0
Homélies paroissiales
Homélie du 13 juin 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du 13 juin 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
© a

| JFG 23244 mots

Homélie du 13 juin 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau

 

Homélie

 

Chaque dimanche, Jésus nous enseigne pour éclairer et nourrir notre foi. Comme pour la foule rassemblée devant lui, Jésus utilise des paraboles avec cette délicatesse que Marc souligne dans l'Evangile : "Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre." J’espère que vous êtes capables d’entendre ce que Jésus nous enseigne aujourd’hui. Même si vous ne comprenez pas tout, ayez confiance puisque Jésus nous enseigne à la mesure de ce que nous sommes capable d’entendre et donc de comprendre pour éclairer notre foi.

Jésus nous parle du Royaume de Dieu en racontant deux paraboles avec des images de la vie ordinaire. Il compare le Royaume de Dieu à la semence qui germe lentement, puis à la graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences qui surpassera toutes les plantes potagères.

La première parabole parle d’une semence qui pousse selon un processus naturel : semailles, croissance, moisson. Elle exprime l’importance de ce qui a été semé dans le cœur de chacun et révèle la force secrète du Royaume de Dieu déjà présent dans notre cœur et dans le monde.

Dans la deuxième parabole, Jésus compare le Royaume de Dieu avec une graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences qui exprime quant à elle, le contraste entre la petitesse de cette graine et ce qu’elle deviendra plus tard.

Avec ces deux Paraboles, Jésus répond à cette question : Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ?... "C’est Jésus lui-même" répondait le pape émérite Benoit XVI ; ajoutant que notre âme est "le lieu essentiel où se trouve le Royaume de Dieu." Autrement dit, c’est la vie de Dieu en nous.

Cette Vie, nous l’avons reçue à notre baptême lorsque nous avons été plongée dans la mort de Jésus pour renaître à la Vie Nouvelle du Christ ressuscité. Nous l’avons reçue comme une semence enfouie dans le cœur de chacun ; comme la petite graine de moutarde qui va grandir et faire grandir pour faire de nous des disciples du Christ. C'est le trésor de la foi, l'espérance et la charité que nous portons en nous, comme dans des vases d'argile, écrit Saint Paul dans une de ses Lettres. En devenant enfant de Dieu par son baptême, Léana va recevoir cette semence de la vie et de l'amour de Dieu.

Bien sûr, pour que cette semence de vie grandisse, il faut la cultiver, la nourrir et l’enrichir. C’est à vous parents de Léana de l’éveiller à la foi qu’elle va recevoir pour qu’elle découvre que par son baptême, elle est devenue enfant de Dieu qui l’aime et l’appelle à aimer. Son parrain et sa marraine l’aiderons en témoignant leur foi à travers leur vie. C’est aussi à la communauté paroissiale d’aider les baptisés, enfants, jeunes et adultes à grandir dans la lumière de la foi en découvrant qu’ils sont aimés de Dieu et appelés à aimer comme Jésus nous aime.

Comme pour le semeur de la parabole, il faut du temps et de la patience pour que la Parole de Vie déposée dans le cœur de chacun grandisse pour donner de beaux fruits de paix et de joie.

Pour cultiver, nourrir et enrichir cette semence reçue au jour de notre baptême, l’Eglise propose des sacrements : la communion pour nourrir sa vie à celle de Jésus ; la confirmation pour recevoir le feu de l’Esprit qui donne courage et force pour prendre en main sa vie de croyant et vivre pleinement son baptême. Le sacrement du pardon et de la réconciliation pour revenir à la source de notre baptême lorsque le péché nous a éloignés de Dieu. C’est en témoignant de notre foi qu’elle grandit et nous fait grandir. La foi est un don à partager, une Bonne Nouvelle à communiquer.

Frères et sœurs, cette réalité si mystérieuse du Royaume de Dieu, C’est le règne de l’amour de Dieu dans le cœur de l’homme. Baptisés depuis de nombreuses années, que le baptême de Léana ravive en chacun de nous la grâce de vivre notre baptême et notre désir d’aimer comme Jésus nous a aimés.

Rappelons-nous la réponse de Jésus à ses Apôtres venus lui demander : "Seigneur : "Augmente en nous la foi ! ..."  "Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi." La foi comparable à un grain de moutarde ne se mesure pas. Comme une graine presque invisible, elle contient une puissance extraordinaire de vie et d’amour, bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Les saints nous le rappellent par leur fidélité au Christ jusqu’au sacrifice de leur vie.

Que le feu de l’amour du Christ ne s’éteigne jamais dans vos cœurs !... […] Prions les uns pour les autres en demandant au Seigneur de faire grandir en nous la foi afin que nous devenions des semeurs d'espérance et de joie, de fraternité et de paix.

Amen !...

Abbé Jean-Yves Poulailleau +

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Ézékiel

Ainsi parle le Seigneur Dieu :
« À la cime du grand cèdre,
je prendrai une tige ;
au sommet de sa ramure,
j’en cueillerai une toute jeune,
et je la planterai moi-même
sur une montagne très élevée.
Sur la haute montagne d’Israël
je la planterai.
Elle portera des rameaux, et produira du fruit,
elle deviendra un cèdre magnifique.
En dessous d’elle habiteront tous les passereaux
et toutes sortes d’oiseaux,
à l’ombre de ses branches ils habiteront.
Alors tous les arbres des champs sauront
que Je suis le Seigneur :
je renverse l’arbre élevé
et relève l’arbre renversé,
je fais sécher l’arbre vert
et reverdir l’arbre sec.
Je suis le Seigneur, j’ai parlé,
et je le ferai. »

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! (cf. 91, 2a)

Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits.

Le juste grandira comme un palmier,
il poussera comme un cèdre du Liban ;
planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.

Vieillissant, il fructifie encore,
il garde sa sève et sa verdeur
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !
Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
nous gardons toujours confiance,
tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur,
tant que nous demeurons dans ce corps ;
en effet, nous cheminons dans la foi,
non dans la claire vision.
Oui, nous avons confiance,
et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps
pour demeurer près du Seigneur.
Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors,
notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.
Car il nous faudra tous apparaître à découvert
devant le tribunal du Christ,
pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait,
soit en bien soit en mal,
pendant qu’il était dans son corps.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
La semence est la parole de Dieu ;
le semeur est le Christ ;
celui qui le trouve demeure pour toujours.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
parlant à la foule, Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Antoine de Padoue

Frère mineur, docteur de l'Église (✝ 1231)

Né à Lisbonne, ce contemporain de saint François d'Assise s'appelait en réalité Fernando. De famille noble aux traditions militaires, il entra tout jeune chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin à Coïmbra où il fut ordonné prêtre. En 1220, quand les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc au Portugal, il entra chez les Frères Mineurs et prit le prénom d'Antoine. Il désirait lui aussi aller au Maroc afin d'y mourir martyr. Tombé malade pendant le voyage, il dut rentrer en Europe.
En 1221, il est à Assise au chapitre de l'Ordre et ses frères découvrent alors ses talents de prédicateur et de théologien. Ayant remplacé 'au pied levé' un prédicateur empêché, il étonne ses frères qui, désormais, l'envoient prêcher plutôt que de balayer. Avec la permission de saint François, il enseigne à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges. A Brive-la-Gaillarde, on conserve même le souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la prière solitaire. C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva miraculeusement un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume pour lui faire retrouver les objets perdus. En 1229, il est élu provincial de l'Italie du Nord.
La fin de sa vie est dominée par la prédication où il excelle. Il se trouve à Padoue pour prêcher le Carême en 1231. C'est là qu'il meurt d'épuisement à 36 ans, dans cette ville qui le vénère et qui lui donne son deuxième nom, saint Antoine de Padoue. Il est "Docteur de l'Église", mais la piété populaire préfère en lui l'intercesseur efficace.
Il a été nommé saint patron du Portugal en 1934 par le pape Pie XI.
Site officiel de saint Antoine de Padoue.
- vidéo KTO: Père Valentin Strappazzon et frère Bernard Cerles, auteurs d'ouvrages sur le saint de Padoue (webTV de la CEF)
- Les Franciscains s'installent aussi à Limoges... très modestement. Saint Antoine de Padoue vient et réside quelque temps à Limoges. Il prêche en Limousin et va fonder le couvent des frères mineurs à Brive. (Les ordres mendiants et militaires - diocèse de Limoges)
- Antoine dit de Padoue (1195-1231) Natif du Portugal, il fut un très grand prédicateur franciscain, canonisé dès 1232 mais déclaré docteur de l'Église seulement en 1946. Son culte, qui se développe largement à partir du XVIe siècle, se répand plus tardivement dans le Poitou, à la fin du XIXe, sous l'impulsion notamment des prédicateurs capucins: la célébration solennelle à Saint-Porchaire de Poitiers, en 1893, en est une date clé. Il est généralement représenté tenant un livre sur lequel repose l'Enfant Jésus. Vêtu de la bure, les reins ceints d'une corde - de là le nom des Cordeliers autrefois donné aux franciscains - il est couvert du manteau brun à capuchon. (diocèse de Poitiers)
- La catéchèse de l'audience générale du 10 février 2010 a été consacrée à "l'un des saints les plus populaires de l'Église catholique", canonisé en 1232 par Grégoire IX.
Saint Antoine "a fortement contribué au développement de la spiritualité franciscaine grâce à sa grande intelligence, à son sens de l'équilibre, à son zèle apostolique et à sa ferveur mystique... Il fut l'un des premiers grands théologiens des Frères Mineurs pour ne pas dire le premier". Saint Antoine a composé un cycle de sermons pour le dimanche, un autre consacré aux saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Église, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses semons reprenaient toute la fraîcheur et la beauté de l'Évangile". Dit de Padoue ou de Lisbonne, Antoine définit la prière "comme une relation d'amitié où l'homme dialogue avec le Seigneur", l'articulant en quatre dispositions indispensables: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu, lui parler avec affection, lui confier nos attentes, le louer et le remercier. Cet enseignement résume la théologie franciscaine, "la centralité de l'amour divin qui s'ouvre à la sphère affective et à la volonté cordiale, qui est aussi source d'un connaissance spirituelle qui dépasse toutes les connaissances".
Le Docteur évangélique, a ajouté Benoît XVI, connaissait bien les défauts de la nature humaine, et "la tendance à tomber dans le péché. Il exhortait sans cesse à combattre l'inclination à l'avidité, à l'orgueil et à l'impureté... Au début du XIII siècle, dans un contexte de renaissance des villes et du commerce, le nombre des personnes insensibles aux pauvres s'accroissait. Ainsi invitait-il les fidèles à rechercher l'amitié des pauvres et la véritable richesse, celle du cœur". Cet enseignement "est tout aussi valable aujourd'hui, face à la crise économique, aux inégalités qui appauvrissent tant de personnes et accroissent la pauvreté. Puis le Pape a souligné un autre des aspects saillants de la théologie franciscaine, le christocentrisme, qui "invite à réfléchir aux mystères de l'humanité du Seigneur, principalement la Nativité et la Crucifixion. "La vue du Crucifié inspirait à Antoine une immense gratitude envers Dieu, mais aussi de l'estime pour la dignité de la personne humaine, grâce à laquelle croyant comme incroyant peut trouver un sens enrichissant à sa vie". Le Saint-Père a rappelé "l'importance du crucifix pour notre culture et pour l'humanisme découlant de la foi chrétienne... C'est parce que Dieu nous considère importants que nous devons être dignes des souffrances du Christ".
Le Pape a conclu en sollicitant l'intercession de saint Antoine en faveur de l'Église, et en particulier des prédicateurs. "Suivant son exemple, puissent-ils unir ensemble une saine doctrine, une piété sincère et rigueur de discours. En cette Année sacerdotale, prions afin que prêtres et diacres accomplissent leur ministère avec conscience, annonçant en l'actualisation la Parole de Dieu auprès des fidèles, surtout dans les homélies liturgiques". (source: VIS 100210 540)
Mémoire de saint Antoine, prêtre et docteur de l'Église. Né à Lisbonne, il était chanoine régulier lorsqu'il entra dans l'Ordre des Mineurs, récemment fondé. Il pensait aller chez les peuples d'Afrique pour propager la foi, mais c'est en Italie et dans le midi de la France qu'il exerça avec beaucoup de fruits le ministère de la prédication, en attirant un grand nombre à la vraie doctrine. Il écrivit des sermons pénétrés de doctrine et de douceur et, sur l'ordre de saint François, enseigna à ses frères la théologie à Padoue, où il mourut en 1231.
 

'Le buis qui ne monte pas en hauteur, ne porte pas de fruits comestibles. Mais il reste toujours vert et ressemble ainsi aux chrétiens qui gardent la foi comme perpétuelle verdure. En effet le mot vert s'applique à celui qui garde sa vertu.'

Sermon de saint Antoine

Répondre à () :


Captcha