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Homélies paroissiales
Homélie du Dimanche de l'Assomption 2021 par Mgr Jacolin
Homélie du Dimanche de l'Assomption 2021 par Mgr Jacolin
© Paroisse Notre Dame de la Plaine

| JFG 23847 mots

Homélie du Dimanche de l'Assomption 2021 par Mgr Jacolin

HOMÉLIE de L'ASSOMPTION 2021

 

Nous voici au cœur de l’été pour une fête de famille : la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, la Mère du Fils de Dieu. Et Jésus lui-même nous l’a donnée pour qu’elle soit aussi notre Mère.

Les chrétiens ne s’y sont pas trompés, eux qui, dès les premiers temps de l’Eglise, ont toujours fait de l’Assomption de la Vierge Marie une grande fête populaire qui parle à leur cœur.

La dévotion à la Vierge Marie a toujours été à l’honneur en France. Déjà à la fin du 11ème siècle, le pape Urbain II déclarait :

"Regnum Galliae, Regnum Mariae : Le Royaume de France est le Royaume de Marie."

Une date capitale dans l’histoire religieuse de notre pays a été la consécration de la France à la Vierge Marie par Louis XIII le 10 février 1638. Dans ce vœu il déclarait notamment : 

"Prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire."

J’attire votre attention sur la finale de cet extrait du vœu de Louis XIII :

"Qu’il (i.e. le Royaume de France) ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire."

Notez comment, en le confiant à la Vierge Marie, le roi désire que la France suive le même chemin qu’elle. « Pleine de grâces » dès sa conception, Marie a vécu sa vie terrestre sans sortir des « voies de la grâce » qui l’ont conduite « jusqu’à la gloire du ciel, avec son âme et son corps » comme le rappelle l’oraison d’ouverture.

Louis XIII demandait en outre à l’archevêque de Paris et à tous les évêques de France de commémorer cette consécration chaque 15 août en la fête de l’Assomption.

Cette consécration sera confirmée par le pape Pie XI qui s’adressant à la France, fille aînée de l’Église, proclama :

"Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie, Mère de Dieu, a été régulièrement choisie, sous le titre de son Assomption dans le ciel, comme principale patronne de la France auprès de Dieu, avec les privilèges que comportent ce titre et cette dignité."

C’est ainsi que la fête de l’Assomption est une des rares fêtes catholiques officiellement chômées dans notre république laïque. 

Riche de l’histoire religieuse de notre pays, nous pouvons être fiers de la consécration de la France à la très sainte Vierge Marie. Mais surtout prenons conscience de l’engagement personnel auquel ce vœu nous appelle.

Nous pouvons pour cela suivre l’exemple de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, l’ardent missionnaire de nos campagnes de l’ouest, mort à Saint-Laurent-sur-Sèvre en 1716, et dont la doctrine spirituelle peut se résumer en cette formule :

Tout à Jésus par Marie 

L’actualité tragique de ces derniers jours a mis en lumière la vie et la mort d’un de ses disciples, le Père Olivier Maire. Son assassinat à Saint-Laurent-sur-Sèvre par un migrant au psychisme perturbé nous laisse dans la douleur et avec beaucoup de questions. Mais nul doute que le Père Olivier a cherché à suivre Jésus, le bon pasteur qui quitte les 99 brebis bien-portantes pour aller à la recherche de la brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve.

A la suite de tous les saints qui, de façons diverses, ont contribué au génie catholique de la France, entrons, chacun et tous ensemble, dans l’esprit du vœu de consécration de notre pays à la Vierge Marie. 

Voici la prière composée pour ce 15 août par Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, l’esprit du vœu de consécration de notre pays à la Vierge Marie.

"Aujourd’hui, à la suite des générations qui nous ont précédés et qui ont façonné notre pays par une riche histoire, avec ses grandeurs et ses parts obscures, qui ont construit les institutions qui nous permettent de vivre dans la paix et de tenir place dans le concert des nations, nous nous confions à l’intercession de Marie.

Que Marie, mère de Dieu, nous obtienne la grâce d’être des acteurs de l’unité de notre pays, des contributeurs du projet national qui permettent à tous les citoyens de vivre dans la paix et la justice en étant attentifs à l’ensemble de l’humanité. Qu’elle nous aide à être attentifs à celles et ceux qui dans notre pays se sentent méprisés. Qu’elle nous garde de toute attitude de rejet.

Que Marie, fille de Sion, nous obtienne la grâce de vivre de notre foi avec liberté extérieure et liberté intérieure, sans mépris de personne, mais avec l’audace de la charité. Que chacun de nous sache vivre dans la lumière du Christ en cherchant à faire le bien et à éviter tout mal. Qu’elle nous aide à respecter toute vie humaine, tant dans nos choix personnels que dans nos choix collectifs, sans céder à la fascination des solutions techniques mais en cherchant toujours ce qui fait grandir l’humanité.

Que Marie, dans son Assomption, obtienne pour notre pays et tous les pays du monde de sortir de la crise sanitaire sans catastrophe économique, qu’elle stimule la coopération entre les États et les peuples, qu’elle console ceux et celles qui sont meurtris et qu’elle renouvelle en chacune et chacun l’espérance.

Que Marie, patronne principale de la France, éclaire nos dirigeants politiques et nos responsables économiques, sociaux et culturels. Qu’ils soient toujours conscients des besoins des plus humbles. Qu’ils respectent et promeuvent la liberté de tous. Qu’ils aident leurs concitoyens à ne pas céder à la peur, ni à la colère, ni au ressentiment. Qu’ils portent avec assurance la contribution de la France au bien commun de l’humanité."

✠ Mgr François JACOLIN Évêque de Luçon

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit,
    et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire.

         Un grand signe apparut dans le ciel :
une Femme,
ayant le soleil pour manteau,
la lune sous les pieds,
et sur la tête une couronne de douze étoiles.
    Elle est enceinte, elle crie,
dans les douleurs et la torture d’un enfantement.
    Un autre signe apparut dans le ciel :
un grand dragon, rouge feu,
avec sept têtes et dix cornes,
et, sur chacune des sept têtes, un diadème.
    Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel,
les précipita sur la terre.
Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter,
afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
    Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle,
celui qui sera le berger de toutes les nations,
les conduisant avec un sceptre de fer.
L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône,
    et la Femme s’enfuit au désert,
où Dieu lui a préparé une place.
    Alors j’entendis dans le ciel une voix forte,
qui proclamait :
« Maintenant voici le salut,
la puissance et le règne de notre Dieu,
voici le pouvoir de son Christ ! »

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or. (cf. Ps 44, 10b)

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
    Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
    En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
    mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
    Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
    Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
    Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
    car il a tout mis sous ses pieds.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
    exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
    Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
    Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
    Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
    Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
    Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
    Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
    Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
    de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

    Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Assomption de la Vierge Marie

Mère de Jésus-Christ (Ier siècle)

 

ou la Dormition de la Mère de Dieu.
"Tous d'un même cœur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus et avec ses frères." (Actes 1. 14) Telle est la dernière mention explicite dans le Nouveau Testament, de Marie, dont on sait qu'après la mort de Jésus, le disciple Jean l'a prise chez lui. Que devient-elle alors? Une tradition la fait vivre quelque temps avec Jean à Ephèse. Mais c'est sans doute à Jérusalem qu'elle termine son séjour terrestre.

D'après des récits apocryphes remontant au Ve siècle, les apôtres furent mystérieusement avertis de se retrouver à Jérusalem. Ils purent alors entourer la Mère de Dieu lors de ses derniers instants et de sa Dormition. Trois jours après sa mort, les anges enlevèrent le corps ressuscité de Marie vers le ciel. L'événement marial de ce jour correspond à la fois à la mort, à la résurrection et à l'Ascension du Christ.

Au VIe siècle, l'empereur byzantin étend à l'ensemble de l'Église byzantine une fête mariale le 15 août et lui donne le nom de Dormition de la Mère de Dieu. Cette fête se répand ensuite dans l'Église universelle. En Occident elle prend le nom d'Assomption. Les deux dénominations ne font que mettre l'accent sur deux aspects du même mystère.

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