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Homélies paroissiales
Homélie du dimanche 20 septembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
Homélie du dimanche 20 septembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU
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Homélie du dimanche 20 septembre 2020 par l'abbé Alexandre Marie ROBINEAU

(Audio et Texte)

Homélie

25ème dimanche T.O. – Dimanche 20 septembre 2020

Luçon 11h - Fête de la Paroisse 

 

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

La rentrée en septembre est toujours pendant le temps des vendanges !! Rentrée scolaire, rentrée paroissiale et autre rentrée ! Le temps des vendanges ! Le temps de se mettre à la tâche et de travailler à la vigne du Seigneur ! L’image de la Vigne dans la Bible, c’est l’Eglise, appelée à grandir et à s’étendre afin que le plus grand nombre des hommes puisse goûter au bon vin des Noces de l’Agneau, le bon vin de l’eau transformée en vin à Cana, le bon Vin abondant du Royaume de Dieu, au paradis, mais déjà maintenant à chaque eucharistie, de ce vin devenant le Sang précieux du Christ par lequel nous sommes sauvés ! Pour boire de ce bon vin, il nous faut engager toute notre vie, se donner totalement, s’offrir, et cela, d’abord sans calcul, pour vivre le débordement de l’amour de Dieu afin d’entrer dans le mystère de Dieu notamment le miracle de la messe ! Pas de calcul, débordement, et miracle ! 

1/ Pas de calcul !

Jésus nous invite par sa Parole à servir et donner notre vie sans calcul !! Nous savons bien que trop souvent nous comptons et calculons en se comparant avec les autres, en jalousant ce que les autres ont et pas nous, en cherchant le maximum de rentabilité, d’efficacité, de résultats matériels et financiers !! En cherchant à avoir plus que les autres, à posséder plus, à être mieux vu, etc. Et nous en restons à nos réflexes trop humains et trop mondains, en oubliant Dieu et sa Parole, ses commandements et son amour…

Il nous faut bien comprendre que la vraie fécondité dépend de Dieu… Et il est sage d’entrer volontairement dans cette dépendance vis-à-vis de Dieu quand trop souvent nous cherchons à être autonome et indépendant de Dieu en nous éloignant de lui… Quand nous commençons à calculer avec Dieu, nous sommes sûrs de perdre ! Donc avec Dieu, pas de calcul mais de la confiance, de la foi et de l’amour !!

Aujourd’hui, 20 septembre, nous fêtons également les martyrs de Corée dont le vendéen St Henri Dorie (de Talmont) et quand je suis allé en pèlerinage en Corée, j’ai vraiment été marqué par le récit de la consécration du pays au Cœur immaculé de Marie par un missionnaire français et quelques catholiques coréens persécutés, réfugiés et cachés au cœur d’une forêt. Ils n’étaient qu’une dizaine pour cet évènement au milieu du XIXème siècle. Actuellement, plus de 150 ans après, les catholiques sont plus de 8 millions en Corée et la foi y est vivante et rayonnante ! A vue humaine, c’était inutile et dérisoire ! Mais dans le cœur de Dieu, la foi a produit des merveilles de grâce et une fécondité remarquable ! Il faut donc essayer de vivre cette fameuse maxime : « travaille comme si tout dépendait de toi et prie comme si tout dépendait de Dieu » ! Car Dieu nous renvoie à notre liberté et notre responsabilité, et il ne s’imposera jamais à nous ! Il nous faut donc travailler à la vigne du Seigneur en se donnant ! L’article 3 de la loi scoute dit : « le scout/la guide est fait pour servir et sauver son prochain ». Et je vous encourage chers scouts et chères guides à cette belle école de vie qu’est le scoutisme, à donner votre vie comme le Christ et avec le Christ ! Le monde et l’Eglise ont besoin de vous et de ce don radical fait par amour. C’est ce qui donne sens et goût véritable à la vie ! Et cela, sans calcul : en donnant tout pour tout recevoir de Dieu ! Il faut accueillir avec confiance ! Il y a beaucoup de choses au final qu’on ne choisit pas : on ne choisit pas de naître, ni le lieu, ni le cadre, on ne choisit pas ses parents, ni sa famille, ni ses frères et sœurs, on ne choisit pas ses dons et talents, on ne choisit pas ses collègues de travail, ni le moment de sa mort, etc. Il faut accueillir et recevoir afin de choisir en vérité ce qui peut l’être : choisir d’aimer, de croire, de servir, de se donner ! Et alors, l’amour de Dieu sera débordant ! 

2/ Débordement

Quand vous donnez 10 € à quelqu’un, vous avez 10 € en moins dans votre poche ! C’est mathématique et logique ! Mais quand vous donnez de l’amour à quelqu’un, vous en avez plus en vous ! L’amour, plus il se donne, et plus il grandit et se propage, se multiplie et déborde !! C’est la logique de Dieu ! Perdre sa vie en aimant et se donnant, et ainsi la garder pour la vie éternelle ! L’amour et la miséricorde de Dieu ne sont pas quantifiables ! C’est le sens de la parabole de Jésus dans l’Evangile : la vie éternelle, tout l’amour de Dieu, ce qui est le salaire des ouvriers, n’est pas quantifiable ou divisible ! La vie éternelle et sa plénitude sont les mêmes pour ceux de la 1ère ou de la dernière heure !!! Il n’y a pas plus ou pas moins !! Quand Dieu donne, il donne tout ! Il ne calcule pas ! Et son amour donné est toujours débordant et abondant ! C’est la multiplication des pains, c’est l’eau changé en vin à Cana, c’est la croix et la résurrection en vue du Royaume de Dieu ! Ainsi, la vraie égalité est devant Dieu et son amour, et nulle part ailleurs ! En ce monde, il y aura toujours des inégalités de taille, de poids, de talents, de biens, etc. c’est normal et inévitable ! Et c’est donc bien dans une juste et vraie relation à Dieu qu’on peut être à sa juste place par rapport à soi-même et par rapport aux autres ! C’est pourquoi il faut mettre Dieu au cœur de sa vie par la prière, le service, le don de soi, le pardon ! Car quand on veut y mettre l’homme, comme celui-ci est blessé par le péché, il voudra prendre la place de Dieu et sera centré sur lui-même ! Le Pape Pie XI dans les années 30 disait à peu près ceci au sujet du glissement dans lequel nous sommes : « avec les protestants c’était Jésus oui mais l’Eglise non ; avec les Lumières c’était Dieu oui mais Jésus non ; avec les athées et les communistes, c’était l’homme oui mais Dieu non » ; et on pourrait poursuivre aujourd’hui, en disant qu’avec les post-modernes c’est « moi oui mais l’homme non » ! Si Dieu, le Dieu de Jésus Christ n’est pas au centre, tout se dessèche et tout perd sens ! Alors que si Dieu, le Dieu d’amour, le Dieu de Jésus Christ est au centre, son amour déborde, et c’est cela qui est la source d’un vrai humanisme ! C’est ce que nous sommes invités à vivre à la messe, à chaque messe… 

3/ Miracle de la messe

Et oui chers amis, la messe est un miracle où l’amour de Dieu déborde ! Essayons de ne pas venir à la messe par habitude mais vraiment par amour, attiré par le feu de l’amour de Jésus qui se donne ! L’eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, est le sacrement de l’unité par excellence ! Nous sommes en communion avec Dieu qui nous donne d’être en communion les uns avec les autres, en lui, par son amour ! La messe ce n’est pas seulement refaire les gestes et redire les paroles de Jésus à la Dernière Cène comme cela est parfois mal compris ! C’est un sacrement qui rend présent tout le mystère pascal : la Dernière Cène, la Passion, la mort et la résurrection, l’Ascension et la Pentecôte !! C’est tout cela qui est présent ! Et ce n’est pas juste le mime d’un repas d’il y a 2000 ans ! Sinon il faudrait rompre le pain quand le prêtre dit : « il prit le pain, le rompit et le donna à ses disciples en disant… » ! Mais bien sûr, pour entrer dans ce mystère, il faut avoir la foi et croire que Dieu peut tout et qu’il peut faire de ce pain son corps et de ce vin son sang par la puissance de son Esprit Saint ! Et ce n’est ni une évidence ni naturelle ! Il faut demander la grâce de la foi eucharistique pour y croire de tout son cœur et y engager tout son être !! C’est aussi pourquoi nous avons besoin d’éléments incarnés, de réalités visibles et concrètes pour nous aider à prendre conscience que Dieu est présent réellement car c’est tellement fou !!! Si on néglige certains détails, au final, la foi eucharistique se perd et plus personne n’y croit, à commencer par des prêtres et des évêques, les premiers responsables !!! C’est le but pédagogique et formateur de la liturgie ! C’est pourquoi, par exemple, je mets mes doigts ainsi, pour m’aider à prendre conscience que j’ai touché le Corps de Jésus, réellement et pas seulement symboliquement !!! Et je ne bois pas le Sang du Christ comme je bois un verre d’eau à table !

Tout cela pour nous aider à prendre conscience de cet amour fou de Dieu qui se donne dans le miracle eucharistique à chaque messe ! Miracle de l’amour fou de Dieu qui se donne à nous pécheurs ! Et c’est cet amour qui est et fait notre unité ! Et déjà ici notre unité paroissiale et ecclésiale !

Ce fut pour moi une des grâces de cette crise sanitaire avec ce confinement puis le déconfinement : de voir la foi eucharistique de certains fidèles, recevant Jésus en versant des larmes de joie et de consolation, après des semaines de jeûne forcé ! Et cela a fortifié ma propre foi eucharistique et ma joie de pasteur !

Il faut donc nous fortifier les uns les autres dans notre foi pour en vivre et en rayonner autour de nous, et être ainsi des disciples missionnaires ! 

Mettons-nous donc à l’école de la Vierge Marie, la patronne de notre paroisse : Notre-Dame de la Plaine ! Afin que sur les plaines de notre paroisse, les seuls reliefs soient les croix et les clochers qui nous montrent le chemin du Ciel pour mieux vivre dès ici-bas de l’amour de Dieu ! Prions les uns pour les autres afin de grandir ensemble dans la foi en suivant de plus près Jésus Christ. Que Notre Dame nous y aide !

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

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LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Isaïe

Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
    Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
    Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
    Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Proche est le Seigneur
de ceux qui l’invoquent. (cf. Ps 144, 18a)

Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.

Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères,
    soit que je vive, soit que je meure,
le Christ sera glorifié dans mon corps.
    En effet, pour moi, vivre c’est le Christ,
et mourir est un avantage.
    Mais si, en vivant en ce monde,
j’arrive à faire un travail utile,
je ne sais plus comment choisir.
    Je me sens pris entre les deux :
je désire partir
pour être avec le Christ,
car c’est bien préférable ;
    mais, à cause de vous, demeurer en ce monde
est encore plus nécessaire.

    Quant à vous,
ayez un comportement digne de l’Évangile du Christ.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres :
tous acclameront sa justice.
Alléluia. (cf. Ps 144, 9.7b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait cette parabole à ses disciples :
    « Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
    Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée :
un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
    Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
    Et à ceux-là, il dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.’
    Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
    Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
‘Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?’
    Ils lui répondirent :
‘Parce que personne ne nous a embauchés.’
Il leur dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi.’

    Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.’
    Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
    Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
    En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
    ‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
    Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
    Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
    n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?’

    C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

© AELF

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