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Homélies paroissiales
Homélie 2ème dimanche de Pâques – Miséricorde divine par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie 2ème dimanche de Pâques – Miséricorde divine par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie 2ème dimanche de Pâques – Miséricorde divine par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

Homélie

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !! Alléluia !

Aujourd’hui, 8ème jour après Pâques, donc dernier jour de l’Octave de Pâques, dimanche de la Divine miséricorde : le cœur de la Bonne Nouvelle chrétienne dont j’aimerai vous parler ce matin. Et le faire en… combien de points ? Et non, que 2… D’abord revenir sur ce qu’est la miséricorde, et voir ensuite le lien avec St Thomas et donc avec chacun de nous… 

1/ La miséricorde

On pourrait se demander pour commencer pourquoi parler de la miséricorde de Dieu ? Quel lien avec l’Evangile de ce jour ?

Il est très clair : le soir de la résurrection, Jésus ressuscité apparaît à ses disciples. Il leur donne sa paix puis il souffle sur eux en leur donnant son Esprit Saint en les envoyant pour remettre ou retenir les péchés. Donc l’Esprit Saint est donné aux Apôtres afin que les hommes puissent être pardonnés par Dieu. C’est pourquoi le péché contre l’Esprit Saint n’est pas pardonnable selon Jésus lui-même, car c’est refuser le pardon de Dieu. C’est le fait de ne pas accueillir la miséricorde du Seigneur ! Donc il y a un lien très fort entre la résurrection de Jésus, le don de l’Esprit Saint et le fait de recevoir et d’accueillir la miséricorde de Dieu : tout cela en vue d’être sauvé ! Pour le salut des hommes !

Qu’est-ce que la miséricorde ? Textuellement cela veut dire : « donner son cœur à la misère ». C’est le Cœur de Dieu qui se penche sur notre misère. C’est Dieu qui se donne à notre misère. Dieu veut nous donner son cœur ! Et cela renvoie au mot « matrice », aux entrailles de la mère : cette tendresse maternelle pour son enfant qui ne peut jamais se résoudre à l’abandonner, même s’il la déçoit ou la blesse.

Parler de la miséricorde de Dieu, ce n’est pas supprimer la justice divine ou le fait que Dieu soit aussi juge ! Juge des vivants et des morts ! Vrai juge du bien et du mal ! Parfois, dans l’Eglise, on n’a pu ou on peut risquer d’aller trop vite dans le pardon en oubliant la justice, ce qui est, pour le coup, source d’injustice ou de blessure profonde… Un vrai pardon s’ajuste toujours avec la justice. Il faut tenir les deux ensemble de manière inséparable.

Mais c’est vrai, comme l’a dit Jésus à Ste Faustine que la miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. Comme Dieu est Amour, on peut dire que Dieu est miséricorde, comme l’avait rappelé le Pape François dans son livre : « Le nom de Dieu est miséricorde ». C’est d’une certaine manière ce que disait déjà Ste Marguerite-Marie à Paray-le-Monial sur le Sacré-Cœur de Jésus : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes » ! Cet amour du cœur de Jésus, débordant de tendresse, de bonté et de miséricorde, peut toucher tous les cœurs, même les plus endurcis… Chacun de nous, chers amis, est invité à vivre intimement cette expérience du disciple bien-aimé qui se penche sur la poitrine et le cœur de Jésus au moment du dernier repas pour mieux se laisser aimer par Dieu. Ce même disciple, c’est-à-dire St Jean, selon la Tradition, qui sera là aussi au pied de la croix pour entendre Jésus crier « J’ai soif ! » et voir son côté transpercé par la lance du soldat d’où jailliront le sang et l’eau… Comme lui, il faut choisir de se laisser choisir par Jésus ! D’accepter l’amitié que Jésus nous propose en reposant sur son cœur, notamment à l’adoration eucharistique, afin de lui rendre amour pour amour. 

2/ Jésus, St Thomas et nous

Beaucoup disent souvent : « Je suis comme St Thomas : je crois que ce que je vois ! ». Ça tombe bien car c’est le sens du nom « Thomas » ! Didyme veut dire « jumeau ». Cela est précisé à 3 reprises dans l’évangile selon St Jean. Cette insistance a un sens ! C’est pour mieux signifier que chacun de nous est comme le jumeau de St Thomas : nous avons tous dû mal à croire sans voir ! Si ça peut en rassurer quelques-uns, bienvenue au club !

Comme l’avait prophétisé le prophète Zacharie : « ils lèveront les yeux vers Celui qu’ils ont transpercé ! » (Za 12, 10). Nous devons nous aussi, sans cesse, tourner nos yeux vers Celui qui est transpercé par nos péchés et notre misère. Notamment à la messe, en regardant Jésus-Hostie et la coupe de son sang, à l’adoration, dans le silence de la prière, en lavant les pieds des plus pauvres et de tous nos frères, et donc en les regardant d’en bas, pour lever les yeux vers eux qui sont l’image vivante de Jésus crucifié… Donc en lavant les pieds et en levant les yeux…

Et Jésus ressuscité apparaît à Thomas le 8ème jour, c’est-à-dire le dimanche, donc le jour de la résurrection. C’est le sens de l’accomplissement du premier jour, du jour de Pâques ! Et dans l’Evangile de ce jour, il y a l’apparition au soir de Pâques et la seconde apparition huit jours plus tard ! En résumé, si vous voulez voir Jésus ressuscité, soyez avertis que ce sera un dimanche ! ça tombe bien c’est le jour où on se rassemble pour voir Jésus, pour écouter Jésus et le recevoir en nourriture ! Pour vivre de la plénitude de sa vie !

Et là, Jésus demande à son disciple incrédule de mettre la main dans la plaie de son côté transpercé pour bien voir et toucher que oui c’est bien ce cœur qui a tant aimé, qui a aimé jusqu’au bout, et que ce cœur est ressuscité d’avoir tant aimé et s’être pleinement donné sur la croix jusqu’à verser le sang et l’eau ! Et Jésus demandera à Sr Faustine de faire peindre ce tableau de Jésus ressuscité d’où jaillissent les rayons de sang et d’eau, signes de cette infinie miséricorde de Dieu, afin de dire et de témoigner que malgré les épreuves et les difficultés que traverse ce monde, Jésus nous apporte miséricorde, consolation, paix et espérance. Ce cœur transpercé de Jésus est la source vivante de la miséricorde de Dieu ! Et ce cœur transpercé touche et renverse Thomas qui ne peut que s’exclamer la plus belle profession de foi de toute la bible : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Jésus est bien le Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur ! Et c’est en lui et nul autre qu’il faut mettre notre foi !

Sa mission est une mission de réconciliation. Alors que les Apôtres l’ont tous quitté et abandonné, et qu’ils sont enfermés par peur des juifs, et qu’ils doutent encore, Jésus ressuscité ne leur fait aucun reproche ! Il leur donne sa paix ! Et il les envoie en mission. Ainsi, en ce dimanche, en clairement manifesté le lien entre le sacerdoce, la miséricorde et la mission. Comme le disait St Jean-Paul II : « le prêtre est un pécheur à qui Dieu fait miséricorde pour montrer à tous qu’il est lui-même toute miséricorde et pour en faire un témoin de sa miséricorde ». Et cela est vrai aussi pour chaque baptisé ! Tous nous tombons ! Et Dieu nous pardonne, si nous ouvrons notre misère à son cœur ! Par ses blessures et par ses plaies, comme pour Thomas, Dieu nous guérit de nos manques de foi ! Jésus, par sa blessure, guérit les blessures de nos incrédulités !

Et cette conversion va conduire Thomas à devenir un missionnaire au cœur de feu ! Selon la Tradition, après avoir évangélisé la Syrie et la Perse, il se rendit jusqu’en Inde voire en Chine pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’infinie miséricorde de Dieu pour tous les hommes ! (J’ai vu de mes yeux le lieu de son premier miracle, près de Trishur, dans le Kerala, en Inde du Sud). Et il serait mort martyr, victime d’un coup de lance, après avoir converti un prince. Thomas l’Apôtre va donc jusqu’à être configuré jusque dans sa mort au Christ miséricordieux ! Il est devenu le vrai jumeau de Jésus, véritable « icône » de la miséricorde du Père. La fécondité de son apostolat contraste avec son incrédulité ! Et St Thomas d’Aquin dira de lui : « Avant la passion, il était plus faible que les autres apôtres et plus infidèle, lui qui cependant plus tard, a été rendu plus fort et irréprochable, qui seul a parcouru toute la terre ».

Cela est donc valable aussi pour chacun de nous chers amis !! Laissons Jésus guérir nos manques de foi par et dans ses blessures, en nous laissant toucher par l’infinie miséricorde de Dieu, afin de devenir de vrais témoins vivants de l’amour de Dieu pour tous ! 

Pour cela, soyons de vrais enfants de l’Eglise, notre Mère ! L’Eglise, la nouvelle Eve, Mère de tous les vivants, qui est née du côté du Nouvel Adam, Jésus en croix, née de son côté transpercé, née du jaillissement du sang et de l’eau, née de ce débordement d’amour et de miséricorde de Dieu, née de cette blessure d’amour par où passe la lumière de la vie ! C’est aussi là que chacun de nous est né. Né du Père, par et dans l’Eglise unie à Jésus sur la croix : les Noces de l’Agneau. L’Eglise est le sacrement de la miséricorde du Père où il faut venir puiser sans cesse ce pardon infini pour en vivre et en témoigner.

Demandons à la Vierge Marie, figure de l’Eglise notre Mère, de nous aider à être dans la joie de la foi, d’être heureux de croire sans avoir vu, en voyant avec les yeux du cœur, les yeux de celui qui aime et qui se donne. Les yeux et le cœur de celui qui se laisse aimer et pardonner par Dieu.

JVSM.

Amen.

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre des Actes des Apôtres

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme ;
et personne ne disait
que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun.
C’est avec une grande puissance
que les Apôtres rendaient témoignage
de la résurrection du Seigneur Jésus,
et une grâce abondante reposait sur eux tous.
Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence,
car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons
les vendaient,
et ils apportaient le montant de la vente
pour le déposer aux pieds des Apôtres ;
puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !

Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,
mais sans me livrer à la mort.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Jean

Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.

Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?

C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :

« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Stanislas

Evêque de Cracovie, martyr (✝ 1079)

En polonais: Stanisław Szczepanowski ou Stanisław ze Szczepanowa
"Sois et glorifie Dieu" s'exclama son père à sa naissance, d'où l'origine de son nom. Celui qui le porta devait glorifier Dieu par toute sa vie. Après ses études à Cracovie et à Gniezno, il part durant sept années pour les compléter chez les bénédictins de Saint-Germain-des Prés à Paris. Il noue ainsi des liens particuliers entre l'Eglise de Pologne et l'Eglise de France. C'est à Paris qu'il découvre la réforme de Cluny qui germait à peine. De retour en Pologne, il devient le prédicateur infatigable de cette réforme. A 36 ans, il est élu évêque de Cracovie. Il aime ses prêtres et, chaque année, il tient à rendre visite à chacun d'eux. Soucieux de la foi de l'Eglise de Pologne, alors à peine centenaire, il n'hésite pas à rappeler à l'ordre le roi Boleslas dit le Cruel, débauché sans vergogne. L'évêque l'excommunie et lui interdit l'entrée dans les églises tant qu'il ne se sera pas repenti. Cela lui vaudra le martyre. Le roi en personne l'égorge au pied de l'autel alors qu'il célébrait la messe. Ainsi glorife-t-il Dieu une dernière fois.


Canonisé en 1253, il est le patron de la Pologne.
lettre du pape Jean-Paul II à l'archidiocèse de Cracovie et à l'Eglise qui est en Pologne, à l'occasion du 750 anniversaire de la canonisation de saint Stanislas.
Mémoire de saint Stanislas, évêque de Cracovie et martyr. Au milieu des troubles de son temps, il fut un défenseur sans relâche de la civilisation et des mœurs chrétiennes, il gouverna son Église en bon pasteur, vint en aide aux pauvres, visita chaque année son clergé, enfin, en 1079, il fut assassiné, alors qu'il célébrait les saints mystères, par le roi Boleslas, à qui il avait reproché sa conduite scandaleuse.

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