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Homélies paroissiales
Homélie du 3 juillet par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
Homélie du 3 juillet par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
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Homélie du 3 juillet par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU

Texte et audio

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

On peut dire que le contexte ecclésial n’est pas simple… Entre le rapport synodal, les non-ordinations à Toulon, telle ou telle prise de position divergente et troublante, etc. Pas simple d’y voir clair, d’être serein et en paix… Oui, c’est éprouvant, cela peut même être crucifiant mais telle est la vie chrétienne aussi… On connaît bien ce petit conseil de Ste Thérèse d’Avila : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie, tout passe, la patience obtient tout, Dieu seul suffit ». Et en matière d’obstacles et de croix, elle en connaissait un rayon, la grande Thérèse ! Nous sommes invités à fixer le regard sur le Christ en accueillant sa parole et en nous laissant envoyer en mission, poussés par l’Esprit Saint ! Permettez-moi de vous parler justement de mission, d’eucharistie et de combat. 

1/ La mission

C’est ce que demande Jésus en envoyant 72 disciples porter la Bonne Nouvelle !

Les problèmes dans l’Eglise sont souvent voire toujours liés au manque d’élan missionnaire ! Au lieu de sortir, d’oser la mission, d’oser s’exposer, d’aller vers les autres en annonçant la Bonne Nouvelle, l’Eglise et les chrétiens se renferment sur eux-mêmes et se querellent et se disputent pour des questions de pouvoir et d’influence, des questions d’ordre politique ou social, sur des questions de structure ou d’organisation… Alors, qu’en fait, si tous les chrétiens avaient les yeux fixés sur le Christ en étant missionnaire, il y aurait moins de problèmes… Et il y a 1000 façons d’être missionnaire de manière explicite ou implicite… Et cela répondrait davantage aux attentes de ce monde, aux attentes de nos frères et sœurs qui désirent Dieu, parfois sans le savoir, et vers lesquels il faut aller pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ mort et ressuscité, venu pour nous sauver…

Le Cardinal Sarah dans son dernier ouvrage dit notamment ceci : « on vient voir un prêtre parce qu’on cherche Dieu, pas parce qu’on veut sauver la planète » ! Et de fait, il faut que l’Eglise et ses pasteurs, et tous les chrétiens, densifient la réalité spirituelle, l’importance de l’âme et du cœur pour répondre aux appels de leurs contemporains en quête de sens… Beaucoup de gens même loin de Dieu et de l’Eglise peuvent être touchés par qqch de spirituelle, par le témoignage, par la sainteté de vie, par la présence de l’Esprit Saint. Prenez par exemple Zinedine Zidane qui vient de témoignage de sa rencontre avec Jean-Paul II. Il dit : « Il se passait vraiment qqch dans la salle autour de lui… On sentait qu’il était…au-dessus. Vraiment au-dessus… Je ne lui ai pas parlé. On s’est à peine touché les mains mais… ça me met encore des frissons. On sentait qu’il était habité ». A nous tous chers amis d’être habités par la présence de l’Esprit Saint pour en rayonner, en témoigner, être missionnaire comme le demande Jésus. L’Eglise grandit par attraction et non par prosélytisme. Soyons attractifs ! Soyons rayonnants ! Et nous le serons si nous suivons Jésus. 

2/ L’eucharistie

La mission conduit à la communion et la communion produit la mission. Les deux se nourrissent. C’est ce que nous sommes invités à vivre à la messe dominicale. Vivre la communion eucharistique dans le Christ Jésus qui se donne, pour se donner avec lui, pour le recevoir et pour ensuite le partager ! L’eucharistie c’est essentiel !! C’est fondamental ! C’est le cœur nucléaire de la vie chrétienne pour que l’énergie rayonne !

Quand vous faites le plein de votre voiture, c’est pour rouler avec la voiture et non pas pour la laisser au garage ! Vu le prix du litre, ce serait quand même idiot !!! Si on fait le plein, c’est pour rouler !

Si on vient à la messe pour faire le plein de Jésus, c’est pour en rayonner, pour le partager, sinon ça ne sert à rien !

Le Pape François vient de sortir un texte officiel sur l’eucharistie et la liturgie : « Desiderio desideravi » (« j’ai désiré d’un grand désir mangé cette Pâques avec vous » en St Luc, 22, 15), où il redit l’importance de l’eucharistie et de la beauté de la liturgie pour se centrer sur Jésus. La vie de l’Eglise et la vie chrétienne, la vie baptismale trouve son équilibre dans l’eucharistie. Comme disait le grand Cardinal De Lubac : « L’Eucharistie fait l’Eglise et l’Eglise fait l’Eucharistie ». Dieu se donne à nous et nous nourrit. Il construit ainsi son Eglise et son peuple. Il nous construit. Il me construit. Il me donne la vie, sa vie. C’est pour en vivre et en rayonner ! Pas besoin de bourse, de sac, de sandales, c’est-à-dire pas besoin dans l’absolu de choses matérielles, de choses extérieures, de techniques de com’, etc. On peut en avoir besoin, mais ce n’est pas l’essentiel ! Ce qu’il faut c’est « prier le maître de la moisson » et de se laisser envoyer par Jésus ! Sa parole seule nous envoie ! Sa parole seule compte et sa parole seul doit nous suffire ! Chers amis, que l’eucharistie, la Parole de Dieu faite chair, soit vraiment le cœur de notre vie chrétienne personnelle et communautaire, collective, pour être d’authentiques disciples-missionnaires de Jésus.

Mais cela ne va pas sans combat… 

3/ Le combat

Je vous en parle souvent… Là, Jésus donne une précision intéressante…

Jésus donne le pouvoir, son pouvoir, à ses disciples, de soumettre les démons, de lutter contre Satan, et ce n’est pas rien ! Mais il précise aussitôt : « Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux ». Et ça chers amis, c’est très important !

On a vu beaucoup de personnes, dans l’histoire de l’Eglise, qui ont eu d’authentiques dons, de vraies grâces de la part du Seigneur mais qui progressivement s’en sont enorgueillis, de manière parfois très subtile, et les ont détournés en leur profit. Ils ont d’abord vu le pouvoir obtenu plutôt que la grâce reçue !

Et Jésus insiste : il faut surtout se réjouir d’être sauvé plutôt que de se réjouir des pouvoirs acquis sinon, le risque c’est, comme toujours, de se prendre pour Dieu et d’abuser de ce pouvoir, et au final de détourner de Dieu…

Le combat spirituel contre les forces du mal nécessite de se centrer de manière positive sur Dieu en rendant grâce sans cesse pour ne pas tomber dans les pièges subtils du démon, pour ne pas écouter les sirènes de la tentation du pouvoir, pour ne pas être centré sur soi-même… Oui, chers amis, être dans la joie, être dans l’action de grâce, complètement dépendant de Dieu et de ses dons, qui sont une responsabilité et non pas un privilège… Menons ce combat… 

Aujourd’hui c’est aussi la St Thomas, apôtre des Indes notamment ! Celui a douté, qui voulait voir pour croire, c’est aussi lui qui a été le missionnaire plus infatigable, allant le plus loin… !! Pourquoi ? Car c’est aussi lui qui a été le plus marqué par la miséricorde du Christ, son côté ouvert, sa plaie qu’il a vu avant de confesser : « Mon Seigneur et mon Dieu » !

Chers amis, comme Thomas, faisons l’expérience de la miséricorde véritable de Dieu pour se laisser bouleverser et pour devenir de vrais disciples-missionnaires !

Demandons à la Vierge Marie, Reine des Apôtres et Mère de l’Eglise, de nous aider à nous centrer sur le Christ en demeurant dans l’action de grâce pour que notre joie chrétienne soit une authentique joie missionnaire !

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Je Vous salue Marie.jpg © a
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Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

« Voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve » (Is 66, 10-14c)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Réjouissez-vous avec Jérusalem !
Exultez en elle, vous tous qui l’aimez !
Avec elle, soyez pleins d’allégresse,
vous tous qui la pleuriez !

    Alors, vous serez nourris de son lait,
rassasiés de ses consolations ;
alors, vous goûterez avec délices
à l’abondance de sa gloire.
    Car le Seigneur le déclare :
« Voici que je dirige vers elle
la paix comme un fleuve
et, comme un torrent qui déborde,
la gloire des nations. »
Vous serez nourris, portés sur la hanche ;
vous serez choyés sur ses genoux.
    Comme un enfant que sa mère console,
ainsi, je vous consolerai.
Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés.
    Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ;
et vos os revivront comme l’herbe reverdit.
Le Seigneur fera connaître sa puissance à ses serviteurs.

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 65 (66), 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20)

R/ Terre entière, acclame Dieu,
chante le Seigneur ! (cf. Ps 65, 1)

Acclamez Dieu, toute la terre ;
fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »

Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom.
Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.

Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
Il règne à jamais par sa puissance.

Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme ;
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !

DEUXIÈME LECTURE

« Je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus » (Ga 6, 14-18)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates

Frères,
    pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ
reste ma seule fierté.
Par elle, le monde est crucifié pour moi,
et moi pour le monde.
    Ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis,
c’est d’être une création nouvelle.
    Pour tous ceux qui marchent selon cette règle de vie
et pour l’Israël de Dieu,
paix et miséricorde.
    Dès lors, que personne ne vienne me tourmenter,
car je porte dans mon corps
les marques des souffrances de Jésus.
    Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ
soit avec votre esprit. Amen.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-12.17-20)

Alléluia. Alléluia.
Que dans vos cœurs, règne la paix du Christ ;
que la parole du Christ habite en vous
dans toute sa richesse.
Alléluia. (Col 3, 15a.16a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
parmi les disciples,
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
    Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
    Mais dans toute ville où vous entrerez
et où vous ne serez pas accueillis,
allez sur les places et dites :
    ‘Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds,
nous l’enlevons pour vous la laisser.
Toutefois, sachez-le :
le règne de Dieu s’est approché.’
    Je vous le déclare :
au dernier jour,
Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

    Les 72 disciples revinrent tout joyeux,
en disant :
« Seigneur, même les démons
nous sont soumis en ton nom. »
    Jésus leur dit :
« Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
    Voici que je vous ai donné le pouvoir
d’écraser serpents et scorpions,
et sur toute la puissance de l’Ennemi :
absolument rien ne pourra vous nuire.
    Toutefois, ne vous réjouissez pas
parce que les esprits vous sont soumis ;
mais réjouissez-vous
parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Thomas

Apôtre (Ier siècle)

Thomas appelé Didyme (le Jumeau) fait partie du petit groupe de ces disciples que Jésus a choisis, dès les premiers jours de sa vie publique, pour en faire ses apôtres. Il est "l'un des Douze" comme le précise saint Jean (Jean 20. 24). Le même Jean nous rapporte plusieurs interventions de Thomas, qui nous révèlent son caractère. Lorsque Jésus s'apprête à partir pour Béthanie au moment de la mort de Lazare, il y a danger et les disciples le lui rappellent: "Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider." Thomas dit alors aux autres disciples: "Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui." Dans cette parole est préfiguré le martyre futur de celui qui, dès le début, a donné sa vie à Jésus. Lors du dernier repas, lorsque Jésus annonce son départ, c'est Thomas, la gorge nouée sans doute, qui pose la question :"Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin?" - "Je suis le chemin, la vérité et la vie", répond Jésus. Mais, c'est grâce à ses questions et à ses doutes que Thomas, doit sa célébrité. Le voici qui revient d'on ne sait où: "Nous avons vu le Seigneur!" - "Si je ne vois pas dans les mains la marque des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, non, je ne croirai pas." Pour la postérité, il a reçu le qualificatif d'Incrédule. C'est grâce à cette incrédulité, à cet esprit scientifique pourrait-on dire, qui ne croit que ce qu'il a vérifié, que nous devons la certitude qui nous habite. On oublie souvent que Thomas est surtout le premier qui, devant le mystère des plaies du Christ ressuscité, a donné à Jésus son véritable titre: "Mon Seigneur et mon Dieu."

...«Même dans ces jours-là, même quand tu seras dans la nuit, continue de croire. Heureux es-tu, si tu arrives à croire, même lorsque tu ne vois plus rien». «Ne renie pas dans les ténèbres ce que tu as vu dans la lumière»...
Enseignement du cardinal Philippe Barbarin sur l'apôtre Thomas
Fête de saint Thomas, apôtre. Alors que les autres disciples lui annonçaient que Jésus était ressuscité, il ne voulut pas croire, mais lorsque Jésus lui-même lui montra son côté transpercé, il s'écria: «Mon Seigneur et mon Dieu!» Selon la tradition, c'est cette foi qu'il annonça aux peuples de l'Inde.
Saint Thomas est fêté le 6 octobre dans les Eglises d'Orient.

Illustration: Thomas l'incrédule (miniature du XIIe siècle)

"O miracle inouï, la paille touche le feu et fut sauvée. Thomas mit sa main dans le Côté brûlant de Jésus-Christ et ne fut pas consumé par ce toucher. Il transforma la méchanceté de son âme en foi bénie. Avec ferveur, il s'écria du fond de son âme: Tu es mon Seigneur et mon Dieu. O Ressuscité des morts, gloire à Toi !" (Hymne byzantine)

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