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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 5 juillet 2019
Méditation du 5 juillet 2019
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| cplucon 417 mots

Méditation du 5 juillet 2019

(Matthieu 9, 9-13)

            Matthieu se souvient et sobrement raconte l’appel qui fut le même que pour les premiers disciples au bord du Lac (4, 18-22), dans les mêmes termes : « Suis-moi ! », et avec le même élan : « L’homme se leva et le suivit. » Mais Matthieu, comme s’il voulait remercier Jésus pour son geste imprévisible, L’invite à sa table.

            Les collègues de Matthieu ont dû s’inviter ; nombreux autour de leur hôte et de Jésus, ils suscitent l’étonnement des pharisiens. Ceux-ci ne disent pas leur surprise à Jésus ni à Matthieu, mais aux disciples de Jésus. Auraient-ils peur d’une réponse  qui contredise leurs vues? Ils ont chuchoté, mais Jésus, Lui, n’a rien à cacher : en citant le prophète Osée, Jésus révèle le but de sa mission. Cette rencontre chez un publicain se renouvellera avec Zachée (Luc 19, 1-10).

            Cette réponse mérite d’être approfondie ; elle contient et dévoile le cœur même de Dieu. Quand Benoît XVI nous dit que Jésus est venu nous « apporter » Dieu, il prêche à toute l’Eglise (et à toute l’humanité) Dieu dont Jésus est « le témoin fidèle », le « Dieu riche en miséricorde » (Ep, 2, 4). Regardons les « pardons » de Jésus ! Le paralytique (Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12 ; Luc 5, 17-26) s’entend pardonner ses péchés avant même d’être guéri ; la femme adultère est absoute de son péché (Jean 8, 1-11) ; en croix, Jésus promettra le paradis au bon larron (Lc 23, 39-43). Luc sera très sensible à cet aspect et l’illustrera dans les paraboles de la miséricorde qui culminent dans celle du père qui aime ses deux fils,  (Luc 15, 11- 32).

                Dans son Commentaire sur la première Lettre de Saint Jean, (8-10) Saint Augustin demande de ne pas aimer dans le pécheur ce qu’il est, mais ce que nous souhaitons qu’il devienne.

                        « Tu vois ton ennemi s'opposer à toi, t'accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine. Mais tu es attentif au fait qu'il est un homme. Tu vois tout ce que cet homme a fait contre toi, et tu vois en lui qu'il a été fait par Dieu. Ce qu'il est en tant qu'homme, c'est l'œuvre de Dieu ; la haine qu'il te porte, c'est son œuvre à lui. Et que dis-tu en toi-même ? « Seigneur, sois bienveillant pour lui, remets-lui ses péchés, inspire-lui ta crainte, change-le. » Tu n'aimes pas en cet homme ce qu'il est, mais ce que tu veux qu'il soit. Donc, quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère. »

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