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Homélies paroissiales
Homélie du 8 janvier 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du 8 janvier 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie du 8 janvier 2023 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

HOMÉLIE

Vous le savez, frères et sœurs bien-aimés : à l’invitation de la miséricorde de Dieu,

nous nous sommes réjouis de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ ;

de même, nous vous annonçons la joie de la Résurrection de notre Sauveur.

Le Mercredi des Cendres, commencera l’entraînement du Carême le 22 février.

Vous célébrerez dans la joie la sainte Pâque de notre Seigneur Jésus Christ le dimanche 9 avril.

L’Ascension de notre Seigneur Jésus Christ sera fêtée le 18 mai. La Pentecôte sera fêtée le 28 mai.

La fête du Corps et du Sang du Christ aura lieu le 8 juin.

Le dimanche 3 décembre sera le premier dimanche de l’Avent de notre Seigneur Jésus Christ,

à qui soient l’honneur et la gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Voici l’Epiphania, l’Epiphanie, la manifestation de Dieu : En Jésus Christ, Dieu révèle sa présence au milieu de nous. Et donc aujourd’hui nous célébrons 3 manifestations, 3 épiphanies, 3 théophanies : 1/ l’adoration des mages donc Noël où Dieu prend chair, 2/ le baptême de Jésus au Jourdain où la voix du Père révèle son amour par la descente de l’Esprit Saint, 3/ et les Noces de Cana, premier miracle public de Jésus en préfigurant sa mort et sa résurrection, et les Noces de l’Agneau où le vin, c’est-à-dire la joie, la vie, coulera en surabondance…

Et donc l’Epiphanie ce n’est pas que la galette des Rois Mages ou la chanson de Sheila !! Et je vous renvoie à la très intéressante vidéo (comme toujours !) du Frère Paul-Adrien, dominicain, sur internet et que nous avons mis sur le site web de la paroisse, au sujet de l’existence des Mages de l’Evangile… géniale !

J’aimerai vous en parler ce matin en faisant le lien avec le témoignage du Pape émérite Benoît XVI enterré jeudi dernier à Rome… Avec 3 petits mots clefs : l’humilité, la juste ruse et l’apophatisme. 

1/ L’humilité

C’est par là, par l’humilité, que grandit la vraie intelligence du cœur. En se sachant créature, sans prendre la place du Créateur.

C’est ce qui caractérisait ces Mages de l’Orient, ces savants de l’époque. Des scientifiques, des gens brillants ; les élites du temps et du monde païen. Mais ceux-là, ces trois mages, avaient cette humilité de se mettre en chemin, de reconnaître les signes comme l’étoile et d’attendre un Sauveur !  Ils avaient ce cœur assez ouvert pour accueillir le mystère de la révélation de Dieu.

Cette absence d’humilité est le grand drame de notre temps où tous et chacun se prennent pour Dieu, ou veulent être Dieu, remplis d’orgueil, incapables de reconnaître les signes de Dieu, ne voulant même pas les voir, les refusant, les rejetant, rejouant ainsi le péché des origines : être à la place de Dieu ! Et voulant se sauver soi-même… Contre cela (ce qui nous guette tous… la prudence va avec l’humilité…), ce dont nous avons besoin comme pour les Mages, c’est de l’humilité.

Et pour cela, nous avions un maître en la personne de Joseph Ratzinger-Benoît XVI : humble serviteur dans la vigne du Seigneur, comme il aimait à se définir… L’humilité faite homme en sa personne qui savait que c’était là la clef de la vérité et de la charité pour mieux suivre Jésus Christ… Il ne voulait donner à voir que Jésus Christ et non pas sa propre personne… Il s’effaçait n’étant qu’un instrument entre les mains du Seigneur… L’humilité du vrai sage à l’école du Roi Salomon. L’humilité de la vraie intelligence du cœur qui pénètre ainsi les mystères de Dieu et les mystères de l’homme… L’humilité de la vraie science de se savoir héritier et donc dépendant : dépendant de Dieu, dépendant des générations précédentes, dépendant de la transmission à effectuer pour les générations à venir… L’humilité de se savoir le simple maillon d’une longue chaîne de témoins et de serviteurs… L’humilité de ces savants qu’étaient les Mages et Benoît XVI ne se centrant que sur Dieu seul qu’ils cherchaient par toute leur vie donnée… 

2/ Mais aussi la ruse ! La juste ruse !

Si la lumière est venue et qu’elle brille dans les ténèbres, et que nous sommes les Fils de la lumière, alors il faut être plus habile que les fils des ténèbres, comme nous le demandait Jésus.

L’humilité n’est pas la naïveté ou l’indolence ! L’humilité ce n’est pas fuir le combat par peur ou lâcheté, ou tomber bêtement dans les pièges du Mauvais !

Regardez les Mages : ils voient bien la malice du roi Hérode, sa perversion, son double-langage… Et pour cela, ils sont aussi aidés par Dieu étant avertis en songe, comme Joseph et comme tant d’autres… Dieu guide. Dieu conseille. Encore faut-il l’écouter, et être disponible… Et ils repartent par un autre chemin pour ne pas tomber dans le piège d’Hérode ! Jésus nous le dit aussi : soyez doux comme des colombes et rusés comme des serpents ! La ruse c’est l’habileté des fils de la lumière pour combattre les ténèbres… Et parfois, pas toujours, mais parfois ça aide…être habile…la juste ruse !

Il se trouve que je suis en train de lire la biographie de Benoît XVI depuis 2 mois. Celle intitulée « Une vie » du journaliste allemand Peter Seewald, en deux tomes. C’est passionnant et je vous la recommande pour bien comprendre la personnalité de Benoît XVI ainsi que le contexte : avant le Concile, pendant le Concile, la crise postconciliaire, le pontificat de Jean-Paul II puis le sien. Ce qui ressort le plus c’est son humilité et sa fidélité, sa persévérance dans les tempêtes ! Et elles furent nombreuses et parfois terribles ! Il avait une lucidité incroyable et savait ruser pour mener le combat titanesque pour la vérité et aider l’Eglise à demeurer fidèle au Christ et à l’Evangile… Ses ennemis ont été nombreux comme le théologien apostat suisse Hans Küng, et face aux mensonges, Benoît est resté humble et fidèle, combattif, persévérant, tenant bon, et parfois rusant pour ne pas tomber dans les pièges… et usant d’une juste ruse pour éviter toutes les perversions d’un monde malade et dont la fumée de Satan était entrée dans l’Eglise, comme le disait St Paul VI…

Mais cette juste ruse pour Benoît XVI, comme pour les Mages, comme pour chacun de nous, elle n’est possible que s’il y a une attitude première fondamentale…et c’est : 

3/ L’apophatisme

Un nouveau mot dans votre vocabulaire ! Vous allez faire fureur au scrabble ! Qui sait ce que c’est ??? La théologie apophatique c’est dire ce que Dieu n’est pas, par la négation… Et au final cela veut dire que Dieu dépasse tellement ce que je sais et ce que je peux en dire que je ne peux plus rien dire… Je sais que je ne sais pas… Dieu dépasse tout… Ce sont, par exemple, les six derniers mois de la vie de St Thomas d’Aquin après une expérience mystique lors d’une messe ou bien le témoignage de nombreux autres saints…

C’est, comme disait Benoît XVI, faire de la théologie à genoux c’est-à-dire en priant et en adorant.

Regardez ces Mages, ces savants, ces élites : « ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui ». Ils tombent en adoration devant Dieu-avec-nous, l’Emmanuel, devant Dieu présent et vivant au milieu de son peuple, comme nous à la messe (et j’en profite pour vous rappeler que l’Eglise demande aux fidèles qui le peuvent de se mettre à genoux à la consécration, à l’Agneau de Dieu et à la communion : attitude d’adoration, comme les mages, comme les bergers, comme des pauvres et des humbles…)

Vouloir parler de Dieu ou connaître Dieu sans prière, sans silence, sans vie intérieure, c’est impossible et incohérent ! C’est la grande leçon de vie et de théologie de Benoît XVI : chercher Dieu, penser, réfléchir en priant, en adorant et un moment accepter humblement que le mystère de Dieu toujours nous dépasse et demande cette attitude d’apophatisme, d’adoration profonde et véritable pour contempler…

Comme le disait un cardinal : « Benoît XVI c’est un cerveau de 12 théologiens dans le cœur d’un enfant vivant sa première communion ». Ce cœur simple et pur de l’enfant devant la grandeur du mystère de Dieu qui se donne à nous et en nous par amour, pour nous sauver !

Alors, chers amis, rendons grâce à Dieu pour le témoignage humble, fidèle, droit et juste de Benoît XVI. Il a été la cheville ouvrière du vrai Concile Vatican II, celui de l’Eglise et non pas des médias, des apostats, du marxisme et de mai 68. Il a été la cheville ouvrière du pontificat de St Jean-Paul II le Grand pour aider à garder le cap et le regard fixé sur le Christ. Il est parti vers la Maison du Père dans l’Octave de Noël, cette période qui lui était la plus chère. Dieu est bon. Dieu l’accueille. Dieu nous l’a donné pour nous conduire vers le Christ dans l’amour et le service de l’Eglise, notre Mère. Avec humilité, par le cœur de la Vierge Marie et de l’Eglise, offrons nos vies à Dieu comme les présents des Mages, en adorant Celui qui vient maintenant au milieu de nous pour se donner à nous. Laissons-nous sauver par le Christ ! Adorons-le !

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Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +


 


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