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Homélies paroissiales
Homélie du dimanche 14 mars 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du dimanche 14 mars 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du dimanche 14 mars 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau

 

Homélie

 

Il y a ceux qui pensent que la vie est courte, donc qu’il faut en profiter et faire ce qu’on veut, comme on veut. La mort apparaît alors comme la destruction et la fin de tout. Tout s’efface, tout est fini !... Il y a ceux aussi qui vivent dans l’illusion d’un bonheur éphémère qu’on cherche par tous les moyens sans jamais le trouver, jusqu’au jour où la mort apparaît comme la sanction d’une existence qui n’était que vanité. C’est la situation évoquée dans la 1ère lecture concernant les chefs des prêtres et du peuple qui ‘‘multipliaient les infidélités, imitaient toutes les abominations des nations païennes […] tournaient en dérision les envoyés de Dieu …’’.

Quelle ressemblance avec ce que nous vivons aujourd'hui sur notre continent européen ; particulièrement dans notre société qui cherche à se construire en dehors de toute référence religieuse, au nom d'une conception détournée de ce que devrait être la laïcité !... Après le renoncement aux racines chrétiennes de l’Europe, on s’attaque aujourd’hui au déracinement de la foi chrétienne. A l’indifférence religieuse s’ajoute désormais, l’ignorance religieuse jusque dans nos familles.

Dans ce désert spirituel, Dieu est le grand absent. Comme au temps de Nabuchodonosor, ses fidèles et ses envoyés sont tournés en dérision. On se moquent de ses prophètes et ses paroles sont méprisées. D’où l‘exhortation qui nous est adressée à la fin de la 1ère lecture : "Quiconque parmi vous fait partie de son peuple, que le Seigneur son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem."

Alors montons à Jérusalem !... C’est le sens de notre marche de quarante jours de Carême depuis le mercredi des Cendres. Nous suivons Jésus dans sa montée jusqu’aux portes de Jérusalem où il y sera merveilleusement accueilli le dimanche des Rameaux avant d’être lâchement abandonné dans les jours qui suivront. Nous-mêmes, nous sommes invités à le suivre durant sa Passion puis sur le chemin de la croix, avant d’entrer dans le silence de sa mort sur la croix. Nous pourrons alors demeurer en silence au pied de cette croix avec Marie et Jean et quelques femmes de Jérusalem.

Frères et sœurs bien-aimés, cette marche nous conduira dans la nuit pascale puis au matin de Pâques. C’est notre chemin de conversion pour revenir au Christ source de notre joie de croire en Dieu afin de vivre en aimant de l’amour dont Lui Jésus nous a aimés jusqu’au sacrifice de sa vie pour nous sauver.

En effet, "Dieu est riche en miséricorde […] il nous a donné la vie dans le Christ", affirmait l’apôtre Paul dans sa lettre aux Éphésiens, précisant qu’il nous a sauvé ‘‘à cause du grand amour dont il nous a aimés.’’ Cependant, pour retrouver la joie d’être déjà sauvé et poursuivre notre chemin de conversion, il nous faut lever les yeux vers la croix du Christ qui par sa mort et sa résurrection nous fait passer de la mort à la Vie.

La Croix est le passage obligé pour parvenir à cette source de la Vie nouvelle qui jaillit de la résurrection de Jésus. Pour Jean, le disciple que Jésus aimait, c’est la croix glorieuse et non pas l’arbre de la mort. C’est l’arbre de la vie nouvelle, l’instrument du salut par lequel Jésus nous a obtenu la vie nouvelle et éternelle. Sur la croix, Jésus révèle l’amour unique de Dieu riche en miséricorde. Jamais nos péchés ne seront plus grands que cet amour là, car le grand projet de Dieu c'est d'apporter son salut à tous.

Les chemins de croix nous permettent de tourner notre regard vers la Croix de Jésus ; croix qu’il a voulu porter pour nous ; croix lourdes de nos péchés, de nos souffrances et de nos épreuves. Je vous encourage à participer au moins une fois à un chemin de la croix. Il s’agit de suivre Jésus, de le regarder et de nous laisser aimer.

L'Eglise nous offre également le sacrement du pardon et de la pénitence pour confesser nos péchés afin de retrouver la joie de se savoir sauver. Vous avez la chance ici d’avoir des heures de permanence et d’accueil pour recevoir le sacrement du pardon et de la réconciliation. Sacrement pour confesser à la fois nos péchés et la miséricorde de Dieu. Sacrement qui permet de retrouver la joie du salut et parfois aussi la joie de la guérison des blessures ouvertes par nos péchés. C'est la certitude inébranlable de l'Église d’affirmer que nous sommes sauvés par Jésus qui a livré son Corps et versé son sang sur une croix. Jamais aucune faute ne pourra venir à bout de cet amour. Ceux qui tournent leur regard vers la croix reconnaissent le signe du salut et retrouvent la joie d’être sauvé.

Voilà, frères et sœurs, ce qui fonde notre joie de croire et notre bonheur de vivre et d'annoncer l'Evangile du Salut. D’où les ornements roses pour ce 4ème dimanche de Carême et l’orgue qui nous offre un avant goût de Pâques. C'est le retour vers Dieu, le retour à la source afin d’être renouvelés dans la foi de notre baptême.

La vraie joie qui remplit notre vie est don de Dieu. Si nous voulons faire une aumône aujourd’hui, alors donnons de la joie, la joie vraie et bienfaisante.  Laissons Dieu nous aimer et aimons-le en retour, et notre joie continuera de grandir dans notre vie pour éclater au matin de Pâque.

Que le Saint Esprit de Dieu tourne nos regards vers Celui qui a été "élevé de terre." Puissions-nous ne jamais oublier ce don que Dieu a fait pour nous en son Fils Jésus-Christ. Que la grâce divine produise en nous des fruits de justice et de fraternité, de paix et de la joie qui rayonne de notre prière et de notre relation au Christ ressuscité. Amen !...

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du deuxième livre des Chroniques

En ces jours-là,
tous les chefs des prêtres et du peuple
multipliaient les infidélités,
en imitant toutes les abominations des nations païennes,
et ils profanaient la Maison
que le Seigneur avait consacrée à Jérusalem.
Le Seigneur, le Dieu de leurs pères,
sans attendre et sans se lasser,
leur envoyait des messagers,
car il avait pitié de son peuple et de sa Demeure.
Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu,
méprisaient ses paroles,
et se moquaient de ses prophètes ;
finalement, il n’y eut plus de remède
à la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple.
Les Babyloniens brûlèrent la Maison de Dieu,
détruisirent le rempart de Jérusalem,
incendièrent tous ses palais,
et réduisirent à rien tous leurs objets précieux.
Nabucodonosor déporta à Babylone
ceux qui avaient échappé au massacre ;
ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils
jusqu’au temps de la domination des Perses.
Ainsi s’accomplit la parole du Seigneur
proclamée par Jérémie :
La terre sera dévastée et elle se reposera
durant 70 ans,
jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos
tous les sabbats profanés.

Or, la première année du règne de Cyrus, roi de Perse,
pour que soit accomplie la parole du Seigneur
proclamée par Jérémie,
le Seigneur inspira Cyrus, roi de Perse.
Et celui-ci fit publier dans tout son royaume
– et même consigner par écrit – :
« Ainsi parle Cyrus, roi de Perse :
Le Seigneur, le Dieu du ciel,
m’a donné tous les royaumes de la terre ;
et il m’a chargé de lui bâtir une maison
à Jérusalem, en Juda.
Quiconque parmi vous fait partie de son peuple,
que le Seigneur son Dieu soit avec lui,
et qu’il monte à Jérusalem ! »

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Que ma langue s’attache à mon palais
si je perds ton souvenir ! (cf. 136, 6a)

Au bord des fleuves de Babylone
    nous étions assis et nous pleurions,
nous souvenant de Sion ;
aux saules des alentours
nous avions pendu nos harpes.

C’est là que nos vainqueurs
    nous demandèrent des chansons,
et nos bourreaux, des airs joyeux :
« Chantez-nous, disaient-ils,
quelque chant de Sion. »

Comment chanterions-nous un chant du Seigneur
sur une terre étrangère ?
Si je t’oublie, Jérusalem,
que ma main droite m’oublie !

Je veux que ma langue s’attache à mon palais
si je perds ton souvenir,
si je n’élève Jérusalem
au sommet de ma joie.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères,
Dieu est riche en miséricorde ;
à cause du grand amour dont il nous a aimés,
nous qui étions des morts par suite de nos fautes,
il nous a donné la vie avec le Christ :
c’est bien par grâce que vous êtes sauvés.
Avec lui, il nous a ressuscités
et il nous a fait siéger aux cieux,
dans le Christ Jésus.
Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs,
la richesse surabondante de sa grâce,
par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.
C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés,
et par le moyen de la foi.
Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil.
C’est Dieu qui nous a faits,
il nous a créés dans le Christ Jésus,
en vue de la réalisation d’œuvres bonnes
qu’il a préparées d’avance
pour que nous les pratiquions.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !  
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (Jn 3, 16)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement,
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici :
la lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière :
il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière,
pour qu’il soit manifeste
que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Sainte Mathilde

reine de Germanie (✝ 968)

ou Maud.


Épouse heureuse d'Henri l'Oiseleur, roi de Germanie.


Duchesse de Saxe, Mathilde est élevée très pieusement à l'Abbaye d'Erfurt. Elle épouse Henri I°, roi de Germanie qui devient bientôt empereur d'Allemagne. Tandis que son époux gouverne et défend ses Etats, Mathilde visite les malades et passe de longues heures en prières; son principal soin est d'aider son mari à établir le règne de Dieu dans son vaste empire.
Elle eut beaucoup à souffrir de ses deux fils après la mort de son mari. Othon, le premier empereur de Germanie, lui reprochait ses libéralités pour les pauvres et les monastères sous le prétexte qu'elle ruinait le pays. Elle pacifia ces querelles puis s'en remit à la paix de la vie monastique des moniales bénédictines en Saxe. Elle et son mari s'étaient beaucoup aimés pendant les vingt années de leur mariage, aussi demanda-t-elle à être transportée là où il était enterré, afin de reposer près de lui.

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Illustration : Vitrail 'Sainte Mathilde' à la Chapelle Saint Martin du cimetière de Benet 85490


À Quedlinbourg en Saxe, l'an 968, sainte Mathilde. Épouse très fidèle de Henri, roi de Prusse, remarquable par son humilité et sa patience, elle fut très généreuse pour soulager les pauvres et construire des asiles de vieillards et plusieurs monastères. Dépouillée de ses biens par sa fille, elle se retira au monastère de Quedlinbourg pour achever sa vie dans la prière et la pénitence.
 

"O bon Jésus, je vous remercie de la grande miséricorde que vous faites à votre vile créature de lui donner quelques petites choses à souffrir.
Celui qui vous regarde tout déchiré et étendu sur une croix si dure, peut-il avoir une bouche, un cœur et une âme pour se plaindre?"

Paroles de Sainte Mathilde peu avant sa mort.

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