(Jean 3,13-17)
La Fête de la Croix glorieuse revêt un éclat particulier dans l’Orient chrétien. Elle doit son origine aux solennités de la dédicace de la basilique de la Résurrection érigée sur le tombeau du Christ en l’an 335.
Cette fête prit de l’ampleur encore après la récupération de la Croix par l’empereur Héraclius ; volée par les Perses, elle fut l’objet d’une procession somptueuse où l’empereur, pieds nus, porta lui-même la croix comme un trophée. La sainte Croix a été par la suite dépecée en plusieurs morceaux : l’un à Jérusalem même, l’autre à Byzance et une autre à Rome dans la basilique Sainte-Croix de Jérusalem. Une relique parvint à Poitiers, au monastère Sainte Croix dont Sainte Radégonde était l’abbesse et où Fortunat composa l’hymne « Vexila Regis ».
Les versets de l’Evangile de Jean rappellent le « salut par la croix » dont Jésus avait évoqué le mystère. L’adhésion à ce salut par la foi conduit à la vie éternelle, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. C’est toute « l’histoire » de la Rédemption qui est évoquée par Jésus Lui-même dans cette phrase : Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. Et Jésus, de même, donnera sa vie par amour, seule victime agréable au Père.
Jésus est venu, envoyé par le Père, nous dit le verset 17, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Il offre son salut, par la foi, à tout homme. C’est donc leur gratitude pour ce salut que nos frères orientaux tiennent à célébrer solennellement.
Vexílla Regis pródeunt, |
Aujourd’hui du grand Roi l’étendard va marchant, |