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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 17 janvier 2019
Méditation du 17 janvier 2019
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Méditation du 17 janvier 2019

(Marc 1, 40-45)

            Voilà un texte qu’il faut lire avec les textes « parallèles », en Matthieu 8, 2-4 et en Luc 5, 12-16. Selon Marc, Jésus « rudoie » et chasse le lépreux après l’avoir guéri et purifié, parce qu’il aurait enfreint la consigne du Lévitique (13, 41-46) qui interdisait aux lépreux de se mêler aux populations en bonne santé, pour éviter toute contamination. Marc aurait modifié le reste de son récit, mais gardé ce trait qui peut surprendre de la part de Jésus.

            Jésus, qui a toujours obéi aux lois de son pays, « touche » le lépreux pour le guérir. Mais de quelle « nature » est le toucher de Jésus ? Il vient guérir tout l’homme et le sauver. Son toucher atteint l’âme du lépreux autant que le corps malade. Pour Dieu, Esprit, il n’y a pas de « toucher » de la main. Mais le croyant sait que Jésus est Dieu ; Il transmet toute sa puissance à « l’homme » qu’Il veut guérir. Il est bon de se rappeler ici les mots de Jésus à la femme qui touche son vêtement : « Qui m’a touché ? » Comme ils s’en défendaient tous, Pierre lui dit : « Maître, les foules te bousculent et t’écrasent. » Mais Jésus reprit : « Quelqu’un m’a touché, car j’ai reconnu qu’une force était sortie de moi. » (Luc 8, 45-46).


Saint Jean de la Croix a senti au fond de son âme le « toucher divin ».

            « Ô touche délicate, Verbe Fils de Dieu, tu pénètres subtilement notre âme par la délicatesse de ton être divin ; tu la touches si délicatement que tu l'absorbes tout entière en toi, d'une manière si divine et si douce « qu'on n'en a jamais entendu parler en Canaan, qu'on ne l'a jamais vu au pays de Témân » (Ba 3,22). Ô touche délicate du Verbe, d'autant plus délicate à mon égard qu'ayant renversé les montagnes et brisé les rochers de la montagne de l'Horeb par l'ombre de ta puissance qui allait devant toi, tu t'es fait sentir si doucement, si fortement au prophète Élie « dans le délicat murmure de l'air » (1R 19,12).   Comment es-tu brise légère et subtile ? Dis-moi comment tu touches si légèrement et si délicatement, ô Verbe, Fils de Dieu, toi qui es si puissant et si terrible ? Heureuse, mille fois heureuse l'âme que tu touches si délicatement ! »                                                


            Le « témoignage » va tout en faveur de Jésus. Il guérit et purifie au-delà de ce que demande la Loi : Il guérit l’être tout entier, c’est-à-dire « sauve ». Le « témoignage » dépasse ceux mêmes qui « contrôlent » la guérison.

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