0
Actus paroissiales
Sépulture du père Jacques Bertrand ce mardi 9 novembre 2021
Sépulture du père Jacques Bertrand ce mardi 9 novembre 2021
© a

| Webmaster 1053 mots

Sépulture du père Jacques Bertrand ce mardi 9 novembre 2021

Ce mardi 9 novembre avait lieu la sépulture du père Jacques Bertrand, présidée par Mgr François JACOLIN, à la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption à Luçon, suivie de l’inhumation au cimetière de Luçon.

Entouré de nombreux prêtres et d'une grande assemblée de fidèles, Monseigneur Jacolin a célébré la messe, empreinte de beaucoup d'émotions.

 

Homélie 

de M. l’abbé Daniel ARCHAMBAUD

Curé des paroisses St Henri-Dorie en Talmondais (Talmont St Hilaire) et Sainte Anne les Menhirs (Jard sur Mer)

Aumônier de l’Hospitalité Vendéenne

Il y a quelques heures, j’étais dans une abbaye du Finistère, terminant une retraite commencée mercredi dernier, et jeudi d’apprenais le décès de Jacques. Il y a 15 ans, j’étais dans cette même abbaye, pratiquement aux mêmes dates, avec Jacques. Et nous y avions entendu ces quelques versets inspirés du livre de Job, chantés par les moines : « Je sais que mon sauveur est vivant et que le dernier jour je surgirai de la terre. Le jour viendra où dans ma propre chair, je verrai Dieu mon rédempteur. » (Job 19,25-26). 

Eh bien Jacques, nous qui avions été touchés par ces mots, et par la musique, voilà qu’est venu le temps pour toi de les vivre pleinement, le jour est venu ou tu vois Dieu, ton rédempteur, ce Dieu de Jésus Christ dans lequel tu as mis ta foi, que tu as servi une grande partie de ta vie comme prêtre. 

Si je parle de cette retraite, c’est que je te dois aussi quelque chose. Quand nous étions sur le chemin du retour, (tu conduisais !) tu m’as demandé si j’avais l’intention d’aller à une réunion le lendemain, en soirée. Les fraternités Jésus Caritas (Foucauld) étaient invitées à rencontrer l’évêque du Sahara Claude Rault. Et j’ai dit non… parce que, bon, il y a assez de réunions le soir, et que une de plus… Et tu as insisté, et finalement j’y suis allé… et quelques mois plus tard j’étais curé de Tamanrasset pour 3 années. 

Voilà comment, dans la fraternité et l’amitié, les choses peuvent se passer, les surprises arriver. 30 ans que nous étions dans la même fraternité en compagnie de Charles de Foucauld. Mais notre histoire est plus ancienne, nos deux familles unies par l’amitié de deux cousines, ma grand-mère et votre maman. Justement, l’amitié. Ca comptait pour toi. Non pas par de grands élans gestuels ou verbaux, mais je n’oublie pas que tu es venu deux fois me voir au Sahara… Beaucoup ici pourraient dire des choses semblables. 

Mais écoutons plutôt ce que le Seigneur peut nous dire de ta part Jacques, à partir des textes choisis. 

L’évangile dit de l’aveugle-né est plein de sens pour quelqu’un qui a accompagné le mouvement des aveugles « Voir Ensemble ». Voilà bien ce à quoi Jésus invite. A ouvrir les yeux, et cela ne se peut qu’avec lui, et ensemble. Nos perceptions sont bien différentes, et changent, évoluent. Les yeux de l’aveugle ne fonctionnaient pas. Mais il va faire la rencontre Jésus, sans le voir d’abord, ni rien lui demander, en se laissant faire et en faisant ce qui lui est demandé : aller se laver à la piscine. Petit à petit, il découvre qui est ce Jésus, et ce sera l’un des premiers à le voir vraiment, c’est à dire à elle reconnaître pour ce qu’il est et dire : « Je crois, Seigneur ». Les disciples n’avaient vu qu’un pécheur, pas un homme. Jésus va leur ouvrir les yeux, leur permettre de voir vraiment l’humanité telle qu’elle est sans l’enfermer dans un aspect, une apparence. 

Il me semble que Jacques a appris cela très jeune, ce regard du Christ. Sans doute comme nous, pas parfaitement. Il a reçu du Seigneur, par sa famille en premier. Famille marquée par le handicap, et qui avait une immense place dans son cœur. (Son dernier courriel à la frat était à son sujet). Cela l’a ouvert aux autres, aux plus fragiles, nous avons déjà parlé de son engagement à Foi et Vie - Joie de Vivre à Lourdes. 

Charles de Foucauld écrivait : Nous devons aimer tous les hommes comme nous-mêmes, mais nous devons nous incliner davantage vers tous ceux que le monde oublie, dédaigne, repousse, les pauvres, les petits, les souffrants, les ignorants ». Et par ailleurs : « En tout humain, voyez un enfant de Dieu, un frère de Jésus ». 

Dans ses partages en fraternité, il exprimait cette joie pour lui, à chaque fois que l’on donnait toute leur place à ceux qui sont trop souvent cachés, particulièrement à Lourdes et plus généralement dans nos communautés chrétiennes. 

Toute vie de disciples est d’apprendre à sortir de nos aveuglement et avoir le regarde de Jésus. Ou comme le disait Jacques : « espérer c’est voir devant soi, voir avec les yeux de Jésus ». Et les plus pauvres nous y aident. Dans une rencontre il nous avait partagé cela : « Quand le handicap ne permet pas les mots, eux savent montrer qui est Jésus. Celui que l’on rencontre comme une personne. Les pauvre m’ont fait grandir et découvrir qui est Jésus. » 

Cela rejoint bien la première lecture de St Paul : « Vivre pour le Seigneur ». Importance de la prière, et surtout, pour lui, la prière avec d’autres, d’où son goût pour la vie fraternelle, à l’évêché ou à la maison canoniale. « S’aider à se faire du bien… »  

Cette foi qui l’habitait, c’était l’assurance d’être aimé, avec ses limites. Limites de plus en plus lourdes pour lui avec sa santé défaillante, le handicap de son bras, les différents abandons à faire, celui de la vie paroissiale, puis la fermeture de la maison canoniale, et laisser le groupe des JDV, et aussi avoir besoin d’être aidé chaque matin… 

Vient le moment de se laisser mener vers les eaux tranquilles, d’aller à la rencontre de ce berger qui nous fait reposer sur des prés d’herbe fraîche. 

Je voudrais terminer par une expression de Jacques, un jour de partage en fraternité après la mort de l’un de notre groupe. « Je me suis interrogé sur la propre mort. Pour le moment je ne suis pas angoissé. Ça doit arriver. Et ceux qui m’aident : les personnes handicapées. Comme tous elles ont une réaction de peine, de souffrance, mais aussi de foi, elles ,disent : Il est parti chez Jésus ! 

C’est bien cela Jacques, tu es parti chez Jésus. 

Abbé Daniel ARCHAMBAUD

 

priere-saint-charles-foucauld.jpg
priere-saint-charles-foucauld.jpg © a
priere-saint-charles-foucauld.jpg

Répondre à () :


Captcha