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Homélies paroissiales
Homélie du 21 mai 2020 par l'abbé J Y Poulailleau (audio et texte)
Homélie du 21 mai 2020 par l'abbé J Y Poulailleau (audio et texte)
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Homélie du 21 mai 2020 par l'abbé J Y Poulailleau (audio et texte)

                     HOMÉLIE

Nous aimerions bien savoir comment les choses se sont passées; comment Jésus est monté, disparaissant du regard de ceux qui étaient là. L’Evangile nous donne peu de détail, pourtant, son Ascension est un fait historique. Cependant, son élévation vers son Père déborde le fait historique puisqu’il n’est plus présent comme avant. Son corps est désormais celui de l’Eglise dont il est la tête, c’est-à-dire l’âme. Cette fête est donc celle de toute l’Eglise qui fonde sa joie de croire sur la résurrection et son espérance sur l’Ascension du Christ.

L’Ascension de Jésus disparaissant aux yeux de ses disciples se passe en Galilée, carrefour des nations, sur une montagne entre terre et ciel. La scène commence par l’apparition du ressuscité avec cette simple mention de Matthieu à propos de Jésus se présentant devant ses apôtres : "quand ils le virent..."

Levons nos regards vers cet au-delà où Jésus nous précède. Matthieu a vécu cette dernière rencontre avec Jésus avec les autres apôtres. Il nous livre cette parole inoubliable, la dernière parole de Jésus dans l’Evangile : "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde." Plus qu’une parole forte, c’est une promesse qu’il fait à ceux qu’il s’apprête à quitter. Il nous assure de sa présence quoi qu’il arrive dans les moments de joie et de bonheur, comme au cœur des épreuves et face aux difficultés de la vie. Il faut toute la force de la foi pour accueillir une telle parole et comprendre que seul Dieu peut être ainsi présent à chaque chacun, à tout moment du temps et de l’espace. Parce que Jésus est désormais en Dieu, il n’y a plus aucune séparation ni du côté de Dieu ni côté de l’humanité. 

L’avant dernière parole de Jésus avant son Ascension : "Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre" ; c’est-à-dire partout et toujours, parce que Jésus est Dieu. A cette parole, il ajoute l’envoi de ceux qu’il a choisis : "Allez !... De toutes les nations faites des disciples…" Nous sommes non pas dans le temps de la passivité, mais celui de la mission. L’annonce de la Bonne Nouvelle presse car beaucoup ne connaissent pas encore l’amour de Dieu. 

Jésus ne s’éloigne pas, il s’approche de nous d’une manière nouvelle pour nous conduire à Dieu. Son Ascension est une invitation à une ascension des cœurs ; une invitation à monter, à vivre en prenant de la hauteur avec Jésus qui nous élève vers Dieu. Hauteur de vue, hauteur de pensées pour entrer dans l’intimité de Dieu.

Son Ascension est pour ses disciples comme pour nous, un jour de grand déménagement. Il nous faut en effet déménager de notre petit confort personnel pour s’élever vers Dieu, en suivant le Christ qui nous entraîne dans son Ascension pour nous faire habiter dans la joie de la communion avec le Père et dans l’Esprit. L’Ascension de Jésus est pour nous, un triple appel : vivre dans l’espérance qui dépasse toutes les espérances humaines ; vivre dans la foi avec la charité du Christ qui nous a aimés et tout donné ; prendre notre part pour annoncer l’Evangile. 

L’Ascension n’est pas la fin de l’aventure commune de Jésus avec ses disciples. Désormais, nous ne le voyons plus, pourtant sa présence à nos côtés est bien réelle; elle se vit dans l’absence physique, au plus intime de nous-mêmes et dans la distance. Si notre cœur est établi au plus haut des cieux, la première lecture nous montre comment nos pieds restent bien sur terre. Il n’y a donc aucun risque de vertige. Nous pouvons rejoindre le Seigneur Jésus dans son Ascension en nous laissant conduire par l’Esprit Saint. 

L’Ascension de Jésus telle que Saint Luc la décrit dans les Actes des Actes des Apôtres marque le début de l’aventure missionnaire qui se concrétisera par le souffle de l’Esprit Saint au matin de la Pentecôte. Sa présence n’est plus visible, mais accessible par la foi. Ceux qu’il appelle et envoient recevront l’Esprit qui libère de la peur pour annoncer l’Evangile de la Vie et de l’Amour, faisant de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Voilà pourquoi, l’Ascension n’est pas une fin, mais le commencement de la mission, l’acte de naissance de l’Eglise missionnaire. Chacun à notre mesure, et chacun à notre place en raison de notre baptême et de notre confirmation, nous sommes appelés à prendre notre part à l’Évangélisation de notre société qui a besoin de retrouver le chemin de l’espérance en Christ ; pour dire la vérité là où domine le mensonge ; pour pratiquer la charité là où se développe l’individualisme ; pour rayonner la joie de croire dans le désert spirituel et l’indifférence religieuse. Il y a urgence, car les forces contraires, les forces du mal sont aussi puissantes aujourd’hui qu’au temps de Jésus. 

Si Jésus est désormais en Dieu, au ciel, il reste avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde et nous envoie pour l’annonce de la Bonne Nouvelle en portant à tous, la joie de l’Évangile. 

Entrons dans ce mouvement missionnaire, reconnaissant dans l’Eucharistie sa présence réelle qu’il nous a promise : 

    "Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde."

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

« Tandis que les Apotres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Cher Théophile,
dans mon premier livre
j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné
depuis le moment où il commença,
    jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel,
après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions
aux Apôtres qu’il avait choisis.
    C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ;
il leur en a donné bien des preuves,
puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu
et leur a parlé du royaume de Dieu.

    Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux,
il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem,
mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père.
Il déclara :
« Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :
    alors que Jean a baptisé avec l’eau,
vous, c’est dans l’Esprit Saint
que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »
    Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient :
« Seigneur, est-ce maintenant le temps
où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
    Jésus leur répondit :
« Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments
que le Père a fixés de sa propre autorité.
    Mais vous allez recevoir une force
quand le Saint-Esprit viendra sur vous ;
vous serez alors mes témoins
à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu’aux extrémités de la terre. »

    Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient,
il s’éleva,
et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.
    Et comme ils fixaient encore le ciel
où Jésus s’en allait,
voici que, devant eux,
se tenaient deux hommes en vêtements blancs,
    qui leur dirent :
« Galiléens,
pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?
Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous,
viendra de la même manière
que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9)

R/ Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
ou : Alléluia ! (Ps 46, 6)

Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.

Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu, sonnez,
sonnez pour notre roi, sonnez !

Car Dieu est le roi de la terre :
que vos musiques l’annoncent !
Il règne, Dieu, sur les païens,
Dieu est assis sur son trône sacré.

DEUXIÈME LECTURE

« Dieu l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux » (Ep 1, 17-23)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères,
    que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ,
le Père dans sa gloire,
vous donne un esprit de sagesse
qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître.
    Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur,
pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel,
la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles,
    et quelle puissance incomparable
il déploie pour nous, les croyants :
c’est l’énergie, la force, la vigueur
    qu’il a mise en œuvre dans le Christ
quand il l’a ressuscité d’entre les morts
et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux.
    Il l’a établi au-dessus de tout être céleste :
Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination,
au-dessus de tout nom
que l’on puisse nommer,
non seulement dans le monde présent
mais aussi dans le monde à venir.
    Il a tout mis sous ses pieds
et, le plaçant plus haut que tout,
il a fait de lui la tête de l’Église
    qui est son corps,
et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ,
lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 16-20)

Alléluia. Alléluia.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples,
dit le Seigneur.
Moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde.
Alléluia. (Mt 28, 19a.20b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
    Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
    Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
    Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
    apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

© AELF

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