2021 12 27 IL VIT, ET IL CRUT (Semaine de Noël1) (Jean 20, 2- 8)
La foi de Jean est plus rapide que sa course ; mû par le pressentiment, il s’était demandé, depuis la Transfiguration, ce que pouvait bien dire le mot de Jésus, (Marc 9, 10) « ressusciter des morts ». La nouvelle de « l’enlèvement » l’a sans doute intrigué, il court voir… Le verset 7 nous donne le détail selon lequel la preuve est établie : une main est intervenue ! Cela suffit pour Jean : en un instant, il croit, Jésus est vivant. Jean est donc le premier à croire en Jésus vainqueur de la mort.
La Résurrection change tout. Saint Paul dira quelque trente ans après : « Le Christ ressuscité ne meurt plus ! » (Rm 6, 9). Dieu ne saurait mourir : la Résurrection prouve que Jésus est Dieu. L’Esprit continue son œuvre ; dans la foi, désormais, les disciples (ceux qui L’ont connu et nous !) sont témoins de sa Vie, s’ils marchent « comme s’ils voyaient l’Invisible » (He 11, 7). Ce fut le cas de Jean. Le Christ ressuscité lui donna un regard d’aigle pour scruter, autant qu’homme le peut, les mystères du Verbe : le « prologue » de son Evangile n’a pas été dépassé. Nous devons beaucoup à la foi de Jean.
Voici comment le pape Saint Grégoire (590- 604) méditait sur l’œuvre de Dieu dans la Résurrection et ses prolongements.
« La première question qui frappe notre esprit à la lecture de ce passage de l'Évangile est la suivante: Comment, après la résurrection, le corps du Seigneur fut-il un vrai corps, puisqu'il a pu entrer auprès de ses disciples toutes portes closes? Mais nous devons savoir que l'activité divine n'aurait rien d'étonnant si la raison pouvait la comprendre, et que la foi n'aurait pas de mérite si la raison humaine l'appuyait de son expérience.
Ces œuvres de notre Rédempteur, qui par elles-mêmes sont absolument incompréhensibles, doivent être jugées à partir d'une autre de ses activités, afin que la foi en des faits étonnants soit soutenue par des faits plus étonnants encore.
Car ce corps du Seigneur qui rejoignait les disciples toutes portes closes, c'est le même qui, à sa naissance, est devenu visible pour nous lorsqu'il sortit, par sa nativité, du sein intact de la Vierge. Alors, quoi d'étonnant s'il est entré portes closes après sa résurrection qui le fera vivre éternellement, alors que, venu pour mourir, il est sorti, sans l'ouvrir, du sein de la Vierge ? »