2020 09 24 IL CHERCHAIT A LE VOIR (25TO4) (Luc 9, 7-9)
Luc avait-il des relations avec Antipas, « qui était au pouvoir en Galilée », par exemple par l’intermédiaire de Jeanne, femme de Chouza, l’intendant d’Hérode-Antipas, nommée en Luc 8, 3, qui faisait partie de l’entourage féminin de Jésus ? Par elle, Luc pourrait bien avoir des échos de la cour qui réside à Césarée maritime. Hérode-Antipas entend parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. Lui, lui du moins, sait ce qu’il a fait à Jean-Baptiste : «Jean, je l’ai fait décapiter. »
Le peuple raconte au sujet de Jean les on-dit : « Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts », ou bien encore : « C’est le prophète Élie qui est apparu. », ou bien : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. »
Hérode-Antipas est tétrarque en Galilée, il veut savoir : « Qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir. » Sans doute, après ce qu’on sait de lui, (le meurtre de Jean-Baptiste dans des conditions affreuses que rapporte Marc 6, 17-29, et sa vie privée), nul n’est surpris de voir que Jésus garde le silence devant lui, quand il le reçoit à la demande de Pilate, au cours de la Passion. « Jésus ne lui répondit rien ».
L’entrevue racontée par Luc (23, 8-12) lui offrira l’occasion cherchée, mais montre à tous les lecteurs de l’Evangile de Luc ce que pouvait être Hérode-Antipas.
« À la vue de Jésus, Hérode éprouva une joie extrême : en effet, depuis longtemps il désirait le voir à cause de ce qu’il entendait dire de lui, et il espérait lui voir faire un miracle. Il lui posa bon nombre de questions, mais Jésus ne lui répondit rien. Les grands prêtres et les scribes étaient là, et ils l’accusaient avec véhémence. Hérode, ainsi que ses soldats, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate. Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis, alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux. »
Hérode-Antipas restera tétrarque en Galilée encore plusieurs années. En l’an 39, il sera envoyé en exil, en Gaule, dans une garnison romaine, accompagné d’Hérodiade; on pense que c’était Saint- Bertrand de Comminges, dans les Pyrénées.