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Homélies paroissiales
Homélie du 23 janvier 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du 23 janvier 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du 23 janvier 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau

HOMÉLIE

 

Frères et sœurs, en ce dimanche de la Parole voulu par notre pape François, nous lisons le début de l’Évangile selon saint Luc. Nous connaissons ce texte, ou nous croyons le connaître. Pourtant, un danger nous guette tous, moi comme vous, quel que soit l’âge et la situation de chacun. Ce danger, c’est d’entendre l’Evangile sans vraiment l’écouter, ou de l’écouter sans vraiment l’entendre, comme récit du passé, une histoire ancienne, plus de 2000 ans. On écoute en se disant : "Ah, j’ai déjà entendu ! ..."

Or, il s’agit de la Parole de Dieu, non pas une parole sur Dieu, une parole du passé, mais une parole pour aujourd’hui. Dieu s’adresse à ceux qui ouvrent le Livre des Ecritures pour l’écouter parler à notre cœur.

Souvenez-vous, il y a quelques instants. Après avoir proclamé l’Evangile, je vous ai présenté le Lectionnaire avec cette invitation : "Acclamons la Parole de Dieu".  Vous avez répondu : "Louange à Toi, Seigneur Jésus". Répondant ainsi, vous reconnaissiez que cette Parole, vous l’avez reçue de Jésus lui-même qui nous parle de Dieu. Ce n’est donc pas n’importe qu’elle parole, mais la Parole de Dieu pour notre vie, une Parole vivante, une Parole qui éclaire notre vie.

Cet Evangile nous présente Jésus peu de temps après son baptême. Il commence à enseigner en Galilée. Ce jour-là il revient dans son village à Nazareth. Comme il en a l’habitude, il va à la synagogue et se lève pour faire la lecture : “L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur”. Puis après avoir remis le Livre à un servant, Jésus conclut : "Cette parole que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit." Jésus s’applique à lui-même ce qu’il vient de lire. Il est Celui qui vient accomplir la prophétie d’Isaïe. Imaginez le regard de la foule qui écoute celui que tous connaissent comme le fils de Joseph, charpentier de Nazareth. D’où la précisions de St Luc : "Tous […] avaient les yeux fixés sur lui". 

Jésus débute ainsi son ministère public, faisant, d’une certaine manière, sa première homélie qui révèle le sens de sa mission. Nous ne mesurons sans doute pas le cadeau qui nous est fait. En Jésus, Dieu nous parle pour que, nous aussi, nous portions par toute notre vie, la joie de l’Evangile de la vie, de l’amour et de l’espérance.

Jésus est la Parole de Dieu, Bonne Nouvelle pour les pauvres, les blessés et les handicapés de la vie.  Il annonce la liberté pour les prisonniers et les opprimés. Promesse de salut et d'espérance pour l'humanité entière.

Parole vivante qui s’accomplit aujourd’hui dans le cœur de celui qui l’entend et l’accueille. Prisonnier, il devient libre ; aveugle, il est illuminé ; sourd il est capable d’entendre ; opprimé, il se libère et s’épanouit.

Parole de vie puisque Jésus est la Bonne Nouvelle pleinement révélée au matin de Pâques par sa résurrection d’entre les morts. Parole de vie qui agit dans le cœur de ceux qu’il libère de leur enfermement. Parole de vie pour les baptisés ; elle éclaire et illumine le regard de ceux qu’il guérit de leur aveuglement.

Jésus, Parole de Dieu pour notre vie. Lorsque nous lui ouvrons notre cœur, sa Parole accomplit en nous et pour nous son œuvre. Elle agit dans notre vie depuis notre baptême et notre confirmation, dans l’Eucharistie et les autres sacrements.  Elle agit dans la vie de ceux qui, comme Jésus, ont été consacrés à Dieu par l’ordination comme évêques, prêtres ou diacres pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut.

Cette Parole vivante s’accomplit et s’actualise pour les pauvres, lorsque nous leur ouvrons notre cœur et nos mains pour partager et pratiquer la charité personnellement et au sein des associations caritatives : secours catholique, société Saint Vincent de Paul, petits frères des pauvres, Raoul Follereau etc. …

Cette Parole vivante s’accomplit et s’actualise lorsque ceux qui sont isolés et les malades sont visités ; lorsque ceux qui sont enfermés sur eux-mêmes découvrent la vraie liberté. Elle devient réellement Bonne Nouvelle pour l’aujourd’hui de ceux qui, aveuglés par les lumières artificielles, sont illuminés de l’intérieur. Pensons aux nouveaux convertis, en particulier aux catéchumènes, jeunes, adultes ou enfant en âge scolaire qui se préparent à recevoir le baptême.  

Frères et sœurs, comme les gens de la synagogue, fixons notre regard sur Jésus pour accueillir son message libérateur. Prenons conscience ce matin que par le baptême, nous aussi nous avons reçu cette Onction et nous participons à la mission du Christ. Comme lui, nous sommes envoyés pour rejoindre les gens là où ils vivent. L’Evangile de la vie et de l’amour doit être annoncée dans les églises mais aussi dans les divers lieux de vie, de travail et de loisirs. C’est en vue de cette mission que l’Esprit du Seigneur nous est donné. Aujourd’hui comme autrefois, il nous conduit vers les pauvres, les exclus et les blessés de la vie.

Ils sont nombreux ceux qui attendent, enfants, jeunes ou adultes, de nous voir agir concrètement pour qu’aujourd’hui, s’accomplisse “Cette Parole de l’Ecriture que nous venons d’entendre …"  

Chers amis, frères et sœurs bien-aimés, m

ettons-nous à l’école de la Vierge Marie qui répond à l’ange Gabriel : "Que tout se passe selon sa Parole." Jésus le Christ nous appelle et nous envoie pour 

que sa Parole que nous venons d’entendre, s’accomplisse aujourd’hui !...

 



Quelques éléments de compréhension des lectures du jour

et des points communs aux deux Testaments

Lectures de ce jour : 
Néhémie 8, 1-10   - Psaume 18 (19) - 1Co 12, 12-30    - Luc 4,1 - 14-21

 

« Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! ... » (Néhémie, 8, 9)

Aujourd’hui, ce dimanche est dédié à la Parole.

« Le prêtre Esdras apporta le livre » (Néhémie, 8, 9)

« on lui remit le livre du prophète Isaïe » (Luc, 4, 17)


Depuis 4000 ans, la Parole de Dieu nous est transmise dans la Bible (le Livre)

« Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu » (Néhémie, 8, 8)

« La loi du Seigneur est parfaite qui redonne vie » (Psaume, 19, 8)

« Jésus ouvrit le livre du prophète Isaïe, et déroulant le livre, trouva le passage où il est écrit… » (Luc, 4, 17)

 

La loi dans la Bible est un enseignement, un chemin de vie vers Dieu

« Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre » (Néhémie, 8, 8)

« Le commandement du Seigneur est limpide, et il clarifie le regard » (Psaume 18, 9)

« Alors il [Jésus, Verbe de Dieu] se mit à leur dire… » (Luc, 4, 21)

 

à En Eglise, il nous faut chercher et scruter ensemble, dans la confiance, pour recevoir le sens de la Parole de Dieu

« Le peuple écoutait la lecture de la Loi. Ils pleuraient tous en entendant les Paroles de la Loi » (Néhémie, 8, 3 et 9)

« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre »


à Entendre, dans la Bible, c’est écouter, c’est être un écoutant

  

Un mot hébreu de notre liturgie : Amen

« Et tout le peuple, levant les mains, répondit Amen ! Amen ! » (Néhémie, 8, 6) 

En hébreu, deux autres noms ont la même racine. Ce sont « emet » qui signifie la vérité, et « emouna » qui signifie la confiance.

Le mot Amen est donc un mot qui implique la solidité, l’adhésion, la confiance.

Quand Jésus dit « en vérité, en vérité, je vous le dis », il dit en fait « Amen, Amen, je vous le dis ».

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre de Néhémie

En ces jours-là,
    le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi
en présence de l’assemblée,
composée des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre.
C’était le premier jour du septième mois.
    Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux,
fit la lecture dans le livre,
depuis le lever du jour jusqu’à midi,
en présence des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre :
tout le peuple écoutait la lecture de la Loi.
    Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois,
construite tout exprès.
    Esdras ouvrit le livre ;
tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée.
Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout.
    Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand,
et tout le peuple, levant les mains, répondit :
« Amen ! Amen ! »
Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur,
le visage contre terre.
    Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu,
puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens,
et l’on pouvait comprendre.

    Néhémie le gouverneur,
Esdras qui était prêtre et scribe,
et les Lévites qui donnaient les explications,
dirent à tout le peuple :
« Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu !
Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! »
Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi.
    Esdras leur dit encore :
« Allez, mangez des viandes savoureuses,
buvez des boissons aromatisées,
et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt.
Car ce jour est consacré à notre Dieu !
Ne vous affligez pas :
la joie du Seigneur est votre rempart ! »

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie. (cf. Jn 6, 63c)

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    prenons une comparaison :
notre corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
    C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous,
Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
    Le corps humain se compose non pas d’un seul,
mais de plusieurs membres.

    Le pied aurait beau dire :
« Je ne suis pas la main,
donc je ne fais pas partie du corps »,
il fait cependant partie du corps.
    L’oreille aurait beau dire :
« Je ne suis pas l’œil,
donc je ne fais pas partie du corps »,
elle fait cependant partie du corps.
    Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux,
comment pourrait-on entendre ?
S’il n’y avait que les oreilles,
comment pourrait-on sentir les odeurs ?
    Mais, dans le corps,
Dieu a disposé les différents membres
comme il l’a voulu.
    S’il n’y avait en tout qu’un seul membre,
comment cela ferait-il un corps ?
    En fait, il y a plusieurs membres,
et un seul corps.
    L’œil ne peut pas dire à la main :
« Je n’ai pas besoin de toi » ;
la tête ne peut pas dire aux pieds :
« Je n’ai pas besoin de vous ».
    Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates
sont indispensables.
    Et celles qui passent pour moins honorables,
ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ;
celles qui sont moins décentes,
nous les traitons plus décemment ;
    pour celles qui sont décentes,
ce n’est pas nécessaire.
Mais en organisant le corps,
Dieu a accordé plus d’honneur
à ce qui en est dépourvu.
    Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps,
mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres.
    Si un seul membre souffre,
tous les membres partagent sa souffrance ;
si un membre est à l’honneur,
tous partagent sa joie.

    Or, vous êtes corps du Christ
et, chacun pour votre part,
vous êtes membres de ce corps.

    Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église,
il y a premièrement des apôtres,
deuxièmement des prophètes,
troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ;
ensuite, il y a les miracles,
puis les dons de guérison,
d’assistance, de gouvernement,
le don de parler diverses langues mystérieuses.
    Tout le monde évidemment n’est pas apôtre,
tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ;
tout le monde n’a pas à faire des miracles,
    à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé,
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Beaucoup ont entrepris de composer un récit
des événements qui se sont accomplis parmi nous,
    d’après ce que nous ont transmis
ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires
et serviteurs de la Parole.
    C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi,
après avoir recueilli avec précision des informations
concernant tout ce qui s’est passé depuis le début,
d’écrire pour toi, excellent Théophile,
un exposé suivi,
    afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as entendus.

    En ce temps-là,
lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit,
revint en Galilée,
sa renommée se répandit dans toute la région.
    Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
    On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
    L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
    annoncer une année favorable
accordée par le Seigneur.
    Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
    Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


 

Saint Ildefonse de Tolède

évêque de Tolède (✝ 669)

 

Ildefonse ou Alphonse. 
Neveu de saint Eugène de Tolède, il étudia à Séville ayant pour maître saint Isidore. Moine, il devint abbé de Tagli, sur le Tage. Archevêque de Tolède en 657, il uniformisa les liturgies espagnoles. Pami les nombreux ouvrages qu'il écrivit, il composa un traité pour défendre la virginité perpétuelle de la Très sainte Mère de Dieu.

À Tolède en Espagne, vers 607, saint Ildefonse, évêque. Moine et supérieur de son couvent, il fut élu évêque et écrivit de nombreux ouvrages dans un style très élégant et honora la bienheureuse Marie Mère de Dieu et toujours Vierge avec un admirable zèle de dévotion.

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