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Homélies paroissiales
Homélie 5ème dimanche de Pâques par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie 5ème dimanche de Pâques par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie 5ème dimanche de Pâques par l'abbé Jean-Yves Poulailleau

 

Homélie

 

Frères et sœurs, chers paroissiens !...  Vous vous souvenez, il y a 15 jours pour le 3ème dimanche de Pâques, Jésus voulait réveiller notre foi. Dimanche dernier, il se présentait comme le Bon berger qui connaît ses brebis.  Aujourd’hui, Jésus se présentant lui-même : “ Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron."

Jésus nous choisis pour être ses disciples ; il veut raviver notre dynamisme missionnaire pour que nous portions dans notre vie la joie de l'Evangile. Ce matin, il nous enseigne avec l'allégorie de la vigne. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un vignoble, mais d’une image qu’il utilise pour nous parler de Lui et de nous. Jésus est la véritable vigne. Son Père est le vigneron. Les disciples, c’est-à-dire nous, nous sommes les sarments.

Le vigneron, Dieu le Père veut que nous portions beaucoup de fruits : " Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruits" dit Jésus en précisant "ainsi, vous serez pour moi des disciples." Autrement dit, ce qui nous fait être disciples, c’est de porter beaucoup de fruits.

Ces fruits que Dieu attend de nous, c’est d’abord notre amour de tous les jours pour ceux qui nous entourent, car explique Jésus dans un autre passage d’Evangile : "C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples." D’où l’invitation qu’il nous adresse pour demeurer en lui et avec lui afin de nous introduire dans la communion de vie et d’amour qui l’unit à son Père.

Quand Jésus appelle des disciples, pour répondre, ceux-ci doivent faire des choix, prendre la croix et le suivre. L’Evangile est une rude école d’émondage pour se libérer de nos égoïsmes et pour se désencombrer du superflu qui paralyse. Si nous acceptons ces renoncements, c’est en vue d’un bien supérieur comme pour la vigne qui doit être taillée afin que la sève puisse circuler et nourrir les sarments porteurs de raisins. La sève, c’est le lien vital qui relie les disciples au Maître. Ceux qui restent reliés à lui bénéficient du ressourcement permanent assuré par la sève.

Un sarment ne peut vivre s'il est coupé du cep de la vigne. De même, un disciple qui ne demeure pas en Jésus ne peut rien faire. D’où l’importance de la prière qui nous fait entrer dans l’intimité du Christ pour l’écouter, lui parler et le rencontrer. Pas seulement une "petite prière" de temps en temps, mais une prière pour s'entretenir avec Jésus, lui confier nos joies et nos peines, lui dire merci, lui adresser nos demandes et entendre les appels qu’il nous adresse pour la mission. La prière nous fait entrer en communion avec le Christ, bien sûr également en recevant les sacrements, en particulier l'Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne et de l’évangélisation.

La 1ère lecture nous a rappelé comment l’apôtre Paul après sa conversion, illuminé par le Christ ressuscité et après son baptême, est devenu un grand prédicateur de l’Evangile. Présenté par Barnabé à la communauté chrétienne de Jérusalem, il part annoncer l’Evangile et témoigne de sa foi au monde païen. Voilà un message d'espérance pour nous chrétiens vivant en France, notre patrie qui en se déchristianisant, se paganise lentement mais sûrement. La mission nous attend !...

Frères et sœurs, chers paroissiens, alors que nous espérons tous reprendre bientôt une vie normale, nous devons prendre conscience de l’urgence missionnaire. C’est la nature même de l’Eglise que d’annoncer l’Evangile de la vie et de l’amour, de l’espérance et de la fraternité en Christ ressuscité.

C’est la recommandation de Jean dans la 2ème lecture : “… n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité…. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui”

Oui, la mission nous attend au-delà de cette longue période de la pandémie. Jésus donne rendez-vous à ses disciples, ceux qui demeurent avec lui pour porter l’Evangile à ceux que la pandémie et ses nombreuses conséquences ont éloignés de l’Eglise, de l’Evangile et des sacrements.

Jésus nous appelle à demeurer en lui et avec lui, c’est-à-dire dans une communion de de vie et d’amour qui produise de beaux et nombreux fruits. Demeurer dans le Christ, ce n'est pas quitter notre vie de tous les jours ni fuir le monde. Il s’agit de nous y enraciner pour porter du fruit en partageant la joie de l’Evangile qui ouvre à l’espérance en la Vie éternelle. Ils sont déjà nombreux ces fruits qui conduisent à la conversion. J’en suis témoin dans l’accompagnement des catéchumènes, jeunes et adultes que je confie à votre prière.

En ce mois de mai où l’Eglise nous invite à prier la Vierge Marie, sous le regard de Saint Joseph que nous honorons dans cette année qui lui est dédiée, prions l’Esprit Saint de nous aider à mettre en œuvre la charité qui rend proche des autres et se concrétise dans l’accueil et le service des plus fragiles. Puissions-nous produire les beaux fruits que Saint François d’Assise rassemble dans sa prière :

“Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette lespérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie …"

Jean-Yves Poulailleau +

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
arrivé à Jérusalem,
Saul cherchait à se joindre aux disciples,
mais tous avaient peur de lui,
car ils ne croyaient pas
que lui aussi était un disciple.
Alors Barnabé le prit avec lui
et le présenta aux Apôtres ;
il leur raconta comment, sur le chemin,
Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé,
et comment, à Damas, il s’était exprimé avec assurance
au nom de Jésus.
Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec eux,
s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur.
Il parlait aux Juifs de langue grecque,
et discutait avec eux.
Mais ceux-ci
cherchaient à le supprimer.
Mis au courant,
les frères l’accompagnèrent jusqu’à Césarée
et le firent partir pour Tarse.

L’Église était en paix
dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ;
elle se construisait
et elle marchait dans la crainte du Seigneur ;
réconfortée par l’Esprit Saint,
elle se multipliait.

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Tu seras ma louange, Seigneur,
dans la grande assemblée.
ou : Alléluia ! (cf. 21, 26a)

Devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.
Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ;
ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent :
« À vous, toujours, la vie et la joie ! »

La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur,
chaque famille de nations se prosternera devant lui :
« Oui, au Seigneur la royauté,
le pouvoir sur les nations ! »

Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ;
on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
On proclamera sa justice au peuple qui va naître :
Voilà son œuvre !

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Jean

Petits enfants,
n’aimons pas en paroles ni par des discours,
mais par des actes et en vérité.
Voilà comment nous reconnaîtrons
que nous appartenons à la vérité,
et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ;
car si notre cœur nous accuse,
Dieu est plus grand que notre cœur,
et il connaît toutes choses.

Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement :
mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Demeurez en moi, comme moi en vous,
dit le Seigneur ;
celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit.
Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Jérémie, le prophète

(VIe siècle av. J.-C.)

 

Né d'une famille sacerdotale des environs de Jérusalem, il fut appelé par Dieu dès sa jeunesse et exerça son ministère prophétique au cours de la période tragique qui précéda la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor et la première déportation à Babylone.
Par l'annonce d'une Alliance nouvelle, fondée sur la religion du cœur, et par sa vie d'abnégation au service de la Parole de Dieu, il apparaît comme une figure du Christ.
Livre de Jérémie (Jr 1, 1-19)
01  Paroles de Jérémie, fils de Helkias, l'un des prêtres qui étaient à Anatoth, dans le territoire de Benjamin.
04  Le Seigneur m'adressa la parole et me dit:
05  «Avant même de te former dans le sein de ta mère,
je te connaissais;
avant que tu viennes au jour,
je t'ai consacré;
je fais de toi un prophète pour les peuples.»
06  Et je dis: «Oh! Seigneur mon Dieu! Vois donc: je ne sais pas parler, je ne suis qu'un enfant!»
07  Le Seigneur reprit:
«Ne dis pas: 'Je ne suis qu'un enfant!'
Tu iras vers tous ceux à qui je t'enverrai,
tu diras tout ce que je t'ordonnerai.
08  Ne les crains pas,
car je suis avec toi pour te délivrer,
déclare le Seigneur.»
09  Puis le Seigneur étendit la main, il me toucha la bouche et me dit:
«Ainsi, je mets dans ta bouche mes paroles!
10  Sache que je te donne aujourd'hui
autorité sur les peuples et les royaumes,
pour arracher et abattre,
pour démolir et détruire,
pour bâtir et planter.
17  Lève-toi, tu prononceras contre eux tout ce que je t'ordonnerai. Ne tremble pas devant eux, sinon, c'est moi qui te ferai trembler devant eux.
18  Moi, je fais de toi aujourd'hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple.
19  Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Parole du Seigneur.»
Illustration: Le prophète Jérémie tenant le rouleau de la Loi, à côté de l'Arche d'Alliance, fresque de la synagogue de Doura Europos (250-256).
Commémoraison de saint Jérémie, prophète, qui, au VIe siècle avant le Christ, au temps de Joakim et de Sédécias, rois de Juda, subit beaucoup de persécutions pour avoir annoncé la destruction de la Ville sainte et la déportation du peuple. C'est pourquoi l'Église a vu en lui une figure du Christ souffrant. Il annonça en outre l'alliance nouvelle et éternelle, qui trouvera sa perfection dans le Christ Jésus, alliance par laquelle le Père tout-puissant écrira sa loi dans le cœur des enfants d'Israël, pour qu'il soit leur Dieu et qu'eux soient son peuple.

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