2021 12 14 REPENTIS (3TO3) (Matthieu 21, 28- 32)
Les trois premiers versets font penser à la parabole dite de « l’enfant prodigue » (Luc 15, 11- 32). La deuxième partie du texte (v.31-32) nous enseigne une tout autre leçon, et sans doute une mise en garde contre ceux qui disent et ne font pas. Ce qui compte plus que nos pensées, ce sont les actes ; on peut regretter d’avoir dit non et accomplir ce qu’on juge judicieux ; l’inverse, dire oui et ne pas faire, ne vaut pas grand-chose !
A l’appel de Jean-Baptiste, qui a répondu par une conversion ? – Les publicains et les prostituées, ceux qui ont dit non et se sont repentis ; tandis que les pharisiens (« supposés » dans le texte sous le pronom « vous »)n’ont pas répondu à cet appel.
Il y a dans ce texte une allusion possible au peuple d’Israël, ou du moins à ses responsables. Le peuple de Dieu s’était engagé à obéir à la Loi, et l’histoire ne compte plus les infidélités ! Après le départ de Jésus, de nombreux païens ont rejoint l’Eglise…Faut-il y voir une allusion ? La parabole peut aussi s’adresser à « chacun » : n’y a-t-il pas chez chaque homme des moments où il dit oui et n’accomplit pas ses engagements, et des moments où, à l’inverse, il se repent de sa décision mauvaise et retrouve le chemin de la droiture ?
Le « chemin de la justice » fait-il allusion à la sainteté de Jean-Baptiste dont les qualités faisaient croire qu’il était le « messie » ? Jean-Baptiste était si « juste » (ajusté à la sainteté de Jésus) qu’on devait l’écouter et se convertir : ce que certains ont refusé.
La « miséricorde », Matthieu lui-même en avait bénéficié, puisqu’il voit en son appel (9, 9) une preuve que Jésus est venu pour chercher les pécheurs. Il s’estime le premier à avoir dit non et à avoir retrouvé le chemin de la justice.
Cette page inspire la confiance à tous les pécheurs que nous sommes ; il n’est jamais trop tard pour se convertir ; c’est Luc qui insistera sur la « miséricorde » de dernière minute, avec le « bon larron » (23, 39).
Puisse cette parabole aider ceux qui jugent : la volonté n’est pas « fixée » sur le bien, toujours, ni « convertie à Dieu définitivement ». Reste en tout homme l’ivraie mêlée au bon grain.