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L'abécédaire liturgique : O comme ONCTION
L'abécédaire liturgique : O comme ONCTION
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L'abécédaire liturgique : O comme ONCTION

 O comme ONCTION

Du latin unctio : « action d’oindre (ungere) ». L’onction d’huile sainte est l’un des signes principaux des actes liturgiques ; elle est essentielle à la célébration de la confirmation et du sacrement des malades, mais elle intervient comme sacramental dans les rites du baptême et de l’ordre, ainsi que pour la dédicace des églises et des autels.      

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie

B comme blanc

Couleur liturgique des ornements utilisés au temps de Noël et au temps pascal. On la retrouve aux fêtes de la dédicace, de la Vierge Marie, des anges, des pasteurs, des docteurs de l’Église, des saints et des saintes qui ne sont pas martyrs. Le blanc évoque la pureté, mais plus encore la Gloire divine et l’éclat de tout ce qui touche à Dieu. C’est la couleur de la résurrection (voir Aube).

Pour les Orientaux, le blanc est la couleur du deuil.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

A comme ASPERSION

Du latin « ad-spargere : répandre vers ou sur ». C’est l’action de répandre un liquide ou de la poussière sur quelque chose ou sur quelqu’un.        
 

Dans la liturgie, l’aspersion consiste à projeter de l’eau sur des personnes ou sur des objets, en signe de purification. L’aspersion principale est celle du baptême : par trois fois, l’on verse de l’eau sur la tête de celui que l’on baptise ; c’est la façon la plus habituelle de baptiser, bien que le baptême par immersion soit plus ancien et plus significatif. Le geste implique à la fois le fait d’être lavé et le fait de recevoir un principe vital, celui de la vie divine. Toute aspersion comporte ce double effet, négatif et positif. Au cœur de la Vigile pascale, après la rénovation des promesses du baptême, le célébrant asperge solennellement l’assemblée en souvenir du baptême.

Un rite analogue peut être accompli chaque dimanche au début de la messe (chant de l’Asperges me). Quand on se signe soi-même en prenant de l’eau bénite, on appelle sur soi une plus grande libération du mal et une nouvelle effusion de grâce divine.       
Les rites d’aspersion, qui sont nombreux dans la célébration des sacramentaux, ont la même signification : ils visent à éliminer des objets que l’on veut bénir toute contagion du mal et à les rendre aptes à toute œuvre bonne. Parfois, le geste d’aspersion est suivi d’un encensement : purifié et investi par la grâce divine, l’objet peut être honoré comme tout ce qui touche à Dieu

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie

R comme RESURRECTION

Aboutissement du Triduum pascal, la Résurrection du Seigneur est célébrée singulièrement à la Vigile pascale et le jour de Pâques, mais aussi tout le temps pascal et en toute cérémonie liturgique chrétienne. Tout dimanche est une fête hebdomadaire de la Résurrection, la première historiquement.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie

H comme HOSANNA

L’acclamation hébraïque hoshi’ah na’ est composé de l’impératif du verbe « sauver » (hoshi’ah) et de la particule déprécative na’ (« je te prie ») ; elle signifie littéralement : « sauve donc ! ». On la trouve textuellement au verset 25 du Psaume 117, Psaume pascal par excellence, celui qui mime l’accueil du Messie lors de son avè­nement (v. 19-27) ; il n’est pas étonnant de constater que les Israéli­tes le chantèrent au moment de l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem (Mt 21, 9).

Hosanna avait perdu son sens premier, pour devenir une simple acclamation de joie et de victoire. Elle est reprise deux fois par la liturgie de l’Église, dans le Sanctus, qui est la proclamation joyeuse de la sainteté divine par les fidèles à la fin de la Préface ; au moment où va être renouvelé le sacrifice eucha­ristique, le sens originel de l’Hosanna prend toute sa dimension : « Sauve donc ! ». C’est l’Œuvre de Jésus, dont le nom signifie « Yahvé sauve » ou « Il (Dieu) a sauvé » : Yehoshû’a.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie

G comme GLOIRE

L’échange de Gloire, qui est au cœur de la Trinité, constitue la structure de la liturgie : avant de « rendre gloire », il faut recevoir la Gloire ; elle nous vient du Père par le Fils et dans l’Esprit, et c’est en tant que nous avons l’Esprit du Fils que nous pouvons restituer la Gloire au Père.

Quand Jésus demande en sa prière sacerdotale : « Père, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (Jn 17, 1), ne définit-il pas ainsi tout son être et toute sa vie de Fils, comme le sacrifice du Calvaire va le manifester de manière suprême ? Jésus se sanctifie lui-même, il se consacre, pour commu­niquer la Gloire paternelle qu’il ne cesse de recevoir et de réfléchir (7, 19.22).

L’Eucharistie nous replace au cœur de cette Gloire, comme toutes les célébrations liturgiques dont elle est le centre, en attendant de nous conduire à la liturgie céleste où nous serons parfaitement insérés dans la louange de la Gloire (cf. Ep 1,6. 12.14). Pour les Hébreux, la gloire ne relève pas de l’éclat lumineux, mais du poids objectif des êtres. Kâbod signifie en effet « poids ». Là aussi, la densité ou le poids de l’être appartient à Dieu seul, à tel point que les manifestations divines sont littéralement écrasantes.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie

 

L comme LÆTARE

Premier mot latin de l’Introït du quatrième dimanche de Carême :
« Réjouissez-vous ». 

Comme au dimanche de Gaudete au milieu de l’Avent, l’Église fait une pause dans la pénitence quadragésimale, pour mieux se hâter vers les joies pascales. En vue de mieux le signifier, on peut porter en ce jour des ornements roses, mettre des fleurs dans le sanctuaire, jouer de l’orgue.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD

S comme Sanctuaire

Du latin sanctuarium : « lieu sacré », dérivé de sanctus : « saint ». Dans les églises, le sanctuaire est le lieu le plus sacré, car c’est l’emplacement de l’autel sur lequel on offre le sacrifice eucharis­tique. Dans l’ancienne Alliance, la Tente du Rendez-vous ou le Temple de Jérusalem, comme tous les édifices sacrés dans les diverses religions, avait un lieu éminemment sacré : le « Saint » et le « Saint des Saints » (cf. 1 R 6, 16 ; Ez 41, 4).

Les sanctuaires de nos églises sont le symbole de ce haut-lieu du sacré qu’est « le sanctuaire non fait de main d’homme » : le ciel même où le Christ est entré (He 9, 11-12, 24), la maison du Père (Jn 14, 2), le sein du Père (Jn 1, 18) où réside le Fils et où il nous attend.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD

 

P comme pénitence

L’homme a toujours eu, plus ou moins vive, la conscience du mal dans le monde et en lui-même ; les rites pénitentiels ou de récon­ciliation tiennent une grande place dans les religions, comme en témoignent les textes de prières implorant le pardon.

La Révélation de l’Ancien Testament contient de hautes figures de repentir — celle de David principalement (2 S 12, 13 ; Ps 50 ; cf. 2 S 24, 10) — et d’admirables formules de confession (Ne 9 ; Dn 9, 4-19 ; passim dans les Psaumes). Yahvé qui, seul, peut pardonner, montre qu’il remet le péché par la parole des prophètes, mais aussi par son action dans les cœurs et par ses hauts faits en faveur du Peuple repenti.

La permanence du péché en dépit des alliances rend de plus en plus ardente l’attente d’un Rédempteur véritablement capable de donner au Peuple un cœur nouveau (cf. Ez 36, 26). Quand Jésus, le Sauveur, apparaît, il se manifeste essentiellement comme celui qui pardonne les péchés, et qui vient donner aux hommes qu’il aura choisis le pouvoir de pardonner (Mt 9, 1-8). Pierre, en effet, et les apôtres sont investi du pouvoir de lier et de délier les péchés (Mt 16, 19 ; 18, 18 ; Jn 20, 23).

L’histoire de la pratique ecclésiale du sacrement de la pénitence ou de réconciliation est complexe. Initialement réservé aux fautes graves et publiques, le sacrement comportait un aveu et une récon­ciliation également publics ; il n’était guère réitérable. Progressi­vement, la pénitence s’est appliquée aux péchés tout intérieurs, et sa fréquence s’est développée ; en 1215, le IVe concile de Latran prescrit la confession annuelle.

Si le sacrement de la pénitence est requis pour recouvrer la grâce après tout péché grave ayant remis en cause l’amitié du chrétien avec Dieu, il reste vivement conseillé même en dehors de toute faute « mortelle » à l’amour ; il est alors au service d’une délicatesse d’amitié, et c’est en ce sens que les reli­gieux doivent veiller à se confesser fréquemment, comme le leur demande l’Église.

Réconciliation d’amitié, la pénitence restaure le lien qui unit le péni­tent à Dieu et à l’Église. Les actes du pénitent sont la contrition ou sentiment douloureux d’avoir peiné Dieu et ses frères, la confes­sion orale des péchés, et la satisfaction proposée par le prêtre ; il est clair que la contrition est la plus importante et met en jeu, déjà, la grâce de Dieu.

L’absolution est l’acte du prêtre, représen­tant Dieu et l’Église. La liturgie de la pénitence implique donc une rencontre entre Dieu et un membre de son Peuple (voir Liturgie), en vue de restaurer ou de renforcer l’Alliance, au bénéfice du pénitent et donc de toute l’Église.

Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.

A comme Assemblée

Réalité essentielle de la liturgie. L’assemblée liturgique est le rassemblement du Peuple par Dieu et face à Dieu pour la célébration de l’Alliance. L’Œuvre de Dieu est toujours, en définitive, de rassembler un Peuple qui lui appartienne. Il ne cesse de libérer les siens « pour qu’ils le servent » (cf. Ex 7, 16.26 ; 8, 16 ; 9, 1.13 ; 10, 3.7.11.26), c’est-à-dire pour qu’ils entrent avec lui « en liturgie ». Par son échec de libération et d’unification des Hébreux, Moïse a expérimenté l’insuffisance des œuvres humaines laissées à elles-mêmes (Ex 2, 11-15). Yahvé seul peut délivrer de la servitude de toutes les idoles pour initier à la noblesse du « service divin ». La conclusion de l’Alliance au Sinaï fait d’Israël le Peuple de Dieu, réuni par lui et pour lui — le qehal-Yahvé : « Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Égyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi » (Ex 19, 4). Pour les Israélites, la grande liturgie de l’Alliance au Sinaï reste par excellence le « Jour de l’Assemblée » (Dt 9, 10 ; 10, 4 ; 18, 16). Toutes les assemblées liturgiques ne sont que la reprise actualisante du Jour premier qui a fait d’Israël le Peuple-Épouse. Israël cependant n’est pas longtemps resté dans l’étreinte de Yahvé. L’Alliance a vite été rompue par l’acte adultère de l’adoration du veau d’or ; bien qu’elle ait été restaurée, et inlassablement célébrée tout au long de l’Ancien Testament, la Parole divine, transmise par les prophètes, ne cesse de faire monter au cœur de l’homme l’aspiration à une Alliance nouvelle, seule capable de rassembler de façon stable le Peuple autour de son Dieu et face à lui. Grâce au Christ, Dieu et homme, tous les enfants de Dieu dispersés peuvent être « rassemblés dans l’unité » »(Jn 11, 52). Le sacrifice du Calvaire est l’acte suprême d’amour, par lequel Jésus, Parole du Père, appelle à l’unité même de la Trinité (cf. Jn 17, 11.21.22) l’Église rachetée par son sang (Ac 20, 28). Avant de retourner au Père, le Christ a laissé à son Église le mémorial de son sacrifice, comme source et expression centrale d’unité. L’Eucharistie — et, en son rayonnement, toute la liturgie — est l’acte essentiel qui unit l’Épouse à l’Époux dans la célébration de leur Alliance. Quand l’assemblée liturgique écoute la Parole de Dieu et son explication par les diacres et par les prêtres, quand elle exprime par ses acclamations et ses réponses (voir Répons, Verset) son adhésion à l’Œuvre du salut actualisée dans la célébration, quand elle chante le Notre Père et communie au corps et au sang de son Seigneur, elle réagit comme l’Épouse, et réalise son être le plus profond. Le prêtre, en vertu de son sacerdoce, est à la fois le sacrement du Christ et le porte-parole de l’assemblée ; il n’est pas de rassemblement chrétien authentique en dehors de l’évêque et de ses collaborateurs. Saint Cyprien n’a-t-il pas défini l’Église comme « le Peuple uni à son évêque et comme le troupeau qui adhère à son pasteur » (Ep 69, 8) ? Unie au Christ comme l’Épouse à l’Époux, l’assemblée des fidèles ne fait qu’un avec lui ; elle peut donc prendre spontanément son attitude filiale, et se tourner de tout son être vers le Père. L’assemblée liturgique est, en définitive, une participation à l’unité trinitaire, selon cette autre formule de saint Cyprien qui voit dans l’Église « le Peuple unifié par l’unité même du Père et du Fils et du Saint-Esprit » : De unitate Patris et Filii et Spiritus Sancti plebs adunata (De oratione dominica, 23 ; comparer avec la 8e Préface des dimanches ordinaires). Si l’assemblée liturgique a, pour les chrétiens, un tel caractère vital et final, on comprend qu’un saint Ignace d’Antioche puisse faire aux Éphésiens cette recommandation : « Ayez soin de vous réunir plus fréquemment pour l’Eucharistie de Dieu et pour la louange » (13, 1).

A comme Amen

Acclamation hébraïque d’assentiment. Elle vient du verbe âman, qui exprime la qualité de ce qui est fondé solidement, de ce qui est stable ; par métaphore, le même verbe dit la qualité de celui qui est fidèle, et l’acte de foi par lequel on s’appuie sur quelqu’un. L’Amen, parfois redoublé, conclut quatre des cinq livres du psautier (Ps 40, 14 ; 71, 19 ; 88, 53 ; 105, 48). Dire Amen, c’est consentir à ce qui vient d’être dit ou fait. Dans la liturgie, l’Amen est l’acte de consentement du peuple à l’Œuvre de Dieu, telle que les ministres l’exercent ; il est aussi son acte d’adhésion aux prières faites en son nom par le célébrant. Le plus solennel des Amen est celui qui revient aux fidèles, au moment où, à la fin du Canon, ils expriment leur adhésion au sacrifice eucharistique, conclu par la doxologie du Per Ipsum. Ce consentement est identique à la ratification de l’Alliance par le Peuple d’Israël, lors de la liturgie du Sinaï (cf. Ex 24, 7). Il importe aussi de souligner fortement l’Amen du fidèle, lors de la communion, comme pleine adhésion de foi au « Corps du Christ » que lui présente le prêtre ou un autre ministre compétent.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.

A comme Acclamation

Intervention brève et unanime de l’assemblée, pour marquer vocalement son adhésion enthousiaste aux fonctions qui s’accomplissent. Outre les réponses au salut du célébrant et les Amen qui concluent les oraisons, les principales acclamations se situent après les lectures, avant et après l’évangile, après les diverses demandes de la Prière universelle, avant la Préface, après la consécration, à la fin de la doxologie du Canon, après l’embolisme du « Notre Père », après la bénédiction du prêtre et après le renvoi. Ceci pour la messe ; la liturgie des Heures comporte des interventions semblables (voir aussi Répons, Verset). On ne saurait trop majorer — avec la discrétion et la retenue convenables — l’importance de cette participation vocale répétée, qui revient en propre au peuple. A chaque fois, il manifeste son consentement à l’Œuvre de Dieu qui s’accomplit dans la liturgie, et « réagit », pour sa part, à l’initiative divine que les ministres mettent.à.sa.portée.
Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.

C comme confirmation

De même que la Pentecôte représente l’achèvement du Mystère pascal, que le Seigneur a voulu appeler son « baptême » (Lc 12, 50), de même le sacrement de la confirmation perfectionne et « confirme » l’effet du sacrement de baptême, en conformant davantage au Christ le baptisé (voir Caractère). Toute œuvre de sanctification est liée particulièrement à l’Esprit Saint : il est donc au principe de la régénération baptismale (cf. Jn 1, 33) ; mais le baptisé ne reçoit alors qu’un germe de vie divine ; il lui appartient de le laisser croître, avec la fertilisation de la grâce. Il convenait, en conséquence, qu’un sacrement vînt donner toute sa mesure au Don de l’Esprit Saint, sacrement évoqué dans les Actes des Apôtres comme distinct du baptême : Pierre et Jean « descendirent chez les Samaritains et prièrent pour eux, afin que l’Esprit Saint leur fût donné.

Car il n’était encore tombé sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean se mirent à leur imposer les mains, et ils recevaient l’Esprit Saint » (8, 15-17 ; cf. 19, 4-6). Le rite de la confirmation comporte d’abord une imposition des mains sur tous les confirmands, liée à une prière qui demande au Père l’envoi de l’Esprit aux sept dons ; puis une onction de saint chrême sur le front de chacun, dont le sens est précisé par la formule : « N., reçois la marque (voir Caractère) de l’Esprit Saint qui t’est donné », à laquelle le confirmé répond Amen. Le ministre du sacrement est normalement l’évêque, qui jouit de la plénitude de l’Esprit Saint, reçue à l’ordination épiscopale ; mais il peut déléguer un ou plusieurs prêtres pour célébrer à sa place la confirmation. De même, quand il confirme un nombre important de personnes, il s’associe les prêtres qu’il veut : ceux-ci imposent les mains avec lui lors de la prière générale, et participent aux onctions individuelles.

Dans les cas où l’on baptise des adultes, il est souhaitable que la confirmation soit donnée immédiatement après le baptême ; on omet alors l’onction de saint chrême qui suit l’aspersion baptis­male, pour donner tout son relief à l’onction de confirmation. Les prêtres qui baptisent un adulte ont la faculté de donner la confirmation aussitôt après ; on retrouve ainsi les rites antiques de l’initiation chrétienne qui, dans la même nuit de Pâques, procuraient aux néophytes les grâces complémentaires des sacre­ments de baptême, de confirmation et de l’Eucharistie.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.


A comme aspersion

Le mot latin aspersio vient du verbe ad-spargere « répandre vers ou sur ». L’aspersion est donc l’action de répandre un liquide ou de la poussière sur quelque chose ou sur quelqu’un.

Dans la liturgie, l’aspersion consiste habituellement à projeter de l’eau sur des personnes ou sur des objets, en signe de purification. L’aspersion principale est celle du baptême : par trois fois, l’on verse de l’eau sur la tête de celui que l’on baptise ; c’est la façon la plus habituelle de baptiser — on dit aussi « infusion » (voir ce mot) —, bien que le baptême par immersion soit plus ancien et plus significatif. Le geste implique à la fois le fait d’être lavé et le fait de recevoir un principe vital, celui de la vie divine.

Toute aspersion comporte ce double effet, négatif et positif. Au cœur de la Vigile pascale, après la rénovation des promesses du baptême, le célébrant asperge solennellement l’assemblée « en souvenir du baptême ». Un rite analogue peut être accompli chaque dimanche au début de la messe (chant de l’Asperges me). Quand on se signe soi-même en prenant de l’eau bénite, on appelle sur soi une plus grande libération du mal et une nouvelle effusion de grâce divine. Les rites d’aspersion, qui sont nombreux dans la célébration des sacramentaux, ont la même signification : ils visent à éliminer des objets que l’on veut bénir toute contagion du mal et à les rendre aptes à toute œuvre bonne.

Parfois, le geste d’aspersion est suivi d’un encensement : purifié et investi par la grâce divine, l’objet peut être honoré comme tout ce qui touche à Dieu. Dans les monastères, le rite de l’aspersion à la fin des Complies est à la fois un geste de purification au terme de la journée et une sauvegarde pour la nuit qui vient.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.

E comme Encens

Incensum, en latin, signifie proprement « ce qui est brûlé » (de incendere : « brûler »). L’encens est une résine aromatique qui brûle en dégageant une fumée odoriférante. Avant d’être posé sur les charbons de l’encensoir, il doit être pilé ou réduit en petits grains. Il arrive que l’on ajoute à l’encens une autre substance aromatique, comme le benjoin.

La plupart des religions antiques ont utilisé l’encens. Yahvé lui-même prescrit à Moïse que, chaque matin et chaque soir, on fasse fumer devant lui l’encens aromatique sur l’autel des parfums qui se trouve placé dans le Saint (Ex 30, 7-8 ; cf. Lc 1, 9-11). Au jour solennel des Expiations, le grand prêtre passe même dans le Saint des Saints, avec charbons et encens, pour recouvrir d’un nuage de parfum l’arche d’alliance au-dessus de laquelle Yahvé est censé résider (Lv 16, 12-13). Avec l’encens, c’est la prière des Israélites qui monte vers Dieu en bonne odeur, selon cette parole du Psalmiste : « Que monte ma prière, en encens devant ta face ! » (Ps 140, 2).

L’Apocalypse reprend cette liturgie : « Un ange vint se placer près de l’autel, muni d’une pelle en or. On lui donna beaucoup de parfums pour qu’il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or placé devant le trône. Et, de la main de l’ange, la fumée des parfums s’éleva devant Dieu, avec les prières des saints » (8, 3-4).

A mi-chemin entre la liturgie d’Israël et la liturgie du ciel, l’Église offre à Dieu l’encens pour signifier concrètement son adoration et sa prière (Mt 2, 11). Elle continue ainsi l’hommage central du Christ, qui s’est offert à son Père en odeur de suavité (Ep 5, 2) ; tous les fidèles sont appelés à répandre en tout lieu la bonne odeur du Christ (2 Co 2, 14-16). L’encens est présenté à tout ce qui symbolise Dieu, à tout ce qui touche à lui : la Croix d’abord, l’autel, le livre des évangiles, les oblats, le prêtre lui-même et les fidèles. Lors des obsèques, on va jusqu’à encenser la dépouille mortelle des baptisés, en signe de l’honneur qui est dû à un temple de l’Esprit Saint (1 Co 6, 19).

Au cours des cérémonies de la dédicace d’une église, après que l’on a brûlé pour la première fois l’encens sur l’autel, on va encenser les douze croix de consécra­tion, qui ont reçu l’onction de saint chrême ; ce rite se reproduit au jour anniversaire de la dédicace.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.

N comme Nunc Dimittis

Premiers mots du Cantique de Siméon, repris à la fin de Complies. Ce court chant d’action de grâces, que rapporte saint Luc (2, 29-32), est, à la fin du jour, une expression privilégiée de gratitude, de paix et d’espérance. Le Nunc dimittis — « Maintenant, ô Maître souve­rain… » — est chanté solennellement lors de la procession prévue le 2 février pour la Fête de la Présentation du Seigneur au Temple (voir Chandeleur, Présentation).

Le texte du Nunc Dimittis
« Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur
S’en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
Salut que tu as préparé devant tous les peuples,
Lumière pour éclairer les nations,
Et gloire d’Israël, ton peuple. » (Lc 2, 27-31).

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

N comme Noël

Déformation populaire du mot latin natalis (dies) : « jour de la nativité ». La Nativité par excellence est celle du Seigneur Jésus, célébrée le 25 décembre ; non d’abord sa naissance éternelle, comme Verbe, dans le sein du Père, mais sa naissance humaine, du sein de Marie, dans l’étable de Bethléem. La Solennité de Noël est le centre du cycle de la Nativité, préparé par le temps de l’Avent, suivi par le temps de Noël, la Solennité de l’Epiphanie, le temps de l’Epiphanie ; la Fête du Baptême du Seigneur conclut tout le cycle. De même que les évangiles de l’enfance ont été rédigés après l’annonce centrale de la Pâque — ni l’évangile de saint Marc, ni l’évangile de saint Jean ne parlent de l’enfance de Jésus —, de même la célébration du cycle de Noël est plus tardive que la célébration du Mystère pascal : elle date approximativement du IVe siècle et semble postérieure à la fête de l’Epiphanie, venue d’Orient.

Elle fut instituée à Rome, avant 336, et fixée au 25 décembre dans le but de christianiser les fêtes païennes du Natalis Invicti, c’est-à-dire du soleil qui, au solstice d’hiver, se remet à grandir en force et en éclat ; le Christ, selon l’expression du livre de Malachie est « le Soleil de justice » (3, 20). A partir de Noël, Jésus croît, tandis que Jean-Baptiste décroît à partir du 24 juin, solstice d’été ; ainsi est illustrée, par l’astronomie et par la liturgie, la parole du Précurseur : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3, 30).

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD.

G comme Gaudete

Premier mot latin de l’introït du troisième dimanche de l’Avent. Ce dimanche est comme une pause au milieu de l’Avent et comme une anticipation de la joie de Noël. Pour mieux le signifier, on peut utiliser des ornements roses, jouer de l’orgue et prévoir une décoration florale dans l’église. Il en est de même au quatrième dimanche de Carême (voir Laetare).

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD

La couleur violette du mois de l’avent s’atténue pour laisser place à l’espérance  de la venue de Noël de couleur blanche. Le violet et le blanc formant la couleur rose.

A comme Acte pénitentiel

Le rite pénitentiel qui se situe au début de la messe, après le salut du célébrant à l’assemblée, est, de la part de tous, un appel à la miséricorde divine. Le péché est toujours un refus de Dieu, plus ou moins grave et plus ou moins direct : en tant que tel, il rend inapte à cette célébration de l’Alliance qu’est la liturgie.

Dans toutes les religions, l’acte central de la liturgie exige des purifications rituelles et morales : les rendez-vous avec le Dieu vivant ne s’improvisent pas ; à plus forte raison est-il nécessaire de se purifier le cœur de tout péché, quand on entre dans ce condensé de l’Œuvre de Dieu qu’est l’Eucharistie. 

L’acte pénitentiel peut revêtir trois formes, décrites dans le missel ; la plus utilisée semble être celle qui fait intervenir le « Je confesse à Dieu ». Il est des cas où l’on omet cette préparation pénitentielle, quand, par exemple, on procède à l’aspersion d’eau bénite, ou quand on insère une Heure de l’office divin dans la messe, immédiatement après la salutation initiale. L’office de Complies commence par un acte pénitentiel, exprimé par le « Je confesse à Dieu » ; son sens est bien clair à la fin de la journée.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD

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