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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 16 décembre 2018
Méditation du 16 décembre 2018
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| cplucon 396 mots

Méditation du 16 décembre 2018

(Luc 3, 10-18)

            La première partie de ce texte semble répondre aux questions de deux catégories sociales différentes, mais regardées comme peu fréquentables : les publicains, aux yeux des pharisiens, sont tous des pécheurs ; les soldats sont ceux de l’armée romaine, puisque le pays occupé n’a pas d’armée propre. Jean-Baptiste apporte à leurs questions une réponse circonstanciée. Les publicains ne faisaient pas payer « à la source » et n’avaient pas non plus le relevé du cadastre pour prélever un impôt sur le revenu. Quant aux soldats, ils vivaient assez souvent de l’exploitation des pays occupés.

            La deuxième partie nous explique le rôle de Jean-Baptiste ; il explique aux foules la morale à suivre et le sens de son action temporaire dans l’attente du Messie. Il prépare le terrain. Un exemple : Jean-Baptiste explique le sens de son baptême d’eau et de purification, mais ce « signe » annonce le sens profond du baptême que donnera Jésus, « dans l’Esprit Saint et le feu ». Ici, Luc montre qu’il rédige son Evangile après la Pentecôte, et nous nous reportons à sa propre rédaction du récit de la Pentecôte, avec les langues de feu (Ac 2, 3).

            Jean-Baptiste manie l’exhortation et la menace, et par cela il s’inscrit dans la lignée des prophètes. N’est-il pas, comme le dira Jésus, Elie qui est revenu, avec le même zèle pour la grandeur de Dieu et la même exigence pour la conversion qui passe par le partage des biens. La pelle à vanner nous a rappelé des souvenirs d’enfance, et il nous est facile de voir l’image du bon grain qui entre au grenier et la paille pour le feu « qui ne s’éteint pas ». Jésus Lui-même reprendra des images analogues pour faire comprendre au moins approximativement les réalités du Royaume ; ces images se retrouvent, sous des aspects à peine différents, dans le Jugement dernier, les justes bénis du Père à la droite de Jésus et ceux qui n’ont pas pris sa Parole au sérieux à sa gauche.

            Retenons de ce Dimanche l’appel à la conversion et au partage ! « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Que dirait Jean-Baptiste des garde-robes et des armoires remplies ou du gaspillage systématique de la nourriture ? Demandons au Seigneur la force d’une conversion très concrète. C’est toujours « le cœur » qu’il importe de changer !

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