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Homélies paroissiales
Homélie du Dimanche 28 février 2021 par l'abbé Jean Yves POULAILLEAU
Homélie du Dimanche 28 février 2021 par l'abbé Jean Yves POULAILLEAU
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Homélie du Dimanche 28 février 2021 par l'abbé Jean Yves POULAILLEAU

HOMÉLIE

 

Dimanche dernier, 1er dimanche de Carême, nous étions invités à suivre Jésus en nous laissant pousser par l’Esprit, comme lui au désert. Jésus se préparait à sa vie publique, sa mission de Salut. Nous avons vu et entendu comment il a repoussé le tentateur.  

Aujourd’hui, Jésus nous entraîne à l’écart sur une haute montagne, le Thabor avec trois de ses apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Nous quittons le désert pour prendre de la hauteur et nous préparer à contempler le Christ transfiguré, le ressuscité du matin de Pâques. Avec Pierre, Jacques et Jean, nous contemplons Jésus transfiguré, leur apparaissant dans sa divinité comme après sa résurrection.

Ces deux dimanches anticipent le mystère pascal : la lutte de Jésus avec le tentateur anticipe le grand duel final de la Passion pour vaincre la mort, tandis que la lumière de son corps transfiguré anticipe la gloire de la Résurrection. D’une part nous voyons Jésus pleinement homme qui a voulu vivre nos tentations afin de nous aider à les vaincre lorsque le malin veut nous éloigner de Dieu. D’autre part, nous le contemplons comme Fils de Dieu qui divinise notre humanité.

Pour avancer, revenons à la première lecture. Abraham, fidèle à Dieu, consent au sacrifice de son fils unique. Comment peut-on croire un seul instant que Dieu ait voulu la mort de ce fils tant désiré par Abraham et Sarah. Ils souhaitaient une descendance que Dieu leur avait accordée, alors qu’en raison de leur âge, ils ne devaient plus avoir d’enfant. L’obéissance d’Abraham en a fait le père des croyants avec la promesse des bénédictions divines pour une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel.

Dieu empêche le sacrifice d’Isaac, retenant la main d’Abraham parce qu’il est le Dieu des vivants qui veut nous sauver de la mort. Il consentira lui, au sacrifice de son fils unique par lequel, il nous a obtenu la vie nouvelle et éternelle. L’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains écrit : "[Dieu] n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous …"

Revenons maintenant sur le Thabor avec Pierre, Jacques et Jean. Alors que Jésus est transfiguré devant eux, en présence de Moïse qui représente la Loi et Elie, la prophétie, Pierre s’adresse à Jésus en lui disant : "Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ; dressons trois tentes ; une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie." 

Le bonheur de Pierre est celui que nous ressentons quand nous sommes envahis par la grâce divine. Cette expérience inoubliable change le regard des disciples sur celui qu’ils connaissent comme fils de Joseph, le charpentier de Nazareth. L'Esprit Saint transfigure le regard des trois apôtres. Leurs yeux voient ce qui rayonne, leurs oreilles entendent la voix sublime et réelle du Père qui se complait dans son Fils. Nous ne pouvons comprendre que si nous nous laissons toucher par le Seigneur pour voir et entendre ce qu'il y a de plus beau et joyeux en Dieu et en ceux qui ont été élevés à la sainteté par le Christ ressuscité d'entre les morts.

Alors que les disciples voudraient s'installer dans ce bonheur, voilà que la voix du Père vient les ramène à la réalité :

"Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le."

Aujourd'hui, vous voyez son visage transfiguré; dans quelques jours, vous le verrez défiguré. Écoutez-le. Faites-lui confiance quoi qu'il arrive. D'où la consigne de Jésus qui leur demande de ne rien dire avant la résurrection. C’est dans la lumière de Pâques, et même dans le feu de l’Esprit Saint à la Pentecôte, qu’ils comprendront que Celui que désigne la parole qui vient de la nuée, c’est le Christ ressuscité !...

Ainsi, entre l’obscurité de la crèche dans l’étable de Bethléem, et celle du Vendredi Saint au pied de la croix, sur le Golgotha, il y a la lumière qui brille déjà sur le regard des trois disciples au moment de la Transfiguration de Jésus. A travers eux, et avec eux, Jésus nous prépare pour le voir comme lorsqu’il apparaîtra au matin de la résurrection dans la lumière Pâques. Puissions-nous découvrir durant ce Carême ce que l’apôtre Paul annonce dans sa lettre aux Romains : "[…] Jésus-Christ est ressuscité […] il intercède pour nous."

Par sa transfiguration, Jésus voulait "prémunir ses disciples contre le scandale de la croix." Il nous invite à le suivre dans son abaissement jusque dans sa passion et sur le chemin de la croix pour nous préparer à célébrer sa résurrection. La Transfiguration du Christ transfigure notre regard humain pour nous préparer à voir la présence de Dieu dans le visage défiguré du Crucifié. Jésus enseigne lui-même dans l'Evangile comment arriver dans la lumière de la foi à la joie de la résurrection : "celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et me suive."

Chers amis, frères bien-aimés, poursuivons notre marche en avançant comme des pèlerins sur le chemin de l’Exode qui nous conduit du désert à la montagne du Thabor où Jésus nous invite à prendre de la hauteur là où il se rend réellement présent en chaque Eucharistie. Puissions-nous être renouvelés dans la joie et le désir de demeurer en cette présence mystérieuse du Christ ressuscité. Comme il est bon de pouvoir ainsi, nous tenir devant lui et nous émerveiller en voyant ce que nos yeux encore incapables de voir, peuvent déjà contempler dans la lumière de Pâques.

Frères et sœurs, laissons Dieu toucher notre cœur. Ecoutons sa voix au plus profond de nous-mêmes.  Laissons-le transfigurer notre regard et mettons entre les mains de la Vierge Marie notre désir d'atteindre une vraie "transfiguration" dans son Fils Jésus-Christ.

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre de la Genèse

En ces jours-là,
Dieu mit Abraham à l’épreuve.
Il lui dit :
« Abraham ! »
Celui-ci
répondit :
« Me voici ! »
Dieu dit :
« Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac,
va au pays de Moriah,
et là tu l’offriras en holocauste
sur la montagne que je t’indiquerai. »
Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué.
Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois ;
puis il lia son fils Isaac
et le mit sur l’autel, par-dessus le bois.
Abraham étendit la main
et saisit le couteau pour immoler son fils.
Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit :
« Abraham ! Abraham ! »
Il répondit :
« Me voici ! »
L’ange lui dit :
« Ne porte pas la main sur le garçon !
Ne lui fais aucun mal !
Je sais maintenant que tu crains Dieu :
tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »
Abraham leva les yeux et vit un bélier
retenu par les cornes dans un buisson.
Il alla prendre le bélier
et l’offrit en holocauste à la place de son fils.

Du ciel, l’ange du Seigneur appela une seconde fois Abraham.
Il déclara :
« Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur :
parce que tu as fait cela,
parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique,
je te comblerai de bénédictions,
je rendrai ta descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer,
et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis.
Puisque tu as écouté ma voix,
toutes les nations de la terre
s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction
par le nom de ta descendance. »

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants. (114, 9)

Je crois, et je parlerai,
moi qui ai beaucoup souffert.
Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple,
à l’entrée de la maison du Seigneur,
au milieu de Jérusalem !

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
si Dieu est pour nous,
qui sera contre nous ?
Il n’a pas épargné son propre Fils,
mais il l’a livré pour nous tous :
comment pourrait-il, avec lui,
ne pas nous donner tout ?
Qui accusera ceux que Dieu a choisis ?
Dieu est celui qui rend juste :
alors, qui pourra condamner ?
Le Christ Jésus est mort ;
bien plus, il est ressuscité,
il est à la droite de Dieu,
il intercède pour nous.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci
est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Auguste Chapdelaine

Missionnaire, martyr en Chine (✝ 1856)

et ses compagnons, martyrs.
Ils étaient membres de la Société des Missions Étrangères de Paris et, après deux années d'activités missionnaires, ils sont arrêtés et torturés dans une Chine qui n'avait pas vu de prêtres catholiques depuis plus d'un siècle et demi.
Auguste Chapdelaine a été béatifié par Léon XIII le 27 mai 1900 et canonisé par Jean-Paul II le 1er octobre 2000.
"Auguste Chapdelaine naquit en 1814 dans une famille d'agriculteurs de la Rochelle Normande. Il aurait pu y demeurer: il travailla d'ailleurs jusqu'à vingt ans dans la ferme familiale. Mais autre chose le préoccupait, qui se précisa: il se sentait appelé à partir loin, bien loin au delà des frontières verdoyantes de son pays natal; Dieu lui donnait le désir et la force d'être missionnaire en Chine, alors même que là-bas, depuis 1814 justement, l'année de sa naissance, les martyrs se succédaient. A-t-il entendu, enfant, parler des trente-trois chrétiens, chinois et prêtres français des Missions étrangères, exécutés le jour de la Sainte-Croix, le 14 septembre 1815? Il semble que sa vocation ait toujours été axée autour de la signification même du martyr: être témoin, jusqu'à l'extrême..."
Source: Liturgie des heures du diocèse de Coutances et Avranches 1993.
Voir aussi sur le site des missions étrangères de Paris, sur notre site saint Augustin Zhao Rong et sur le site du Vatican Agostino Zhao Rong et 119 compagnons, martyrs en Chine
À Xilinxian, dans la province chinoise de Guangni, en 1856, saint Auguste Chapdelaine, prêtre de la Société des Missions étrangères de Paris et martyr. Arrêté par des soldats avec plusieurs néophytes, parce qu'il avait, le premier, semé la foi chrétienne dans cette région, il fut, sur l'ordre du grand mandarin, frappé de trois cents coups de rotin, enfermé dans une cage étroite et enfin décapité. (éloge omis le 28 février des années bissextiles)

"Il vous est utile que votre pasteur meure pour vous"

Auguste Chapdelaine

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Bernard TARNIER | 01/03/2021 22:51

Très beau site, bien conçu, bien construit et éloquent, sans verbiage. Merci de me l'avoir fait découvrir ; je ne manquerai pas de le faire connaître à mon tour. Heureuse Providence des Coeurs de Jésus, Marie... et Joseph ! bernardt