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Homélies paroissiales
Homélie du 13 mars 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du 13 mars 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du 13 mars 2022 par l'Abbé Jean-Yves Poulailleau

HOMÉLIE

 

 

Je ne sais pas si vous avez fait attention à ce qui vient de se passer à l’instant.

Je vous ai présenté l’Évangéliaire en disant : ‘‘Acclamons la Parole de Dieu …’’

Vous avez répondu : ‘‘Louange à toi, Seigneur Jésus ! ...’’

C’est donc la voix de Dieu le Père qui nous parle : ‘‘Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! ...’’

Alors, écoutons Dieu qui nous parle aujourd’hui dans cette liturgie qui nous fait vivre un moment unique et intense de la vie de Jésus. Après avoir gravit la montagne avec 3 de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean, il est transfiguré devant eux en présence de deux grands témoins, les prophètes Moïse et Elie.

Ses disciples connaissaient Jésus. Ils l’ont côtoyé, ils ont écouté ses enseignements, ils l’ont vu agir, mais sans vraiment comprendre qu’il était le Fils de Dieu, Dieu Lui-même. Aujourd’hui nous sommes au-delà de l’espace et du temps. Jésus se dévoile et se révèle, montrant à ses disciples ce qu’on ne peut pas voir avec nos yeux d’homme et de femme. Ils voient au-delà des apparences ; ils voient Jésus comme il sera après sa résurrection.

C’est extraordinaire !... La Transfiguration, c’est le Seigneur Jésus qui révèle sa gloire avec son corps glorieux. Une expérience centrale dans la vie des disciples que Jésus a emmenés avec Lui sur le Mont Thabor ; une étape décisive dans le cheminement spirituel de ces hommes qui ont répondu à l’appel de Dieu, comme Abraham. Ils ont suivi Jésus pendant trois ans et bientôt, ils seront confrontés au scandale de la Croix.

En les prenant avec Lui, Jésus voulait les préparer en vue des épreuves de la Passion, même si nous savons que très vite, après la trahison de Judas, puis le reniement de Pierre, tous prendront la fuite, sauf Jean. Nous retrouverons au pied de la croix avec Marie et quelques femmes de Jérusalem.

En ce 2ème de Carême, nous nous reconnaissons parmi les disciples que Jésus a choisis pour l’accompagner sur le Mont Tabor. Chaque dimanche, répondant à son invitation pour participer à la messe, nous sommes un comme ces trois disciples. A Chaque messe, Jésus nous emmène à l’écart pour éclairer notre foi et illuminer notre regard. Il nous donne de vivre une expérience proche de la Transfiguration. En nous entraînant à l’écart des platitudes de la vie, Jésus veut nous faire prendre de la hauteur pour que nous puissions le reconnaître réellement présent dans sa Parole et son Eucharistie. Il se rend présent au milieu de ceux qui se réunissent en son nom. Il nous donne de voir dans la lumière de la foi, ce que nos yeux sont encore incapable de voir, car "On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux" disait le petit prince.

Lorsque nous écoutons l’Evangile, c’est Dieu qui nous parle en son Fils. C’est ce que signifions en nous mettant debout pour acclamer, puis entendre l’Evangile proclamé par le prêtre ou le diacre, entouré des servants de messe qui portent la lumière. Dieu parle à chacun en désignant son Fils bien aimé qu’il nous invite à écouter. Sa Parole est lumineuse pour éclairer notre foi et disposer notre cœur afin de nous préparer à vivre sa Passion, à le suivre sur le chemin de la croix jusqu’au matin de Pâques.

Dieu nous parle, nous appelle et attend de chacun une réponse libre et confiante, comme celle d’Abraham dans la 1ère lecture. En répondant à l’appel de Dieu, Abraham commence son pèlerinage de la foi pour aller dans le Pays où Dieu veut le conduire pour le combler de bénédictions, lui et toutes les familles de la terre.

C’est aussi l’expérience que vivent les catéchumènes jeunes et adultes désormais ‘appelés’ par notre évêque pour recevoir le baptême au cours de la Vigile Pascale. Plus de 5000 en France, 24 dans notre diocèse et 4 pour notre paroisse Notre Dame de la Plaine.

Si eux se préparent à devenir chrétien, nous, nous les accompagnons dans leur ultime démarche de préparation au baptême, en suivant Jésus qui, après le désert où il fût tenté - c’était dimanche dernier - nous emmène avec lui dans un lieu "élevé", pour nous faire contempler "les choses du ciel". Sur cette montagne, il laisse transparaître devant nous, comme devant ses disciples, un peu de cette lumière qui jaillit de la résurrection et illumine le regard des enfants de Dieu.

Prenons conscience que nous sommes parfois comme Pierre et ses compagnons accablés de sommeil comme ils le seront encore à Gethsémani, le soir du Jeudi Saint. Par sa transfiguration, Jésus veut nous réveiller des fatigues de la route et aussi de notre somnolence spirituelle afin que nous puissions le reconnaître au matin de Pâques.

Frères et sœurs, chers paroissiens, puissions-nous entendre au plus profond de nous-mêmes, la voix de Dieu qui raisonne sur la montagne de la Transfiguration : "Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ! …" Laissons-nous toucher par la vision du visage de Jésus Transfiguré qui veut faire de nous, comme Pierre et ses compagnons, des témoins authentiques du Christ ressuscité.


LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre de la Genèse

En ces jours-là,
le Seigneur parlait à Abraham dans une vision.
    Il le fit sortir et lui dit :
« Regarde le ciel,
et compte les étoiles, si tu le peux... »
Et il déclara :
« Telle sera ta descendance ! »
    Abram eut foi dans le Seigneur
et le Seigneur estima qu’il était juste.

    Puis il dit :
« Je suis le Seigneur,
qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée
pour te donner ce pays en héritage. »
    Abram répondit :
« Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir
que je l’ai en héritage ? »
    Le Seigneur lui dit :
« Prends-moi une génisse de trois ans,
une chèvre de trois ans,
un bélier de trois ans,
une tourterelle et une jeune colombe. »
    Abram prit tous ces animaux,
les partagea en deux,
et plaça chaque moitié en face de l’autre ;
mais il ne partagea pas les oiseaux.
    Comme les rapaces descendaient sur les cadavres,
Abram les chassa.
    Au coucher du soleil,
un sommeil mystérieux tomba sur Abram,
une sombre et profonde frayeur tomba sur lui.
    Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses.
Alors un brasier fumant et une torche enflammée
passèrent entre les morceaux d’animaux.
    Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram
en ces termes :
« À ta descendance je donne le pays que voici,
depuis le Torrent d'Égypte jusqu'au Grand Fleuve, l'Euphrate. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »

C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères,
ensemble imitez-moi,
et regardez bien ceux qui se conduisent
selon l’exemple que nous vous donnons.
    Car je vous l’ai souvent dit,
et maintenant je le redis en pleurant :
beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ.
    Ils vont à leur perte.
Leur dieu, c’est leur ventre,
et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ;
ils ne pensent qu’aux choses de la terre.

    Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur
le Seigneur Jésus Christ,
    lui qui transformera nos pauvres corps
à l’image de son corps glorieux,
avec la puissance active qui le rend même capable
de tout mettre sous son pouvoir.
    Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection,
vous, ma joie et ma couronne,
tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il gravit la montagne pour prier.
    Pendant qu’il priait,
l’aspect de son visage devint autre,
et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
    Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui :
c’étaient Moïse et Élie,
    apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ
qui allait s’accomplir à Jérusalem.
    Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ;
mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus,
et les deux hommes à ses côtés.
    Ces derniers s’éloignaient de lui,
quand Pierre dit à Jésus :
« Maître, il est bon que nous soyons ici !
Faisons trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas ce qu’il disait.
    Pierre n’avait pas fini de parler,
qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ;
ils furent saisis de frayeur
lorsqu’ils y pénétrèrent.
    Et, de la nuée, une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils,
celui que j’ai choisi :
écoutez-le ! »
    Et pendant que la voix se faisait entendre,
il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence
et, en ces jours-là,
ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

    – Acclamons la Parole de Dieu.


 

Saints Rodrigue et Salomon de Cordoue

Martyrs de Cordoue (✝ 857)

 

Ils étaient trois frères vivant à Cordoue sous la domination arabe. Deux étaient chrétiens et le troisième était musulman. L'un des deux se prit de querelle avec le musulman. Rodrigue qui est prêtre, cherche à les réconcilier, mais les deux, à leur tour, le prennent à partie et le laissent sans connaissance. Le musulman répand alors le bruit de la conversion de Rodrigue. Revenu à lui, Rodrigue va cacher sa honte dans la montagne. Mais les difficultés familiales ne sont pas pour autant terminées. Un jour qu'il descend en ville, son frère musulman le reconnaît et cherche à le convertir à l'Islam. Devant son refus, il l'accuse devant les tribunaux d'être un apostat. Ce qui lui vaut d'être condamné à mort.
En prison, Rodrigue fait connaissance d'un autre chrétien, Salomon, lui aussi condamné à mort. Ils sont tous deux décapités le même jour.

A lire aussi: Santos Rodrigo y Salomón - diocèse de Cordoue (en espagnol)
À Cordoue en Andalousie, l'an 857, la passion des saints martyrs Rodrigue et Salomon. Le premier, qui était prêtre, refusa de croire que Mahomet était vraiment un prophète envoyé par le Tout-puissant et fut jeté en prison, où il tomba sur Salomon, qui avait adhéré un moment à l'islam. Tous deux donnèrent une fin glorieuse, par la décapitation, au parcours de leur combat.

Illustration : Rodrigo de Córdoba - tableau de Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682) - musée de Dresde

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