtant il dénonce et que la foi chrétienne, progressivement, finira par abolir. Il ne monte pas une classe ou une caste contre une autre. Il n’est pas dans une logique de pouvoir, de politique, d’opposition mais il demeure, à l’école du Christ et de l’Evangile, dans une logique d’amour : « non plus comme un esclave mais, mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé ».
Chers amis, la vraie révolution qui transforme en profondeur et qui est seule source de liberté, c’est la révolution du cœur ! C’est quand aujourd’hui je décide vraiment de suivre le Christ, de me laisser toucher par son amour, que j’accepte de porter ma croix avec foi et avec joie, pour que le Christ se serve de moi pour aimer encore plus ! C’est une révolution à vivre chaque matin, chaque jour et c’est ainsi, en se laissant aimer par Dieu et en aimant comme lui, qu’on est vraiment libre. De la liberté du disciple de Jésus Christ…
2/ être disciple du Christ parce que c’est rationnel et raisonnable !
Jésus dans l’Evangile nous invite à réfléchir, à discerner, à nous poser pour bien voir ce qu’il y a faire de bon. Il prend justement des exemples de calculs bien humains, bien concrets pour construire une tour ou gagner une guerre afin de bien étudier pour savoir si c’est possible ou pas… C’est du bon sens. C’est raisonnable et rationnel.
Et d’une certaine manière, parce que c’est une image, c’est « comme », c’est donc une analogie, donc ce n’est pas identique, mais ça nous aide à comprendre, et bien il faut pouvoir faire aussi de même pour savoir si c’est raisonnable de suivre ou non le Christ.
Et donc déjà pour cela il faut se poser pour prier et discerner. Qui a pu le faire cet été, pendant ses vacances ? Prendre aussi du temps de silence, de prière, de recul, pour choisir de toujours plus suivre le Christ ? (Certains grands-parents vont pouvoir le faire en septembre après le passage de la tornade estivale chic-ouf… !!!). Mais vous savez, il est conseiller à un chrétien qui veut être disciple de Jésus de prendre au moins, chaque année, une semaine de retraite spirituelle pour se poser et revenir à l’essentiel pour être toujours plus disciple de Jésus…
Car effectivement, chers amis, quand on se pose vraiment, quand on raisonne en vérité, quand on prend le temps de discerner, de réfléchir, et bien être disciple du Christ est une réalité également très rationnelle. Bien sûr, il y a la dimension du cœur, de l’amour, de la foi qui est un don et qui s’accueille. Mais il y a aussi, de manière complémentaire, cette réalité profondément rationnelle de la foi et de la suite du Christ. Et en vérité s’abandonner à la volonté de Dieu en ne s’accrochant pas à nos biens matériels, en relativisant ce qu’on a et ce qu’on est, en essayant de suivre les commandements de Dieu et la Parole du Christ qui continue de s’exprimer par son Eglise, on prend alors des moyens rationnels pour être libres, pour donner un sens vrai à sa vie, pour goûter à plus de joie et de paix intérieure. Et cela est bon ! Et cela est juste !
Si certains veulent creuser la rationalité de leur foi chrétienne, je les invite à lire « Les raisons de croire » de Mgr André Léonard, ancien archevêque de Malines-Bruxelles qui fait référence en la matière. Et ils verront que c’est du bon sens et que c’est raisonnable de croire et de croire en Jésus Christ en étant son disciple…
3/ Et enfin, le Christ est le vrai refuge pour être sauvé !
Je ne sais pas vous, mais moi plus je vois le monde s’effondré, plus c’est une évidence de bon sens que d’être chrétien et disciple de Jésus ! Que le Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie !
On se focalise sur des crises à répétition pour demeurer dans une forme de peur permanente. Je ne sais même pas si les gens s’en rendent compte tellement ils sont pris dans une forme d’ambiance générale de peur, de cataclysme. C’est l’enfer permanent qui est promis à tous… Et de fait, plus on s’éloigne de Dieu, plus on choisit l’enfer ou les conditions de l’enfer…
Et justement, par contraste, la vie chrétienne, la foi dans le Christ, apparaît comme le vrai et unique refuge, comme nous l’avons chanté dans le psaume : « D’âge en âge Seigneur tu as été notre refuge ! ». Et aujourd’hui plus que jamais !
En suivant toujours plus Jésus, en étant toujours davantage ses disciples, et bien, comme St Paul, nous donnerons la vie de Jésus : « mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ… lui qui est comme mon cœur ».
Extérieurement nous pourrons être en prison, nous pourrons être enfermés, persécutés, affaiblis, attaqués, mais dans notre cœur, en conscience, dans la foi au Christ, nous serons profondément libres, heureux et en paix, et nous donnerons la vie, la vraie ! Parce que le Christ sera notre seul et unique refuge ! Car c’est lui notre seul et unique sauveur !
Ce qu’il faut c’est tout lui donner et lui redonner, en confiance, dans la foi, pour tout recevoir de lui de manière renouvelée. Rien ne nous appartient que Dieu ne nous ait donné : notre famille, nos amis, notre travail, etc. Notre vie appartient au Christ. Comme nous l’a dit St Paul cette semaine : « Tout est à vous mais vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu ».
Chers amis, faisons lui confiance. Confions-lui tout entre ses mains. Suivons le Christ comme de vrais disciples et le Christ comblera notre cœur de sa joie, de sa vie, de sa paix. Ce ne sera pas sans combat et sans croix, mais ce sera vrai et vous serez vraiment vivants !
Jeudi 8 septembre, nous fêterons la nativité de la Vierge Marie. Confions-nous à Notre Dame, à Marie, elle qui est le modèle du disciple qui écoute et qui met en pratique la Parole. Que Marie nous montre le chemin pour suivre son Fils.
Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » (Sg 9, 13-18)
Lecture du livre de la Sagesse
Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ?
Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?
Les réflexions des mortels sont incertaines,
et nos pensées, instables ;
car un corps périssable appesantit notre âme,
et cette enveloppe d’argile
alourdit notre esprit aux mille pensées.
Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre,
et nous trouvons avec effort ce qui est à notre portée ;
ce qui est dans les cieux, qui donc l’a découvert ?
Et qui aurait connu ta volonté,
si tu n’avais pas donné la Sagesse
et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ?
C’est ainsi que les sentiers des habitants de la terre
sont devenus droits ;
c’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît
et, par la Sagesse, ont été sauvés.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc)
R/ D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge. (Ps 89, 1)
Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
DEUXIÈME LECTURE
« Accueille-le, non plus comme un esclave, mais comme un frère bien-aimé » (Phm 9b-10.12-17)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Philémon
Bien-aimé,
moi, Paul, tel que je suis, un vieil homme
et, qui plus est, prisonnier maintenant à cause du Christ Jésus,
j’ai quelque chose à te demander pour Onésime,
mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ.
Je te le renvoie,
lui qui est comme mon cœur.
Je l’aurais volontiers gardé auprès de moi,
pour qu’il me rende des services en ton nom,
à moi qui suis en prison à cause de l’Évangile.
Mais je n’ai rien voulu faire sans ton accord,
pour que tu accomplisses ce qui est bien,
non par contrainte mais volontiers.
S’il a été éloigné de toi pendant quelque temps,
c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement,
non plus comme un esclave,
mais, mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé :
il l’est vraiment pour moi,
combien plus le sera-t-il pour toi,
aussi bien humainement que dans le Seigneur.
Si donc tu estimes que je suis en communion avec toi,
accueille-le comme si c’était moi.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 25-33)
Alléluia. Alléluia.
Pour ton serviteur, que ton visage s’illumine :
apprends-moi tes commandements.
Alléluia. (Ps 118, 135)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !’
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Sainte Rosalie
Vierge à Palerme, en Sicile (✝ 1170)
Capitale et port de la Sicile, Palerme vénère sainte Rosalie comme étant sa patronne. Son sanctuaire s'élève au sommet du mont Pellegrino, à 600m d'altitude. C'est là que son corps aurait été retrouvé en 1624, dans un enveloppement de cristaux. Elle y serait morte quatre siècles plus tôt, le 4 septembre 1170. Un compatriote, le bénédictin A. Tonamira, recueillit à cette occasion un faisceau de légendes 'conjecturales', qu'il rassembla dans un livre suggestif: 'Idée conjecturale sur la vie de sainte Rosalie'. Fille du seigneur Simbald, descendant de Charlemagne, elle aurait fui la maison paternelle à 14 ans, à la suite d'une apparition de la Vierge Marie, pour préserver sa virginité. Elle aurait passé ainsi les 16 dernières années de sa vie dans une grotte du monte Pellegrino, nourrie de la seule eucharistie que lui portaient les anges. Le chapelet de ces merveilles n'a d'égal que sa popularité sicilienne.
À Palerme en Sicile, au XIIe siècle, sainte Rosalie, vierge, qui mena, dit-on, une vie solitaire sur le mont Pellegrino.
Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule,
As-tu trouvé ta croix dans le désert des cieux ?Gérard de Nerval - Les Chimères
Illustration de l'entête : statue couchée, sous un baldaquin, de sainte Rosalie, caveau du roi Charles III de Bourbon drapée dans une mante d'argent doré, avec d'innombrables ex-voto qui l'entourent. (Sanctuaire de Sainte Rosalie à Palerme)