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Homélies paroissiales
Homélie du 13 octobre 2019 par l'abbé Alexandre-Marie ROBINEAU (Texte et Audio)
Homélie du 13 octobre 2019 par l'abbé Alexandre-Marie ROBINEAU (Texte et Audio)

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Homélie du 13 octobre 2019 par l'abbé Alexandre-Marie ROBINEAU (Texte et Audio)

Homélie

28ème dimanche du T.O.

Chers frères et sœurs bien aimés de Jésus Christ,

Essayons ensemble d’entrer dans ce que veut nous dire le Seigneur à travers la Parole proclamée en cette messe dominicale, au cœur de la liturgie eucharistique.

1/ La foi se vit dans l’action de grâce, dans la gratitude

2/ La dimension universelle de la Bonne Nouvelle

3/ La nécessité de vivre de la liberté chrétienne


 

1/ Tout d’abord, la foi se vit dans l’action de grâce, dans la gratitude.

Contemplons l’attitude de ce lépreux purifié par Jésus : « il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce ».

De même, Naaman, dans la 1ère lecture, qui veut offrir un présent au prophète Elisée pour remercier Dieu.

Leur foi dans le salut offert par Dieu se manifeste et se concrétise dans leur action de grâce, dans leur reconnaissance, donc dans le fait de RE-CONNAITRE Dieu à l’œuvre dans leur vie. Leur reconnaissance, leur merci, leur gratitude envers Dieu !

C’est là le témoignage simple mais décisif d’une foi saine et sainte, d’une foi en marche, d’une foi qui grandit. Savoir remercier le Seigneur en vérité et ce chaque jour pour reconnaître ses merveilles dans notre quotidien !

A notre époque, c’est quasi-subversif d’appeler et d’inviter à remercier !

Nous sommes dans une société et un monde malade d’ingratitude jusqu’à la nausée ! Où beaucoup vivent dans l’illusion de se faire tout seul, de n’avoir besoin de personne, refusant de dépendre des autres ! On veut tout contrôler, tout maîtriser, et au final on veut se prendre pour Dieu lui-même, être tout-puissant…

Notre société prône l’individualisme : illusion de se faire tout seul sans avoir besoin ni des autres ni de Dieu ! Alors que nous chrétiens, nous prônons la personne : être en relation les uns avec les autres ! Nous avons besoin des autres ! Les autres ont besoin de moi ! J’ai encore plus besoin de Dieu ! Dépendre de Dieu et des autres !

Et bien oui, il nous faut savoir remercier les autres et remercier Dieu ! C’est un acte d’humilié d’accepter de dépendre d’un autre et surtout de Dieu !

Regardez ce lépreux, il se jette par terre, aux pieds de Jésus : acte d’adoration, acte de reconnaissance et acte d’humilité par excellence ! Il accepte que Jésus le relève !

Encore et toujours : la clef de l’humilité pour aimer et donc pour avoir la foi et pour remercier, rendre grâce à Dieu comme nous le faisons à chaque eucharistie !

Acceptons de faire l’expérience de nos faiblesses et de nos limites, et de le faire avec joie, et ainsi de dépendre de l’amour de Dieu, de son pardon. Reconnaissons-nous infidèles comme le dit St Paul, et ainsi, faisons l’expérience que Dieu, Lui, est toujours fidèle : « Si nous manquons de foi, lui reste fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même ! ».

Oui, une foi qui rend grâce, une foi humble qui remercie, une foi incarnée dans la gratitude et la reconnaissance devant les merveilles de la fidélité de Dieu !

2/ Et ce don de la foi que Dieu nous fait, il nous le donne en vue de tous les hommes.

C’est la dimension universelle de la Bonne Nouvelle, chers amis !

Regardez : Jésus invite les 10 lépreux à aller se montrer aux prêtres, c-à-d que Jésus demande de respecter les institutions juives de son temps et reconnaît la qualité d’hommes de Dieu à ces prêtres pour authentifier son miracle public. De même, il est dit que Naaman obéit à Elisée, l’homme de Dieu !

Naaman est un syrien. Le lépreux guérit qui revient remercier Jésus est un samaritain. Ce sont donc des étrangers, non-membres du peuple juif.

Ainsi, il faut bien comprendre le mystère de l’élection, le mystère du choix de Dieu. Dieu choisit un peuple élu, le peuple juif en vue d’être un signe et d’annoncer la Révélation à toutes les nations.

Quand une personne est choisie par Dieu, c’est en vue de tous les Hommes !

Ainsi quand on a la vocation de prêtre, ce n’est pas pour soi mais c’est pour l’Eglise et le monde. Par-là, l’habit ecclésiastique ne doit pas mettre une distance et une séparation, mais doit être un signe de consécration qui appelle, qui signifie le choix de Dieu pour tous !

Ce n’est jamais un privilège mais bien un service et une responsabilité ! Que chacun : baptisé, religieux, prêtre, selon sa vocation et son appel, selon le choix de Dieu sur lui, sur elle, que chacun ait conscience de sa responsabilité dont nous aurons à rendre compte devant Dieu…

Oui, cette Bonne Nouvelle que nous avons reçue, nous avons à la partager, à être des disciples missionnaires auprès de nos frères et sœurs, vers tous les hommes, toutes les nations, non pas pour soumettre et faire du prosélytisme, mais pour libérer car l’évangile c’est un message d’amour et donc de libération véritable !

3/ Voilà un des messages révolutionnaires de notre foi chrétienne : la liberté !

Comme le dit St Paul : « On n’enchaîne pas la Parole de Dieu ! »

La Parole de Dieu depuis tant de siècles est source d’une vraie libération de la personne humaine : elle a détruit l’esclavage, elle a rendu la dignité humaine à chaque personne, elle a défendu les plus petits et les plus faibles, elle a permis l’éducation des plus pauvres… Bref, elle a fait œuvre d’humanisation parce qu’elle vient de Dieu, Parole de Dieu, Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme : « Ecce homo » : voici l’homme, et l’homme parfait, le vrai !

Dieu est Amour et sa Parole est une parole d’Amour, d’un amour vrai et profond ! Et cet amour rend libre ! Aucune chaîne, aucune prison, aucune torture ne peut détruire cette liberté intérieure de se savoir aimer et sauver par Dieu ! Rien !

C’est pourquoi il n’y a pas d’amour vrai sans liberté ! On ne peut forcer personne à aimer ! La liberté et l’amour vont de pair ! Et pour être vraiment libre, il faut aimer, et aimer jusqu’au bout, jusqu’au pardon, jusqu’au renoncement de soi, de son ego !

Comme le dit St Augustin pour parler des 2 formes d’amour possible : « S’aimer soi-même jusqu’à la destruction de Dieu et de l’autre. Ou aimer Dieu et les autres jusqu’au renoncement de soi » …

Ainsi, ce lépreux n’est pas guéri malgré lui… Mais sa liberté est sollicitée pour crier vers Jésus, le supplier, l’implorer… Et de même, c’est librement, par amour, rempli de foi, qu’il revient vers Jésus pour le remercier !

Cette liberté, fruit de l’amour de Dieu ne pourra jamais être détruite ! Jamais ! L’amour de Dieu est plus fort que toutes les tentatives pour faire taire la foi des chrétiens !

Alors, chers amis, faisons confiance dans le Seigneur, ayons foi en lui.

Laissons-nous nous relever par Jésus : « Relève-toi et va ; ta foi t’a sauvé ! »

Dans cette eucharistie, dans cette action de grâce, vivons ce passage avec Jésus et toute l’Eglise de la mort à notre péché et à notre ego, vers la vie en Dieu.

Jésus ne veut pas seulement nous purifier ! Il veut aussi nous sauver ! Et il nous demande d’avoir foi en lui et de le remercier ! Revenons vers Lui sans cesse comme ce Samaritain ! Jetons-nous à ses pieds pour le supplier et le remercier ! N’oublions jamais de remercier Dieu !

Demandons le don de l’humilité et approchons-nous de Jésus ! Laissons-nous relever par son amour !

Et en ce 13 octobre, jour anniversaire de la dernière apparition de Fatima, demandons à Marie de nous apprendre l’humilité véritable pour rendre grâce et vivre avec elle de cette liberté intérieure des enfants de Dieu.

Je vous salue Marie.

Amen.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du deuxième livre des Rois

En ces jours-là,
le général syrien Naaman, qui était lépreux,
    descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois,
pour obéir à la parole d’Élisée, l’homme de Dieu ;
alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant :
il était purifié !
    Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ;
il entra, se présenta devant lui et déclara :
« Désormais, je le sais :
il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël !
Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur. »
    Mais Élisée répondit :
« Par la vie du Seigneur que je sers,
je n’accepterai rien. »
Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa.
    Naaman dit alors :
« Puisque c’est ainsi,
permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays
autant que deux mulets peuvent en transporter,
car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice
à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

R/ Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations. (Ps 97, 2)

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée

Bien-aimé,
    souviens-toi de Jésus Christ,
ressuscité d’entre les morts,
le descendant de David :
voilà mon évangile.
    C’est pour lui que j’endure la souffrance,
jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur.
Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu !
    C’est pourquoi je supporte tout
pour ceux que Dieu a choisis,
afin qu’ils obtiennent, eux aussi,
le salut qui est dans le Christ Jésus,
avec la gloire éternelle.

    Voici une parole digne de foi :
Si nous sommes morts avec lui,
avec lui nous vivrons.
    Si nous supportons l’épreuve,
avec lui nous régnerons.
Si nous le rejetons,
lui aussi nous rejettera.
    Si nous manquons de foi,
lui reste fidèle à sa parole,
car il ne peut se rejeter lui-même.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)

Alléluia. Alléluia.
Rendez grâce à Dieu en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ Jésus.
Alléluia. (1 Th 5, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
    Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
    et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
    À cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.

    L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
    Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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