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Homélies paroissiales
Homélie du 21 août par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du 21 août par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du 21 août par l'abbé Jean-Yves Poulailleau

HOMÉLIE

‘‘Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? ...’’ Combien seront sauvés ?... Ceux qui nous quittent sont-ils du nombre de ceux qui sont avec Dieu ?... Y aura-t-il de la place pour tout le monde dans le paradis ?...

Depuis toujours, ces questions sont présentes dans la tête des croyants au point qu’à certaines époques, elles ont suscité des angoisses terribles. Par exemple pour les Témoins de Jehova qui ayant mal interprété le nombre évoqué dans l’Apocalypse, en sont restés à 144 000 sauvés. Ce chiffre purement symbolique (12 fois 12 multipliés par mille) correspond aux 12 tribus d’Israël. Ce nombre est expliqué immédiatement par l’expression qui suit : "une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer ! ..."

Dans l’Evangile, Jésus ne répond pas à la question du nombre de personnes mais sur le ‘comment’ nous seront sauvés. Alors que les disciples demandent ‘quand’ aura lieu le retour du Fils de l’homme, Jésus répond en indiquant ‘comment’ se préparer et ce qu’il faut faire. Il nous exhorte : "Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas." 

Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage vers la Vie Éternelle. Un jour, il a dit : “Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé.” Le chemin de Jésus passe par une porte étroite qui donne sur le calvaire afin de nous faire passer à la gloire de la résurrection qui donne accès au Royaume de Dieu pour la Vie éternelle.

Jésus ne se prononce pas sur le nombre de personnes qui seront sauvés ; il indique le chemin du salut qui passe par une porte étroite. Cette porte est en quelque sorte, ce qui sépare le monde des hommes et le monde de Dieu. Alors que notre société propose d'ouvrir les portes toujours plus larges de la facilité et de la liberté, Jésus nous invite à l'effort.

On peut se demander pourquoi une telle contrainte pour accéder au lieu du repos et de la joie éternelle ?...  Cette porte est étroite parce que son amour est un amour exigeant et parce que nous sommes ‘larges,’ gonflés par l’orgueil et l’égoïsme. La route est rude parce que la vie chrétienne nous entraîne souvent à contre sens de la mentalité ambiante. L’étroitesse de la porte ne doit pas produire la résignation, mais susciter l’énergie du combattant qui tient bon face à l’adversité, et qui accepte de se dépouiller et de tout donner pour y parvenir. Il s’agit bien d’une lutte, d’un combat avec le regard et le cœur orientés vers le Christ.

La porte est étroite par ses exigences, mais elle reste ouverte à tous car la Bonne Nouvelle du salut s'adresse à tous. Ceux qui l'entendent et y répondent, ne sont pas forcément ceux qu'on attendait. Il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. On n'est pas admis au Royaume de Dieu sur simple recommandation, ni de par l'appartenance sociale, encore moins au nom de quelques mérites. Cela relève de l'orientation décisive du cœur. La porte du Royaume est étroite parce qu'on y entre avec notre pauvreté et notre fragilité, avec l'humilité du cœur et la simplicité des petits.

C’est la porte que Jésus a passé pour venir jusqu’à nous, devenant lui-même la porte qui conduit à Dieu son Père et notre Père : "Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé." C’est la porte du salut pour celui qui veut le suivre : "Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive."

C’est la porte de la miséricorde et du service de la charité pour celui qui se met à disposition de Dieu et du prochain. On n’y entre en s’approchant de Dieu par la justice et le partage. La clef de cette Porte étroite, c’est la Croix qui ouvre les cœurs à la miséricorde de Dieu comme le bon larron pour qui la porte du Paradis s’est ouverte.

Frères et sœurs, depuis notre baptême, nous sommes en route vers la Jérusalem nouvelle. Le chemin est souvent dur et exigeant dans notre société qui veut se passer de Dieu. Mais le Père nous invite à nous efforcer pour entrer là où il se tient pour nous accueillir.  

Alors, regardons plutôt filtrer le rayon de lumière au bas de cette porte étroite et fermée. C’est la lumière de la foi, la lumière du Christ vainqueur de la mort. Elle redonne vigueur "aux mains défaillantes et aux genoux qui fléchissent." (2ème lecture). Croire, c'est choisir librement de suivre le Christ qui ouvre la porte des cœurs pour que nous puissions servir et aimer comme il nous a aimés.

Le Christ crucifié et ressuscité nous fait entendre chaque dimanche la Bonne Nouvelle du salut offert à tous. C’est au cœur de notre prière et de notre liturgie que le Seigneur nous apprend à devenir signe de cette vie nouvelle et éternelle qu’il veut donner à toutes les nations. Plutôt que nous désoler des cailloux qui gênent notre marche, ouvrons les yeux sur les petites fleurs du monde nouveau en croissance.

Que l'Esprit Saint réveille notre foi et nous donne le courage pour franchir à la suite du Christ ressuscité, le seuil de cette porte étroite. L’amour exigeant de Dieu doit devenir le nôtre afin que notre vie soit belle, libre et joyeuse. Le Christ est la Porte qui s’ouvre devant nous pour la rencontre avec Dieu. Efforcez-vous et tenez bon. Amen !


LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

« De toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères » (Is 66, 18-21)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Ainsi parle le Seigneur :
    connaissant leurs actions et leurs pensées,
moi, je viens rassembler toutes les nations,
de toute langue.
Elles viendront et verront ma gloire :
    je mettrai chez elles un signe !
Et, du milieu d’elles, j’enverrai des rescapés
vers les nations les plus éloignées,
vers les îles lointaines
qui n’ont rien entendu de ma renommée,
qui n’ont pas vu ma gloire ;
ma gloire, ces rescapés l’annonceront
parmi les nations.
    Et, de toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères,
en offrande au Seigneur,
sur des chevaux et des chariots, en litière,
à dos de mulets et de dromadaires,
jusqu’à ma montagne sainte, à Jérusalem,
– dit le Seigneur.
On les portera comme l’offrande qu’apportent les fils d’Israël,
dans des vases purs, à la maison du Seigneur.
    Je prendrai même des prêtres et des lévites parmi eux,
– dit le Seigneur.

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 116 (117), 1, 2)

R/ Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile.
ou : Alléluia ! (Mc 16, 15)

Louez le Seigneur, tous les peuples ;
fêtez-le, tous les pays !

Son amour envers nous s’est montré le plus fort ;
éternelle est la fidélité du Seigneur !

DEUXIÈME LECTURE

« Quand Dieu aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons » (He 12, 5-7.11-13)

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
    vous avez oublié cette parole de réconfort,
qui vous est adressée comme à des fils :
Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur,
ne te décourage pas quand il te fait des reproches.
    Quand le Seigneur aime quelqu’un,
il lui donne de bonnes leçons ;
il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils.
    Ce que vous endurez est une leçon.
Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ;
et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ?
    Quand on vient de recevoir une leçon,
on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse.
Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon,
celle-ci produit un fruit de paix et de justice.
    C’est pourquoi,
redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent,
    et rendez droits pour vos pieds les sentiers tortueux.
Ainsi, celui qui boite ne se fera pas d’entorse ;
bien plus, il sera guéri.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« On viendra de l’orient et de l’occident prendre place au festin dans le royaume de Dieu » (Lc 13, 22-30)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
    Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
    Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
‘Seigneur, ouvre-nous’,
il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’
    Alors vous vous mettrez à dire :
‘Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.’
    Il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.’
    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob,
et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
    Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


Saint Pie X

Pape (257e) de 1903 à 1914 (✝ 1914)

 

Giuseppe Melchiore Sarto
Enfant de la terre, né dans une humble famille de Vénétie, Joseph Sarto est le symbole de la simplicité et de la fermeté dogmatique suivant sa doctrine: "Tout rénover dans le Christ". Curé, puis évêque de Mantoue, patriarche de Venise, pape enfin en 1903. L'époque était difficile. Ce début du XXe siècle voit en France la séparation de l'Église et de l'État, la montée du modernisme, les rapports difficiles de la religion et du politique. Saint Pie X a la réputation d'avoir beaucoup condamné: les prêtres modernistes qui sapent les fondements de la foi au Christ, comme "Le Sillon" qui voulait assimiler le christianisme au système politique de la démocratie. Il veut garder le cap, sans déviance. On retiendra surtout de ce petit paysan devenu berger de l'Église, le renouvellement de la liturgie et de la catéchèse, la béatification du Curé d'Ars qui lui permet de rappeler le rôle pastoral du clergé, et surtout son appel à la communion fréquente à laquelle il appelle désormais les petits enfants, bouleversant ainsi plusieurs siècles marqués par le jansénisme et le rigorisme sacramentaire.
Canonisé par Pie XII en 1954.
- Redécouvrir la figure de Saint Pie X, Radio Vatican, 20 août 2014.
- Pie X - site du Vatican.
- Fondation Giuseppe Sarto - musée et lieu de naissance de Saint Pie X.
En 2007, à l'occasion du 150ème anniversaire de la consécration sacerdotale de S. Pie X, la municipalité de Riese Pio X et la Fondazione Giuseppe Sarto ont édité le livre "Pie X, un pape de Venise" (en italien)
Mémoire de saint Pie X, pape. Successivement curé de paroisse, évêque de Mantoue, puis de Venise, enfin élu évêque de Rome, il se donna, comme règle de conduite et de gouvernement, de tout restaurer dans le Christ, ce qu'il accomplit avec simplicité d'âme, pauvreté et vigueur, en cherchant à développer parmi les fidèles la vie chrétienne au moyen de la participation à l'Eucharistie, de la dignité de la liturgie et de l'intégrité de la doctrine. Il mourut en 1914 et fut inhumé près de saint Pierre.

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