2021 11 13 LA FOI (32TO6) (Luc 18, 1-8)
La veuve et l’orphelin n’ont pas à cette époque ce que nous appelons une « couverture sociale ». A défaut de lois qui les protègent, ils peuvent compter sur Dieu et sur la générosité de personnes charitables. Souvent, les veuves sont « exploitées » par des juges iniques, comme le laisse entendre la parabole inventée par Jésus, mais qui était devenue un phénomène courant.
Ici, c’est une charge : non seulement le juge « ne craint pas Dieu », mais il ne « respecte personne ». Il n’a aucun souci de sa « clientèle » ; à ses yeux, puisque cette veuve est sans doute insolvable, elle ne mérite même pas qu’il entende ses cris ! Il ne se décide à l’écouter que pour avoir la paix, (« assommer »). Il ajoute donc à son « athéisme » la malhonnêteté.
Le verset 7 vient comme un espoir : Dieu ne fait pas attendre celui qui prie, qui sait recourir à Dieu comme à un Père. Dieu, dans cette parabole, est « plus humain » que certains juges… Mais pour invoquer Dieu, il faut la foi et la confiance en Lui. La réflexion de Jésus vient secouer « le peu de foi » de ceux qui se disent « ses disciples ».
Saint Augustin a vu un lien entre « prière et foi » dans cette page de Luc.
« Y a- t-il un moyen plus efficace de nous encourager à la prière que la parabole du juge injuste qui nous a été racontée par le Seigneur ? Le juge injuste, évidemment, ne craignait pas Dieu ni ne respectait les hommes. Il n'éprouvait aucune bienveillance pour la veuve qui recourait à lui et cependant, vaincu par l'ennui, il finit par l'écouter. Si donc il exauça cette femme qui l'importunait par ses prières, comment ne serions-nous pas exaucés par celui qui nous encourage à lui présenter nos prières ? C'est pourquoi le Seigneur nous a proposé cette comparaison tirée des contraires pour nous faire comprendre « qu'il faut toujours prier sans se décourager ».
Puis il a ajouté : « Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Si la foi disparaît, la prière s'éteint. Qui pourrait, en effet, prier pour demander ce qu'il ne croit pas ?(…) Croyons donc pour pouvoir prier et prions pour que la foi, qui est au principe de notre prière, ne nous fasse pas défaut. La foi répand la prière, et la prière, en se répandant, obtient à son tour l'affermissement de la foi. »