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Homélies paroissiales
Homélie du 2 janvier 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du 2 janvier 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du 2 janvier 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau

Homélie

Chers frères et sœurs dans le Christ, il y a 10 jours, notre pèlerinage de l’Avent nous conduisait à l’étable de Bethléem devant la crèche pour fêter la naissance du Messie-Sauveur. Nous avons rejoint les bergers venus se recueillir devant le nouveau-né. Aujourd’hui, ce sont les mages qui arrivent eux aussi, guidés par l’étoile pour se prosterner devant Lui. En ce jour de l’Epiphanie, l’Église nous invite à les rejoindre pour fêter sa manifestation au monde.

Si la naissance de l’Emmanuel, "Dieu avec nous", fût discrète, cachée aux yeux des foules dans une étable retirée avec Marie et Joseph, seuls, puis avec quelques bergers convoqués par les Anges, désormais, le temps est venu d’annoncer l’événement qui annonce d’une grande espérance, la Bonne Nouvelle du Salut.

Après les bergers, les mages nous ont précédés révélant que le Messie Sauveur n’est pas venu seulement pour le monde juif, mais pour tous les peuples du monde entier et pour chacun de nous. Cette Bonne Nouvelle annoncée s’accomplit dans les textes bibliques de ce dimanche.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe s'adressant à un peuple qui vit une situation désespérée lui annonce une bonne nouvelle et l’interpelle : “Debout, Jérusalem, resplendis ! ...” "Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois vers la clarté de ton aurore […] tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens …"

Dans sa lettre aux Ephésiens, alors qu’il pensait que les promesses de Dieu ne concernaient que les fils d’Israël, l’apôtre Paul annonce que “l’appel au Salut est universel” : “Les païens sont associés au même héritage, au même Corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus.”

L’Évangile révèle que pour se rendre à Bethléem, les mages venus d’Orient ont tout quitté et se sont mis en route guidés sous le signe humble et discret d’une étoile vers cette ville proche de Jérusalem. Ils révèlent à Hérode, aux prêtres et aux scribes la naissance de l’Enfant-Roi. En retour, ils reçoivent des savants l’indication du lieu où trouver celui que la prophétie appelle "le Chef qui gouvernera Israël."

Les puissants de Jérusalem, eux, ne consentiront pas à parcourir la dizaine de kilomètres vers Bethléem. Sur le chemin de Dieu, ils étaient immobiles, faisant parcourir à d’autres ce chemin, non pour adorer l’Enfant, mais pour le tuer. L’annonce de la naissance du Messie, bien loin de consoler leur attente, ne suscite en eux que la haine et la crainte.

Les Mages, eux, attentifs aux signes des temps, dociles aux signes divins, se sont mis en route, renonçant à leurs projets, à leurs habitudes. Ils font le choix radical de Dieu en se laissant guider par l’étoile. Les mages venus adorer l’enfant de l’étable de Bethléem représentent le monde païen, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui dans notre pays devenu terre de mission. La bonne nouvelle, la joie de l’Evangile est pour tous ; même les plus grands pécheurs sont appelés à prendre leur place dans la caravane des mages.

Frères et sœurs bien-aimés, à notre tour, nous sommes convoqués à la crèche. Quel chemin prendrons-nous ?... Celui d’Hérode ?... Celui des Mages ?... Chemin de ténèbres ou chemin de lumière ?...

Les Mages offrent à l’Enfant de la crèche l’or, l’encens et la myrrhe, ce qu’ils ont de plus beau et de plus significatif. Et nous, comment accueillons-nous l’invitation à rencontrer le Christ et à l’annoncer par toute notre vie ?... Qu’avons-nous à offrir à l’Enfant qui vient à nous ?...

Il est Roi, d’une royauté qui n’est pas semblable à celle des grands de ce monde : il règne dans les cœurs qui s’ouvrent à Lui. Offrons-lui l’or de nos cœurs. Il est Dieu : il a donc droit à l’encens de notre prière. La myrrhe évoque sa tragique destinée, sa mort pour notre salut.

Le mystère de Noël invite à ne pas séparer le don à Dieu de notre cœur, l’offrande de notre prière, et le don de notre misère. L’Enfant de la crèche attend d notre amour, notre prière, notre misère.

Notre priorité comme celle du Christ, c’est de nous tourner vers ceux et celles qui ne connaissent pas Dieu, non seulement sur les terres lointaines d’Afriques, ou vers les chrétiens persécutés de l’Église du silence, mais sur notre continent envahis par l’ignorance religieuse et la déchristianisation en particulier dans nos campagnes.

Chaque dimanche, la lumière de l’étoile continue de nous guider comme les mages, non plus à Bethléem dont le nom signifie ‘maison du pain’, mais pour célébrer et adorer Jésus réellement présent dans l’Eucharistie.

Rappelez-vous qu'après Marie et Joseph qui ont dû fuir la colère d’Hérode, les mages reviennent par un autre chemin. Leur parcours trace celui de tout pèlerin chercheur de Dieu appelé à devenir porteur de l'Evangile de la vie et de l’espérance.

L'Epiphanie, c'est la mondialisation du message Evangélique, la contamination de la charité et de la fraternité, de l'Espérance et de la paix. 

Au cœur de l’actualité de la pandémie et ses conséquences qui marquent le début de cette nouvelle année, puisions-nous relever le défi de l’espérance dans l’avenir qui nous est donné.

Laissons-nous guider par l’étoile qui a conduit les mages venus de loin pour voir de près et adorer le Christ-Sauveur qui veut faire de nous des missionnaires de l’Evangile.  C’est le souhait que je formule pour vous pour une Belle et Sainte année 2022.

Chers amis, frères et sœurs, prions l’Esprit Saint de renouveler notre joie de croire et notre bonheur d’annoncer le Christ en lui offrant en retour, ‘

l’or de notre liberté, 

l’encens de notre prière ardente, et 

la myrrhe de notre affection la plus profonde’.

Avec Marie et Joseph, les bergers et les mages d'hier et d'aujourd'hui, demeurons quelques instants en adoration silencieuse !...

Amen

 

Annonce de Pâques et des fêtes mobiles

Le jour de l’Épiphanie du Seigneur, après le chant de l’Évangile, on peux proclamer depuis l’ambon, selon un usage ancien de l’Église, les fêtes mobiles de l’année en cours selon la formule suivante  :

Vous le savez, frères et sœurs bien-aimés : à l’invitation de la miséricorde de Dieu, nous nous sommes réjouis de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ ; de même, nous vous annonçons la joie de la Résurrection de notre Sauveur.

Le mercredi des Cendres, commencera l’entraînement du Carême le 2 mars.

Vous célébrerez dans la joie la sainte Pâque de notre Seigneur Jésus Christ le dimanche 17 avril.

L’Ascension de notre Seigneur Jésus Christ sera fêtée le 26 mai.

La Pentecôte sera fêtée le 5 juin.

La fête du Corps et du Sang du Christ aura lieu le 19 de ce même mois.

Le dimanche 27 novembre sera le premier dimanche de l’Avent de notre Seigneur Jésus Christ, à qui soient l’honneur et la gloire, pour les siècles des siècles.

Amen.

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Isaïe

    Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
    Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
    Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
    Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
    Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
    En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. Ps 71,11)

Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.

Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères,
    vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
    par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
    Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
    Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
    et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
    En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
    Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
    Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
    Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
    Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
    puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
    Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
    Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
    Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

    Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Basile le Grand

moine, évêque de Césarée de Cappadoce, docteur de l'Église (✝ 379)

Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze sont tous deux nés en Cappadoce. Basile dans une famille de dix enfants qui deviendront presque tous des saints. Saint Grégoire est né dans le foyer d'un juif converti qui deviendra évêque. Ils se rencontrent à Athènes, lors de leurs études, et désormais ils se lient d'une grande amitié. La même foi et le même désir de perfection animent les deux étudiants. De retour en Cappadoce, ils font des projets monastiques, mais l'Eglise a besoin d'évêques dynamiques en cette période troublée par les hérésies. Basile devient évêque de Césarée. Grégoire, évêque de Nazianze, le siège épiscopal de son père, puis de Constantinople. La forte personnalité de Basile en fait un évêque de premier plan qui défend la foi trinitaire. Il rédige également des règles monastiques, qui sont encore en vigueur dans les monastères "basiliens". Saint Grégoire est plus fragile. Chassé de Constantinople, il finira solitaire, composant d'admirables poèmes que la liturgie utilise encore.
- Saints Basile le Grand et Grégoire Nazianze, évêques et docteurs de l'Eglise (VaticanNews)
Mémoire des saints Basile le Grand et Grégoire de Naziance, évêques et docteurs de l'Église. Basile, évêque de Césarée en Cappadoce, appelé Grand pour sa doctrine et sa sagesse, enseigna aux moines la méditation des Écritures, le labeur de l'obéissance et la charité fraternelle. Il organisa leur vie par des règles qu'il avait lui-même rédigées. Par ses écrits excellents, il instruisit les fidèles et se distingua par son souci pastoral des pauvres et des malades. Il mourut le premier janvier 379. Grégoire, son ami, évêque successivement de Sasimes, de Constantinople et de Naziance, défendit avec beaucoup d'ardeur la divinité du Verbe, ce qui lui valut d'être appelé le Théologien. Il mourut le 25 janvier 390. L'Église se réjouit de célébrer la mémoire conjointe de si grands docteurs.

Martyrologe romain

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