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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 3 décembre 2018
Méditation du 3 décembre 2018
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| cplucon 378 mots

Méditation du 3 décembre 2018

(Matthieu 8, 5-11)

            « Seigneur, je ne suis pas digne… » Il y avait tant d’obstacles ! Les uns étaient imposés par la situation : ce centurion (capitaine) appartenait à l’armée d’occupation ; il ne peut changer le règlement ou la coutume acquise de ne pas pénétrer dans une maison juive. Les autres relevaient sans doute des comportements estimés indiscrets impliquant des croyances différentes et donc des convenances du « bien-vivre ensemble ».

            De plus, si ce chef s’adresse à Jésus, c’est qu’il le considère comme un « prophète », qu’on n’aurait pas idée de déranger pour une affaire familiale intime. Et pourtant les Romains eux-mêmes avaient sans doute entendu parler d’un Elisée qui avait guéri à tour de bras…même un païen, le Syrien Naaman.

            Cet officier subalterne avait réfléchi. Vous savez : cette affection qui rend astucieux, et même audacieux ! Tout naturellement, puisque lui commande et se fait servir autant qu’il obéit lui-même, si Jésus est un prophète, la maladie peut bien lui obéir à distance. Il le Lui dit dans un mélange d’affection et de foi, tout simplement…                                                

            « Dis seulement une parole !… » Sait- il qu’il s’adresse à Celui « par Qui le monde était venu  à l’existence » (Jean 1, 10) par une Parole ? Que cette Parole transcende le temps et l’espace, qu’elle fait vivre celui qui la reçoit dans la foi, qu’elle guérit les maladies du corps et de l’âme… Précisément, c’est un cri de foi, jailli d’un cœur païen ! La réponse vient aussi vite que la guérison : « Chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. » (Matthieu 8, 10).

            Il fallait oser. La foi vivante dépasse, tout en restant déférente, les conventions humaines. Elle se fait cri de l’homme conscient de ses limites et prière au Maître de l’impossible ; elle se double d’une confiance éperdue en un pouvoir supérieur. C’est elle qui fait advenir ce que la raison ne peut obtenir.

            Ô toi, frère, quand tu récites cette prière comme une routine au moment où Jésus va entrer chez toi, réagis selon ta foi ! Ce n’est pas pour rien que l’Eglise l’a mise là. D’un mot, ton Hôte divin peut guérir ton âme. Jamais, tu ne seras digne de Le recevoir ; mais sa Parole te réjouit et te transforme en Lui. La Parole traduit la Pensée et le cœur de Dieu.

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