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Homélies paroissiales
Homélie du 29 mars 2020 par l'abbé J-Y Poulailleau (vidéo et texte)
Homélie du 29 mars 2020 par l'abbé J-Y Poulailleau (vidéo et texte)
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Homélie du 29 mars 2020 par l'abbé J-Y Poulailleau (vidéo et texte)

Texte de l'homélie :

Les textes bibliques du 5ème dimanche du Carême nous ouvrent à la perspective de la résurrection, fondement de notre foi et la Bonne Nouvelle du salut.

Dans la 1ère lecture, le prophète Ezéchiel s'adressant à son peuple en exil à Babylone, ravive l’espérance du peuple de Dieu qui n'est pas le Dieu des morts mais des vivants.

Dans la 2ème lecture, l’apôtre Paul affirme que nous ne sommes plus soumis à l'emprise de la chair mais à l'esprit pour la vie nouvelle reçue à notre baptême. En choisissant de le suivre, nous échappons à la mort avec le Christ ressuscité qui veut nous associer à sa victoire sur la mort et le péché.

Dans l'Evangile, c’est une nouvelle rencontre. Après celle avec la Samaritaine le 3ème dimanche de Carême, puis sa rencontre avec l’aveugle de naissance dimanche dernier, aujourd’hui, c’est la rencontre avec Marie et Marthe qui pleurent la mort de Lazare. 

Averti de la maladie de son ami Lazare, Jésus décide de se rendre auprès de lui. Pourtant, il prend son temps demeurant encore deux jours à l’endroit où il se trouvait, avant de revenir en Judée. A son arrivée, c’est Marthe qui le reçoit et exprime sa souffrance à cause de la mort de Lazare son frère : "Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort". Ce reproche rejoint ce que nous éprouvons face à la mort, lorsqu’elle nous arrache brutalement à l’affection d’un proche. Nous pensons que Dieu aurait pu empêcher ce malheur; comme d’autres drames, catastrophes, guerres ou épidémies qui menacent l’humanité; comme si Dieu était responsable !...

L'Évangile nous révèle que Dieu ne s'éloigne pas des hommes. Jésus pleure avec ses amis et pleure la mort de son ami Lazare. Non seulement, il se fait proche de cette souffrance, mais il ose approcher la mort en demandant à Marthe et Marie d’ouvrir le tombeau, bien que ce soit déjà le quatrième jour. Oui, il sent déjà ... comme sentent les pauvres, les malades et les vieillards, ceux qu’on ne peut pas regarder en face, ceux des bidonvilles et des décharges publiques ; ceux qui vivent dans des conditions indignes de l’humanité dans les camps de réfugiés ou autres ghettos. 

L’affection de Jésus pour Lazare est plus forte que la résignation des deux sœurs. L'amour du Seigneur ne connaît pas de limite, pas même celle de la mort. Voilà la Bonne Nouvelle !... La tombe n'est pas la demeure définitive des amis de Jésus. Il appelle Lazare à venir dehors. Lazare entend la voix du Seigneur ; il sort. Sa résurrection annonce celle de Jésus et préfigure notre résurrection.

Pour méditer cet Évangile, il nous faut prendre la place de Lazare. Jésus ne s'adresse pas à un mort mais à un vivant. Les bandelettes de Lazare sont le symbole de notre égoïsme et de notre individualisme qui nous tiennent prisonnier de nous-même. C'est de cela que Jésus veut nous libérer en se présentant ainsi : "Je suis la résurrection et la Vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra."

Frères et sœurs, nous approchons de Pâques et continuons d’accompagner les catéchumènes vers le baptême. Nous-mêmes, dans notre cheminement spirituel avec les catéchumènes nous nous préparons à être renouvelé dans la grâce de notre baptême. Les trois Evangiles qui accompagnent les 3 scrutins pour aider les catéchumènes à discerner la lumière des ténèbres, ainsi qu’au discernement du bien du mal, afin de revenir vers le Seigneur pour se voir à sa lumière.

1er dimanche : la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. En lui demandant à boire,Jésus lui a révélé une soif plus profonde en l’éveillant à la foi pour une vie nouvelle.

Dimanche dernier, la rencontre de Jésus avec l'Aveugle de naissance. En le guérissant de son aveuglement, après lui avoir purifié le regard, Jésus lui ouvre les yeux à la lumière de la foi. 

Purification du désir pour la samaritaine qui s’éveille à la joie de croire; illumination du regard pour l’aveugle qui s’éveille à la lumière de la foi ; deux symboles du baptême chrétien : l’eau qui purifie et la lumière de la foi qui illumine le regard intérieur.

Pour ce 3ème dimanche, nous sommes témoins de la résurrection de Lazare. Jésus le réveille du sommeil de la mort et se présente ainsi : “moi, Je suis la résurrection et la vie …” En ressuscitant Lazare, Jésus nous donne aujourd’hui la clé de la foi, alors que ses disciples pensaient qu’il parlait du repos du sommeil : "Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez ..." C’est pour nous aider à croire en sa résurrection que Jésus vient tirer Lazare du sommeil de la mort.

Frères et sœurs, accueillons les paroles de Jésus qui nous interpelle en se présentant à Marthe : ‘‘Moi, je suis la résurrection et la vie […] tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais […]" et laissons raisonner en nous sa question : "Crois-tu cela ? ...’’

C’est la question fondamentale de la foi. Croyons-nous-en la résurrection ?... Croyons-nous-en la vie éternelle ?... 

Profitons de ce confinement qui nous oblige à plus d’isolement et de silence pour revenir à l’essentiel, nous rappelant que nous sommes faits pour passer de la mort à la vie. 

Demandons au Seigneur de faire grandir en nous le désir de la Samaritaine qui aspire à l’eau vive d’une vie nouvelle. Demandons au Seigneur de purifier notre regard, comme celui de l’aveugle de naissance pour regarder notre vie et notre monde avec un regard nouveau.

En cette actualité de la pandémie mondiale qui nous met face à notre fragilité et nos limites, nous sommes tous engagés pour stopper la contagion de l’épidémie. N’arrêtons pas de prier, de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et de le supplier. 

Demandons au Seigneur de nous tirer du sommeil spirituel qui a envahi notre société égarée dans l’ignorance religieuse. Par l’intercession du Cœur Immaculée de Marie auquel vient d’être consacré notre diocèse, demandons au Seigneur de raviver en nous la grâce de participer dès maintenant à la résurrection de Jésus qui fonde notre joie de croire, notre bonheur d’espérer et de servir nos frères les plus fragiles !... 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

« Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez » (Ez 37, 12-14)

Lecture du livre du prophète Ézékiel

Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Je vais ouvrir vos tombeaux
et je vous en ferai remonter,
ô mon peuple,
et je vous ramènerai sur la terre d’Israël.
    Vous saurez que Je suis le Seigneur,
quand j’ouvrirai vos tombeaux
et vous en ferai remonter,
ô mon peuple !
    Je mettrai en vous mon esprit,
et vous vivrez ;
je vous donnerai le repos sur votre terre.
Alors vous saurez que Je suis le Seigneur :
j’ai parlé
et je le ferai
– oracle du Seigneur.

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8)

R/ Près du Seigneur est l’amour,
près de lui abonde le rachat. (Ps 129, 7bc)

Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !

Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l’homme te craigne.

J’espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu’un veilleur ne guette l’aurore.

Oui, près du Seigneur, est l’amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C’est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.

DEUXIÈME LECTURE

« L’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous » (Rm 8, 8-11)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    ceux qui sont sous l’emprise de la chair
ne peuvent pas plaire à Dieu.
    Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.
    Mais si le Christ est en vous,
le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché,
mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes.
    Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 1-45)

Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi.
Moi, je suis la résurrection et la vie, dit le Seigneur.
Celui qui croit en moi ne mourra jamais.
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi. (cf. Jn 11, 25a.26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

    En ce temps-là,
    il y avait quelqu’un de malade,
Lazare, de Béthanie,
le village de Marie et de Marthe, sa sœur.
    Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur
et lui essuya les pieds avec ses cheveux.
C’était son frère Lazare qui était malade.
    Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus :
« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
    En apprenant cela, Jésus dit :
« Cette maladie ne conduit pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
    Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
    Quand il apprit que celui-ci était malade,
il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
    Puis, après cela, il dit aux disciples :
« Revenons en Judée. »
    Les disciples lui dirent :
« Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider,
et tu y retournes ? »
    Jésus répondit :
« N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ?
Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas,
parce qu’il voit la lumière de ce monde ;
    mais celui qui marche pendant la nuit trébuche,
parce que la lumière n’est pas en lui. »
    Après ces paroles, il ajouta :
« Lazare, notre ami, s’est endormi ;
mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »
    Les disciples lui dirent alors :
« Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. »
    Jésus avait parlé de la mort ;
eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
    Alors il leur dit ouvertement :
« Lazare est mort,
    et je me réjouis de n’avoir pas été là,
à cause de vous, pour que vous croyiez.
Mais allons auprès de lui ! »
    Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
dit aux autres disciples :
« Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »

    À son arrivée,
Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
    Comme Béthanie était tout près de Jérusalem
– à une distance de quinze stades
(c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –,
    beaucoup de Juifs étaient venus
réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.
    Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus,
elle partit à sa rencontre,
tandis que Marie restait assise à la maison.
    Marthe dit à Jésus :
« Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort.
    Mais maintenant encore, je le sais,
tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
    Jésus lui dit :
« Ton frère ressuscitera. »
    Marthe reprit :
« Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection,
au dernier jour. »
    Jésus lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi,
même s’il meurt, vivra ;
    quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »
    Elle répondit :
« Oui, Seigneur, je le crois :
tu es le Christ, le Fils de Dieu,
tu es celui qui vient dans le monde. »

    Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie,
et lui dit tout bas :
« Le Maître est là, il t’appelle. »
    Marie, dès qu’elle l’entendit,
se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
    Il n’était pas encore entré dans le village,
mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
    Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie
et la réconfortaient,
la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ;
ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
    Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus.
Dès qu’elle le vit,
elle se jeta à ses pieds et lui dit :
« Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort. »
    Quand il vit qu’elle pleurait,
et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi,
Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,
    et il demanda :
« Où l’avez-vous déposé ? »
Ils lui répondirent :
« Seigneur, viens, et vois. »
    Alors Jésus se mit à pleurer.
    Les Juifs disaient :
« Voyez comme il l’aimait ! »
    Mais certains d’entre eux dirent :
« Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle,
ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

    Jésus, repris par l’émotion,
arriva au tombeau.
C’était une grotte fermée par une pierre.
    Jésus dit :
« Enlevez la pierre. »
Marthe, la sœur du défunt, lui dit :
« Seigneur, il sent déjà ;
c’est le quatrième jour qu’il est là. »
    Alors Jésus dit à Marthe :
« Ne te l’ai-je pas dit ?
Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
    On enleva donc la pierre.
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit :
« Père, je te rends grâce
parce que tu m’as exaucé.
    Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ;
mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure,
afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
    Après cela, il cria d’une voix forte :
« Lazare, viens dehors ! »
    Et le mort sortit,
les pieds et les mains liés par des bandelettes,
le visage enveloppé d’un suaire.
Jésus leur dit :
« Déliez-le, et laissez-le aller. »
    Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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